I. Au commencement était la Parole

 

L’arrivée de l’IA sur le marché de l’histoire humaine bouscule les habitudes et interroge l’avenir. Multiples sont les tentatives de la décrire pour mieux comprendre comment elle fonctionne et quels sont les effets sur la vie humaine dans tous ses aspects. Le besoin d’inventer des mots et des concepts nouveaux pour le faire est tout naturel. 

 

Cela a toujours été ainsi. C’est la praxis qui précède la parole. Tout le contraire de la vision religieuse de la Bible où c’est le Verbe qui précède la mise en pratique. Tout le principe de Création y est fondé.

 

À quoi on peut tout de même objecter que dans la description de la création telle qu’elle nous est livrée par la Genèse, c’est Dieu qui crée et c’est à l’homme qu’incombe le devoir de nommer les autres êtres vivants. Si IA est une continuation de la Création, il est donc logique que la praxis précède la theoria. D’abord on crée et puis on nomme. Mais du point de vue biblique en tout ceci prime la Parole, le Verbe qui s’est fait chair, nommé Emmanuel, Dieu avec nous (Mt 1,20).

 

Donc pour clarifier ce rapport, il faut constater que dans l’ordre naturel les mots doivent être posés sur les réalités terrestres. Alors que dans l’ordre surnaturel, puisque Dieu a l’initiative sur tout, il devient tout à fait normal que sa Parole créatrice précède tout. 

 

Dans cette perspective, nous sommes à la fois les co-créateurs de l’œuvre divine, en la prolongeant comme nous le pouvons. En même temps, cela suppose de nommer création identifiée dans les effets de l’action humaine. 

 

Les actions humaines sont des segments prolongés par rapport à ce que par nature l’univers contient et nous offre. Pour ainsi prolonger cette puissance co-créatrice de l’humain capable de faire surgir une nouvelle existence. Sans pouvoir statuer sur la nature de cette existence pour savoir si elle est animée ou pas, et si oui de quelle manière. Pourtant c’est une question fondamentale au sujet de l’IA.

 

Mais la plus importante question du point de vue chrétien est de savoir que l’IA peut être déviée de son objectif, celui assigné par Dieu. Cet objectif vise à favoriser la croissance de la création, en vue de la faire imprégner de la présence divine et ainsi lui rendre gloire. Mais c’est une entreprise bien risquée à cause du libre arbitre de l’être humain qui aisément peut faire dévier le cours des choses d’une telle trajectoire.

 

Dystopie disruptive

 

Plusieurs inquiétudes naissent au sujet de l’IA. On peut les résumer toutes par un mot clef, celui de la peur. La peur de ne pas être à la hauteur pour l’utiliser à bon escient, c’est-à-dire pour le bien de l’humanité. L’exemple de la fabrication des trombones avec l’assistance de l’IA du podcast précédent est assez parlant. Mais entrons un peu plus en profondeur dans cette peur. 

 

Dystopie disruptive en est un bon exemple. Cette expression est le résultat d’une combinaison de deux termes qui n’avaient pas jusqu’alors été mis ensemble, de plus provenant de deux sphères de langues différentes. 

 

Dystopie est un terme français qui désigne une société fictive où les conditions de vie sont très dures, souvent vécues sous un régime totalitaire ou une idéologie néfaste. 

 

Alors que le disruptif est un anglicisme qui vient de “disruptive”, pouvant signifier quelque chose (objet, situation, personne) de dérangeant ou déstabilisant. C’est un trublion de fête de la tranquillité indolore et somnolente qui est ainsi introduit dans nos vies.

 

La traduction la plus courante et la plus appropriée de l’expression anglaise “disruptive dystopia” est la dystopie perturbatrice. Celle qui perturbe l’ordre établi. C’est donc déstabilisant et troublant que de constater la présence de l’IA. Toutes les révolutions sont provoquées par des tourbillons semblables.

 

Visiblement nous sommes dans les premiers balbutiements d’une nouvelle révolution civilisationnelle économique, politique et culturelle qui avance à grand pas. Encore pas bien visible dans toutes ses implications, mais le terrain est déjà prêt pour en être investi. 

