L’éphémère Premier ministre n’aura tenu que 14h et 26 minutes avec son Gouvernement, nommé dimanche soir et déjà démissionnaire à 9h41, ce lundi 6 octobre. 

Et les réactions dans la presse internationale ne se sont pas faites attendre. De Londres à Rome, la presse s’interroge sur la stabilité politique de la France et sur la capacité d’Emmanuel Macron à sortir de la crise. Ainsi « La crise en France s’aggrave de manière dramatique”, selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung. « Un désordre encore jamais vu depuis le début de la Vè République, en 1958. À l’origine du chaos, l’arrivée de Bruno Le Maire, “ancien ministre de l’Économie et des Finances responsable de la politique budgétaire des dernières années”, au ministère des Armées. Et dans ce soap opéra politique, une “double rupture de confiance” selon le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à qui Sébastien Lecornu avait promis de ne pas nommer Bruno Le Maire. 

Les Italiens, pas avares de critiques sur la France, présentent cela comme « une victoire italienne », selon le média de droite Panorama, qui poursuit “Les marchés à Paris dansent au rythme du Boléro. Profitons de ce moment.” Et pour la première fois, le rendement du BTP italien est passé en-dessous de son homologue français. Ce qui veut dire que l’Italie est plus fiable que la France aux yeux des investisseurs.

Les Belges voient cette situation avec consternation, après avoir été moqués quand ils peinaient à trouver un gouvernement. Le quotidien flamand De Standard estime que « la France erre depuis des mois, comme un bateau à la dérive ». Alors que le Hollandais NRC rappelle que « Le président Emmanuel Macron doit pour la cinquième fois en deux ans chercher un nouveau Premier ministre ». Et le Britannique The Telegraph soulève l’inquiétude des marchés financiers, avec « de fortes tensions sur le marché obligataire français ». Les médias grecs, eux, se demandent si Emmanuel Macron va-t-il rester président jusqu’en 2027 ? Le journal espagnol El Periodico de Extremadura pointe du doigt « l’impossibilité de gouverner la France, dans sa configuration actuelle ». The New York Times, lui, estime que « Sébastien Lecornu a pris de court la nation », “alors que les investisseurs tentaient désespérément de tirer les conséquences de cette nouvelle incertitude pour la deuxième économie de l’Union européenne”. 

Les Français de l’étranger, eux, comme leurs compatriotes de métropole, sont consternés du climat politique ambiant. De Hong-Kong, où on constate que « Nous sommes la risée du monde !!! » à la capitale européenne depuis laquelle notre confrère Jean Quatremer déclare que « la démission avant censure inéluctable de Sébastien Lecornu illustre parfaitement la totale déconnexion d’Emmanuel Macron avec le réel (pour rester poli) », le constat est unanime. Et à la veille de l’ouverture de la semaine de l’Assemblée des Français de l’étranger, les conséquences de cette instabilité pourraient gagner les différents sujets qui préoccupent les expatriés. La situation française est alors perçue soit comme un drame, soit comme une farce. Dans tous les cas, notre pays ne ressortira pas indemne de cette longue séquence.