Blocages massifs, perturbations dans les transports, tensions entre manifestants et forces de l’ordre, la journée de mobilisation du 10 septembre a été mouvementée, comme attendu. Ainsi, les Français de l’étranger qui souhaitaient revenir en France ont subi les conséquences de ces mobilisations. 

Ce sont en tout, 80 000 policiers et gendarmes qui ont été mobilisés par le ministre de l’Intérieur, dont 6 000 rien qu’à Paris, pour encadrer le mouvement « Bloquons tout ». L’objectif était, avant tout, de protéger la libre circulation, les points d’intérêt vitaux que sont les raffineries, les gares et les aéroports. Mais des débordements ont tout de même eu lieu. Avec 95 interpellations recensées à Paris, dès le matin. Et 295 au niveau national, au cours de la journée. Des heurts ont ainsi éclaté à la gare du Nord à Paris, à Lyon, Grenoble, Lille et Marseille, où des groupes masqués ont affronté les CRS. Avec toujours la même litanie : les autorités pointent du doigt l’ultra gauche, qui à son tour, dénonce une répression disproportionnée. Ainsi, les perturbations dans les transports ont été importantes. Les manifestants ont tenté de s’introduire gare du Nord à Paris, et dans le Centre Bourse, à Marseille. Et selon la Fondation Jean-Jaurès, la mobilisation de ce mercredi paraissait plus jeune et plus politisée que ne l’était le mouvement des Gilets jaunes. 

Côté syndicats, la CGT et Sud ont rapidement soutenu le mouvement, rapidement suivi par Solidaires et la Confédération Paysanne. Alors que FO et la CFDT se concentrent sur la mobilisation du 18 septembre. Du côté des partis politique, c’est LFI qui s’est approprié cette journée, avec l’appel à « la grève générale » de Jean-Luc Mélenchon. Suivi par le PS, qui met en avant sa « compréhension » pour la colère sociale. Alors que le parti présidentiel et Les Républicains condamnaient les blocages. Une journée qui a encore davantage révélé les fractures au sein de la société française. 

Et à l’étranger, la couverture médiatique a été massive, avec des réactions contrastées, bien que le scepticisme l’emporte. Ainsi, The Guardian (Royaume-Uni) a pointé les perturbations pour les voyageurs internationaux et la crainte des investisseurs face à l’instabilité sociale du pays. L’agence de presse Reuters a parlé des conséquences économiques, due à la perturbations dans les aéroports. DW (Allemagne) a comparé le mouvement au retour des Gilets jaunes. Les expatriés, eux, craignent que le mouvement prenne de l’ampleur, et que la détérioration du pays soit durable. 

Une journée marquée aussi par la passation de pouvoir entre François Bayrou et Sébastien Lecornu, à Matignon. Un nouveau premier ministre, qui souhaite apaiser les tensions, tout en menant une politique de rigueur budgétaire. Prochain rendez-vous, syndicat celui-là, le 18 septembre.