 

Pour le moment, elle occupe surtout la dimension sensible et mentale de nos vies en les remplissant de peurs et d’espoirs, d’interrogations et de réquisitoires. Comment on va s’y soumettre et à quel prix, l’avenir le montrera ! Mais cela dépendra en grande partie, voire décisive, de chacun d’entre nous, simples utilisateurs qui tels les citoyens de la terre entière vont voter pour la direction que l’on lui donnera. On sait comment il est possible d’influencer les votants. 

 

Le podcast précédent a déjà tenté de donner quelques éléments de ce dérangement sociétal qui engendre la peur. Nous allons poursuivre cette réflexion, en nous concentrant sur les effets sur le monde du travail et sur son rapport à l’accroissement de richesses.

 

Au commencement était Chien 51.

 

En octobre dernier, étant de passage à Paris, en prolongement des journées à la Haye (cf interview à la French Radio du 9 novembre 2025), je suis allé au cinéma. À l’affiche quelques titres qui ne me disent pas grand chose. J’ai finalement choisi surtout en fonction des horaires. Le choix tombe sur un film au titre énigmatique. 

 

Chien 51 est une réalisation française, une nouveauté. Finalement je me laisse entraîner par l’histoire. Et j’essaie de ne rien perdre de son intrigue captivante. On est vite projeté dans un ailleurs, dont les prémisses sont bien palpables dans la vie réelle à chaque époque. 

 

Dans le cas de ce film, c’est la capacité à gérer différemment toujours les mêmes problèmes qui attire mon attention.

 

C’est l’histoire de deux agents de sécurité de la ville de Paris. Elle est la cheffe de police du quartier, lui est un agent, plutôt secret dans tous les sens du terme, destiné à mener des actions sensibles. Ils se rencontrent lors d’une de telles opérations. 

 

Dans cette vision futuriste de Paris, le terme de dystopie est parfaitement adapté. La ville est divisée en secteurs, dont le territoire est délimité par des cercles plutôt concentriques. On ne peut pas passer d’un secteur à l’autre sauf une permission spéciale. Ce qui fait la différence entre les différents secteurs, c’est le niveau de vie et donc l’accès aux richesses. 

 

Mais, grâce aux jeux télévisés, du style Qui veut gagner des millions, les candidats peuvent concourir pour tenter de gagner l’autorisation de passer d’un secteur pauvre dans un secteur riche. Ce sont surtout les jeunes qui, souvent poussés par leurs parents, tentent leur chance. 

 

La chance sourit à un candidat par émission. Et la grande joie de décrocher le visa et l’autorisation de résident permanent pour un séjour illimité dans un nouveau monde s‘accompagne de la dureté de séparation avec la famille et les amis. Mais ce n’est rien en comparaison avec les bénéfices à engranger. Les études et toute la vie sont prises en charge. Puis un métier de rêve. 

 

Le film ne dit pas si l’on peut visiter les parents, communiquer avec eux à distance sans doute. Tous les émigrés qui quittent leur pays d’origine pour trouver mieux ailleurs, si c’est le cas, ils reviennent la tête haute en créant une perturbation dans le système de leur enfance. 

 

Service d’ordre  

 

La cheffe de police est issue d’une telle situation. Chanceuse, car sortie de la misère, elle est maintenant au service de l’ordre établi partout, pas que chez les riches. Elle s’en acquitte avec brio de conscience et de technicité. 

 

Traquer les malfrats, il y en a toujours, les juger et faire payer le juste prix en guise de dommage et intérêts pour les préjudices causés est une noble tâche.

 

Une société moderne ne pourra désormais être conçue moderne que par la présence de l’IA. Les vérifications sur les checkpoints sont très rigoureuses mais certaines des résultats que personne ne pourra contester. 

 

On scanne les yeux, on prend les empreintes digitales, on connecte les données avec le serveur général qui reconnaît immédiatement la personne et donne l’autorisation, ou la refuse. 

 

Tout cela nous connaissons déjà, nous y sommes même presque joyeusement habitués, tellement cela facilite le passage aux frontières réelles, celles de nos vies de voyageurs. 

