Cette évolution transférerait une plus grande partie de la charge aux établissements, permettant à l’agence de se désengager. Et si le ministre des Français de l’étranger n’est pas opposé à une réforme, il considère que toute décision doit être arbitrée politiquement et pas seulement en interne. Il a donc décidé de reporter le conseil d’administration de l’AEFE, prévu le 26 juin, afin d’étudier les options sur la table. 

Et le débat sur ces pensions pourrait semer la zizanie, car c’est une vingtaine de millions d’€ qu’il faudrait répercuter sur les budgets locaux, et donc, in fine, sur les familles. Le risque de déconventionneront des établissements est donc réel. Ils sont donc énormément sollicités pour signer de nouvelles conventions. S’ils renoncent à des emplois de professeurs formés en France, cela allège tout de même les factures, en pariant sur l’emploi local. L’enseignement à « la française » est donc menacé. Profitant aux enseignants, aux CPE et aux directeurs, c’est l’AEFE qui en avait la charge. Or, cette année, ces pensions s’élevaient à 180 millions d’€. Cela explique une grande partie du déficit structurel de l’agence. Et les syndicats FSU, UNSA et CFDT avaient tiré la sonnette d’alarme sur l’absence de compensation de l’Etat. Il faut désormais mesurer combien cette potentielle opération de transfert sera pénalisante pour les établissements. Ainsi, pour un établissement dont le taux de participation de l’AEFE est dans la moyenne, à 55%, le surcoût immédiat est estimé à 14 000€/an, pour un seul poste. 

Une mesure qui ne concernerait que les établissements conventionnés et les établissements de la mission laïque française. Les personnels résidents seraient aussi directement impactés et la facture sera avant tout humaine. Les profs étant confrontés au choix entre un retour précipité en métropole, ou un reclassement en contrat local. 

Le nouveau modèle de convention est donc prêt à la signature, mais le véto du ministre a peut-être tout remis en cause. L’inquiétude demeure aussi auprès des familles. Les frais de scolarité ont déjà connu des hausses très nettes ces dix dernières années et cette nouvelle facture d’un État employeur qui se défausserait potentiellement sur les familles passe mal. Affaire à suivre…