En 2020, ce sont ainsi 21 milliards d’€ qui ont été envoyés par les Français établis hors de France. Une statistique qui provient de la Banque mondiale, qui comptabilise, chaque année, les envois de 281 millions d’immigrés partout dans le monde. 

Et malgré l’idée répandue, les transferts vers l’Hexagone sont plus importants que les transferts effectués par les immigrés résidant en France. On compte ainsi 20,2 milliard d’€ entrants, pour 11 milliards qui ressortent. Les expatriés, passent ainsi tout de suite plus pour des piliers de l’économie que pour de « méchants citoyens qui fuient l’impôt en France.

Cette somme de 20,2 milliards d’€ représente ainsi 1% du PIB de notre pays. Et en grande partie, ce sont les 450 000 transfrontaliers qui créent le plus gros de cette manne. 11,9 milliards proviennent de ceux travaillant en Suisse, 5,4 milliards du Luxembourg, 2,1 milliards de Belgique et 1,9 milliard d’Allemagne.

Et si une partie de ces Français traversent la frontière , c’est parce qu’ils sont qualifiés et ne trouvent pas de boulot en France. Mieux rémunérés, cela explique donc le volume financier transféré. Ils sont ainsi 112 000 à travailler en Suisse, 69 000 au Luxembourg, 55 000 en Allemagne, 32 000 à Monaco, et 24 000 en Belgique. Une infirmière gagnera ainsi 3 fois plus en Suisse qu’à Annemasse. Et un lillois trouvera plus facilement un poste de laborantin en Belgique qu’autour de chez lui. 

La France se situe ainsi au 7è rang des pays qui reçoivent le plus d’argent de ses expatriés, derrière l’Inde, la Chine, le Mexique, les Philippines, l’Egypte et le Pakistan. C’est donc le seul pays de l’OCDE égaré chez les pays catégorisés plus « pauvres ».

On peut aussi en conclure que, si les Français vont chercher un travail dans un autre pays européen, de part la position géographique de la France, ils restent vivre majoritairement dans notre pays. Nos politiques doivent aussi en tirer cette conclusion : la France forme ses jeunes, mais ne leur propose pas d’emploi en adéquation. Ces jeunes continueront-ils indéfiniment à être contraints de quitter le pays, pour le faire devenir un pays de migrant ? La balle est dans le camp de nos politiques désormais…