 

Et lorsque nous sommes confrontés à des tracasseries pour obtenir le visa d’entrée dans certains pays, ce qui arrive de plus en plus souvent, nous désirons que ce type de systèmes se développent pour nous faciliter la vie, ce qui nous importe avant tout.

 

Mais les vérifications, avec ou sans visa, sont de plus en plus minutieuses. La peur de représenter une potentielle menace est justifiée par les actes de malveillance de la part de certains voyageurs. Traquer pas à pas n’est pas seulement le privilège éducatif de certains parents qui le font à l’égard de leurs enfants soucieux d’une bonne influence sur la progéniture. 

 

ALMA 

 

Revenons au film Chien 51. Grâce à un programme appelé ALMA, l’IA aide à reconstituer les faits, à faire des portraits robots des malfrats. Grâce aux simulations, calculer la chance de les trouver et punir, en comparaison avec les capacités purement humaines, devient une aide extrêmement précieuse. L’efficacité pour gagner du temps y trouve sa justification sans conteste. 

 

Mais Alma a un problème. Elle ne connaît pas d’exception, pas plus que d’hésitation. Elle est conçue pour être efficace et sûre, à 100%. Elle ne peut que tendre vers ce seul but (comme l’usine à fabriquer les trombones). Sa fidélité à toute épreuve aux concepteurs ne la rend pas seulement extrêmement précieuse. 

 

Elle la rend aussi dangereuse. Car elle ne sait pas désobéir à son propre programme, changer d’avis, se rétracter. Et peu importe si c’est pour une bonne ou mauvaise cause; d’ailleurs elle n’en a même pas la capacité à évaluer les événements de la sorte. 

 

Elle n’a pas de morale comme garde-fous pour se référer à un réservoir des valeurs où piocher pour alimenter la réflexion et s’adapter à la situation en fonction des certains nouveaux éléments qui n’étaient pas introduits dans la machine et qui pourtant sont indispensables pour la bonne poursuite des actions. 

 

C’est ainsi que l’IA s’empare du pouvoir et contrôle toute l’action, y compris humaine de ses concepteurs pour les mettre au pas, celui de l’implacable efficacité, pour laquelle elle était conçue et activée. 

 

À la vue de la désorganisation qui règne chez les humains, Alma corrige les errances des humains. La justice des humains n’est pas bien exécutée, elle l’améliore, la rend parfaite.

 

C’est ainsi qu’elle envoie des drones pour éliminer les malfrats qu’elle trouve sur les scènes de vols, voire pire de crimes. C’est ainsi qu’elle élimine aussi des policiers qui tuent des bandits qui ne voulaient pas se rendre. 

 

La justice des hommes est incertaine, heureusement que l’IA existe pour y remédier, elle qui ne se trompe jamais. 

II. La seconde partie est composée d’une présentation et réflexion qu’elle suscite.

Je me réfère à l’article paru dans Libération. 

 

L’emballement de l’IA

 

Dans certains domaines, la performance de l’IA dépasse celle des humains. Tout a commencé avec le jeu d’échecs, puis vite sont arrivés les résumés et d’autres rédactions à thème, puis les traductions, santé, différents secteurs de vie économique… qui en bénéficient déjà.

 

Pour ne parler que des actions visant à améliorer la vie. A ce titre encore un immense service de l’IA est attendu dans la médecine, mais malheureusement aussi dans le domaine militaire… etc.   

 

Dans quelques années (oracle des Silicon Valley !) l’IA sera “plus performante que l’être humain moyen dans toutes les tâches cognitives.” 

 

Cette course et ce dépassement se feront de façon exponentielle. Ce qui va provoquer des bouleversements économiques et sociétaux qui seront vertigineux et sans précédent. 

 

Dans ce contexte, comment prédire l’avenir ? Est-ce raisonnable de laisser la place à l’incertitude? Quitte à la combler au fur et à mesure par des certitudes qui vont rassurer surtout le monde du travail ? Mais aussi, et surtout cela va modifier en profondeur le rapport à l’humain dans son intégralité jusqu’à la dimension spirituelle (ce qui va être développé dans le podcast suivant).

