Les familles, à travers le monde, connaissent elles-mêmes des situations financières complexes, rendant les paiements de scolarité difficiles. Une complexité renforcée par les différents modes de gestion de ces établissements. Certains sont, en effet, directement gérés par l’Agence de l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE); quand d’autres sont conventionnés (notamment avec la Mission Laïque Française) ; et enfin, certains sont en partenariat, donc avec une gestion plus distante.

Face à cette situation inédite, tous les partis et élus des Français de l’Etranger cherchent des solutions. Certains parient sur un système de bourses, qui permettrait d’assurer le paiement des frais de scolarité. Une option qui paraît plausible, mais qui oublie qu’1/3 des élèves, seulement, sont français. Et que le système de sélection à ces bourses, nécessite plusieurs réunions du comité décideur. Et puis que faire des 2/3 de parents étrangers, eux aussi en difficulté ?

De son côté, LREM a désigné 2 interlocuteurs privilégiés : Samantha Cazebonne (ancienne proviseur d’un lycée français en Espagne), et Frédéric Petit (rapporteur sur l’AEFE à l’Assemblée Nationale). Si la première nommée imagine une transparence budgétaire pour répercuter la baisse sur le montant de scolarité ; le second veut créer une structure pour assister les établissements concernés avec les dispositifs mis en place dans les pays d’accueil. En tout cas, le parti présidentiel entend axer sa réponse sur 3 piliers : la solidarité nationale ; la solidarité des parents ; et le soutien local des Etats.

Des annonces sont donc attendues du Gouvernement, par les voix de Jean-Yves Le Drian, et Jean-Baptiste Lemoyne. Mais le Sénateur socialiste, Jean-Yves Leconte, rapporte que « les établissements en gestion directe sont paniqués ». Une maman d’élèves, qui gère le groupe de parents Avenir des lycées français à l’étranger en danger, sur Facebook, prend l’exemple de 2 écoles conventionnées en Espagne et au Portugal, qui ont déjà actionné une réduction de 20% des frais de scolarité. Ce qui paraît, en revanche, impossible dans les établissements en gestion directe, largement tributaire des décisions prises à Paris.

Ailleurs, ce sont donc largement les situations financières des parents, et du pays accueillant, qui guident les décisions. En Asie, où les établissements sont fermés depuis près de 3 mois, la situation est diverse. Plus facilement finançable par les parents, à Hong-Kong, qu’au Viêt-Nam, par exemple. Or, « un rabais accordé aux familles de 15%, coûterait entre 120 et 130 millions d’€ », selon le Sénateur Leconte.

Cependant des solutions sont trouvées au niveau local. À Varsovie, Budapest et Berlin, un appel est lancé aux Etats hôtes. Mais le problème est difficile à appréhender, car demander un effort financier dans les petites structures, risque d’entraîner un exode massif vers les autres écoles internationales dès la rentrée prochaine.

Le gouvernement et le Président de la République ont régulièrement affiché leur volonté de doubler la taille du réseau d’ici 2030. La crise, inédite, que nous vivons rebat totalement les cartes. Ce n’est plus le doublement du réseau mais bien sa survie qui semble en jeu désormais.