Les dernières discussions concernant le Brexit se sont tenues en fin de semaine dernière entre les dirigeants britanniques et européens, et à l’issue, Boris Johnson a eu des mots forts, remettant en cause la volonté des européens de trouver une solution viable concernant les accords commerciaux. Selon lui, si l’UE n’« opère pas de changement fondamental dans son approche », les échanges entre Bruxelles et Londres seront régis par les règles de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Boris Johnson accuse également l’UE d’avoir « refusé de négocier pendant une grande partie des derniers mois ». Rappelons que le Royaume-Uni s’est retiré du bloc en janvier dernier, et que la phase de transition post-Brexit, c’est-à-dire durant laquelle le pays reste intégré au marché européen, se poursuit jusqu’au 31 décembre.

De son côté, l’Union Européenne rappelle que l’économie britannique devrait chuter de 10% en 2020, avant un rebond de 7,6% en 2021. Ainsi, toute sortie désordonnée de l’UE « aurait de graves répercussions sur les activités commerciales et le marché du travail ». Ursula von der Leyen, a donc indiqué que l’UE continuait « à œuvrer pour conclure un accord, mais pas à n’importe quel prix ». Une nouvelle équipe se rendra donc à Londres cette semaine, pour stimuler les pourparlers.

Les 27 de l’UE ont ainsi adressé un communiqué à leur négociateur en chef – le français Michel Barnier – pour « maintenir les négociations » tout en s’inquiétant que les avancées récentes ne permettent pas encore de conclure à un accord. Le Président français ne souhaitant pas, par exemple, que « les pêcheurs ne soient les sacrifiés du Brexit ». Les quotas de pêche et l’accès des navires européens aux eaux britanniques demeurent un point de discorde. Là où l’aide publique et l’égalité des chances sont plus avancées. Et si les représentants du Royaume-Uni s’attendent davantage à un pacte qu’à un vrai accord commercial, Boris Johnson déplore qu’après 45 ans d’appartenance à l’UE, cette-dernière ne souhaite pas donner un meilleur accord que ce qu’elle a offert au Canada, avec le CETA. Affaire à suivre…