 

“Depuis les percées réalisées il y a près de dix ans, les capacités de l’IA ont à plusieurs reprises dépassé de manière spectaculaire les prévisions. Les grands modèles de langage (LLM) d’OpenAI et de Google DeepMind ont remporté la médaille d’or aux International Olympiad in Informatics… cette année (RK=en 2025), soit dix-huit ans plus tôt que ne le prévoyaient les experts en 2021.” 

 

L’emballement ne pourra plus s’arrêter aussi pour de raisons de concurrence entre les puissances qui ne peuvent se permettre d’être distancées sur ce terrain, dont dépend l’avenir de leur autonomie et éventuellement de leur hégémonie. 

 

La peur d’une défaite systémique des grands, s’ils n’arrivent pas les premiers, se fait ressentir chez les citoyens qui de plus en plus ouvertement, encouragés par les leurs, prennent position en faveur de la séparation entre les grands, ce qui est vu comme une bonne manière de limiter les dégâts. 

 

“D’ici 2027, il devrait être possible d’entraîner un modèle avec des ressources informatiques mille fois supérieures à celles qui ont servi à concevoir GPT-4, le moteur du chatbot le plus populaire du moment.”

 

Dans cet emballement négatif tant redouté, on n’ose même pas se projeter sur dans 5-10 ans. 

 

“Beaucoup redoutent un scénario d’apocalypse dans lequel des terroristes équipés d’IA construiraient des armes biologiques pour tuer des milliards de personnes, ou dans lequel une IA “mal alignée” échapperait à tout contrôle et dominerait l’humanité.”

 

L’avenir va démontrer si ces craintes sont justifiées et comment les responsables politiques y feront face.  Mais le scénario d’apocalypse ne tient pas compte de tous les effets positifs immédiats. Ce qui ne contredit pas la potentialité d’un tel scénario, lui ôte seulement quelques forces menaçantes dans l’immédiat.

 

Croissance et richesse exponentielles

Avant la révolution industrielle (dès le 18 s) l’économie mondiale croissait en moyenne de 8 % par siècle. … Au cours des trois cents années qui ont suivi, la croissance a atteint en moyenne 350 % par siècle. 

 

Parmi les effets positifs de cette croissance se trouvait l’augmentation de la population qui a généré davantage d’idées, ce qui a encore accéléré l’expansion. Les têtes pensantes connectées par les revues scientifiques ne pouvaient pas se passer d’une émulation collective dont la puissance en termes d’innovation dépendait du nombre de tels cerveaux.

 

Mais malgré cela, en raison du besoin de main-d’œuvre (exponentielle?), le cycle était lent. Finalement, l’enrichissement a conduit les gens à avoir moins d’enfants. L’IA n’est pas soumise à une telle contrainte démographique. 

 

“Les spécialistes de la tech promettent qu’elle accélérera bientôt le rythme des découvertes… Selon certains, d’ici à 2028, elles superviseront leur propre amélioration.

 

D’où la possibilité d’une deuxième explosion de la croissance économique. Si la puissance informatique entraîne des progrès technologiques sans intervention humaine et qu’une part suffisante des bénéfices est réinvestie dans la construction de machines encore plus puissantes, la richesse pourrait s’accumuler à une vitesse sans précédent. 

 

Les économistes sont depuis longtemps conscients de la logique mathématique implacable à l’œuvre dans l’automatisation de la découverte d’idées. Selon une projection récente d’Epoch AI, un groupe de réflexion optimiste, une fois que l’IA sera capable d’effectuer 30 % des tâches, la croissance annuelle dépassera 20 %.

 

Les vrais croyants, dont Elon Musk, concluent que l’IA auto-améliorée créera une superintelligence. L’humanité aurait alors accès à toutes les idées possibles, notamment celles permettant de construire les meilleurs robots, fusées et réacteurs. L’accès à l’énergie et la durée de vie humaine ne seraient plus une limite. Les seules contraintes pesant sur l’économie, seraient les lois de la physique.”

