À ce stade, et en attendant le 31 décembre 2020 – date limite annoncée pour les négociations post-Brexit – rien ne devrait fondamentalement changer.

Les Français qui le souhaitent, devraient continuer à s’y installer pour rejoindre les 300 000 de nos compatriotes sur place. Simplement, il vous reste un peu moins de 11 mois pour demander le « Settled Status » – le statut de résident permanent – qui évitera toute complication future. Car après le 31 décembre, le Royaume-Uni sera libre de complexifier les règles pour s’installer dans le pays, en tant que citoyen de l’UE.

Mais les questions se posent aussi pour les 6 000 français qui vivent en Ecosse. Le gouvernement régional indépendantiste du Scottish National Party exige un référendum sur l’indépendance, afin de demander sa réintégration à l’UE en cas de succès. « Ce n’est qu’un au revoir » a lancé le député européen d’origine française du SNP, Christian Allard. Et ce sont même les 3 millions d’européens vivant au Royaume-Uni qui expriment leurs inquiétudes, à travers le mouvement « The 3 Million ».

Quid également du programme ERASMUS, qui permet aux étudiants européens de suivre leur cursus dans un autre pays sur le continent. Près de 4 500 français étudient actuellement de l’autre côté de la Manche. Mais motif d’espoir, la Norvège, la Serbie et la Turquie – qui ne sont pas dans l’UE – participent au programme. Or, la Chambre des communes a décidé que le renouvellement d’ERASMUS n’était pas une priorité, lors du vote du 8 janvier.

Enfin, les conséquences économique du Brexit sont encore à évaluer. Ce que l’on sait déjà, c’est que l’Europe, 3è zone la plus peuplée du monde, est passée de 513 à 447 millions d’habitants, perdant 13% de sa population ; 5% de sa superficie ; et 15% de son PIB. Des fleurons de l’Industrie comme BP, Shell ; l’assureur Prudential, les supermarchés TESCO, le motoriste Rolls Royce, les télécomunications Vodafone, ou encore le géant UNILEVER, ne sont plus là. La place financière de la City s’en va également, faisant de Francfort la 1ère place du continent. Ainsi, de nombreux établissements financiers ont déjà fait savoir qu’ils déplaçaient une partie de l’activité et des personnels vers le continent pour conserver le « passeport », qui permet de poursuivre l’activité au sein de l’UE. « L’ambiance est donc étrange à la City, mais pas à la panique » indique Fabrice, français insatallé à Londres depuis longtemps.

Enfin pour les Français qui souhaitent rester au Royaume-Uni, près de la moitié des 300 000 expatriés sont inscrits sur les registres consulaires. Aucune dynamique négative n’a été enregistrée depuis le référendum de 2016. Et si nos compatriotes veulent obtenir le Settled Status, ils doivent s’inscrire en ligne, mais surtout, vivre au Royaume-Uni, avant le 31 décembre 2020. Le collectif « The 3 million » demande désormais au gouvernement britanique d’émettre une preuve physique du settled status, car aucune pièce d’identité le prouve actuellement. Chacun souhaite donc éviter le changement brusque du 1er janvier 2021 et risquer de se retrouver désuni.