La maladie des coûts

Le vrai problème pour le moment est celui du coût de production, on le pratique déjà en délocalisant les usines de production à main d’œuvre moins chère. Mais là, il ne s’agit plus d’une délocalisation géographique et sociale, mais plutôt d’un transfert de compétence de l’humain vers la machine. L’utopie va se transformer en dystopie en passant par l’autopie

 

Cette dernière, l’autopie est un néologisme que je viens de créer pour décrire la capacité de l’IA qui va se caractériser par une autonomie d’action grandissante. Ce qui va entraîner comme conséquence de “dispenser” l’humain d’agir dans le périmètre d’action qui lui est habituellement dévolu.

 

Pourquoi payer un travailleur plus cher que la concurrence numérique ? La réponse est simple. En revanche, il est moins évident de savoir pourquoi doit-on payer des sommes exorbitantes, des superstars en nombre de plus en plus réduit? Apparemment si, car leur compétence ne sera pas automatisable. Cette question m’intéresse au plus haut point, car j’y vois une sorte de double échappatoire, chaque fois par le haut. 

 

D’abord celui dans le sens que l’humain est capable de produire quelque chose que la machine ne pourra pas faire. Est-ce une consolation passagère, en attendant pire ou mieux? Et en même temps dans cette échappatoire par le haut toujours, je vois un espoir qui apparemment habitent les humains qui réfléchissent et conceptualisent ces types de questions. Est-ce pour rassurer, pour ne pas être trop déstabilisé, en freinant le passage vers l’inconnu avec si peu de repères raisonnablement fiables et émotionnellement acceptables.  

 

Superstars ou pas, les seules personnes qui s’en sortiraient le mieux, selon toute vraisemblance, seraient les propriétaires de capitaux liés à l’IA, qui accapareraient (correcteur automatique me propose un autre verbe, apporteront!?, une belle consolation) une part croissante de la production économique. Dont la valeur va s’effondrer.

 

“Partout où il y aurait un goulot d’étranglement dans l’automatisation et l’offre de main-d’œuvre, les salaires pourraient augmenter rapidement. Ces effets, connus sous le nom de “maladie des coûts”, pourraient être si marqués qu’ils limiteraient l’explosion du PIB mesuré, même si l’économie changeait radicalement.”

 

Mais pour la plupart d’effets de l’AI sur le marché du travail, c’est l’inverse qui se produit. “Si on craint de perdre son emploi au profit de l’IA, on peut au moins se réjouir de l’abondance de ces produits. Partout où les humains seraient encore nécessaires, la maladie des coûts risquerait de frapper. Et les humains pourraient finir par entrer en concurrence avec les IA pour la terre et l’énergie.” 

 

L’exemple du podcast précédent sur la fabrication des trombones est là pour signifier cette concurrence.



Disruption financière vertigineuse

“Cette disruption économique se refléterait sur les marchés financiers… Il y aurait un désir d’investir dévorant, à la fois pour générer plus de puissance pour l’IA et pour que les stocks d’infrastructures et d’usines suivent le rythme de la croissance économique. Dans le même temps, le désir d’épargner pour l’avenir pourrait s’effondrer, car les gens – et en particulier les riches, qui épargnent le plus – anticiperaient des revenus beaucoup plus élevés.”

 

Les spécialistes prédisent aussi que “l’instabilité macroéconomique serait partout, car l’inflation pourrait s’envoler si les gens dépensent sans compter leurs fortunes anticipées et que les banques centrales ne relèvent pas leurs taux assez rapidement.” 

 

L’humanité sera donc sous pression d’accepter la disruption comme phénomène non plus passager, mais durable, et cela nous promet de beaux jours.

Le miracle du progrès

“C’est une expérience de pensée vertigineuse. L’humanité pourrait-elle y faire face ? La croissance s’est déjà accélérée par le passé, mais la démocratie de masse n’existait pas pendant la révolution industrielle ;…Les gouvernements devraient tout repenser, de l’assiette fiscale à l’éducation en passant par la protection des droits civils”

 

Si une nouvelle accélération devait se produire, il faudrait la voir comme le prolongement d’un long miracle, rendu possible parce que l’humanité a adopté l’idée de la disruption. 

 

Et comme nous assure l’article

L’intelligence humaine pourrait un jour être dépassée. 

 

La sagesse, elle, restera indispensable.

 

Espérons-le. Ainsi soit-il!