Car à quelques jours du vote de confiance, François Bayrou souhaite réaliser 44 milliards d’€ d’économies dans le Budget 2026. Indispensable quand on sait que la dette représente déjà 66 milliards d’€ cette année, et pourrait dépasser les 100 milliards en 2029, selon la Cour des comptes. Et François Bayrou cible notamment les dépenses publiques. 

Or, certains exemples existent à l’étranger pour alimenter la peur des Français. En 1992, en Italie, le président du Conseil des ministres – Giuliano Amato – avait prélevé 0,6% sur tous les comptes bancaires pour combler le déficit. Ce qui avait provoqué une fuite des capitaux italiens en 2011 lors d’une nouvelle crise économique. En 2013, Chypre avait envisagé une taxe entre 6,75% et 9,9% sur les dépôts bancaires, avant de reculer face à la fronde populaire. 

Il est donc tentant de s’attaquer à l’épargne des Français. Car selon l’INSEE et la Banque de France, l’épargne n’a jamais été aussi abondante dans notre pays, avec 6 300 milliards d’€ placés sur les livrets, l’assurance-vie et les placements financiers ou immobiliers. 17,4% du revenu disponible brut est ainsi placé en France, ce qui en fait le 2nd pays européen derrière l’Allemagne. On estime à 240€, la somme mise de côté chaque mois, par un foyer français. Le patrimoine médian, lui, plafonne, en moyenne, à 124 000€, loins du patrimoine moyen estimé à 278 000€. Un réservoir fiscal immédiatement mobilisable au regard de l’Etat. Mais y toucher pourrait s’avérer destructeur en terme de confiance pour les Français. Et cela pourrait aussi entraîner la fuite des capitaux et une défiance envers les institutions. Et deux doctrines se font donc face : réduire les dépenses publiques, en engageant des réformes structurelles impopulaires et du courage politique, avec des effets à moyen terme. Ou ponctionner l’épargne, qui entraîne des résultats immédiats, mais détruit la confiance des épargnants. Et les Français de l’étranger, souvent détenteurs de comptes en France, seraient doublement touchés. Déjà menacés par une possible double-imposition sur les droits de succession, les Français de l’étranger verraient cette ponction ajouter une pierre de plus à l’édifice de l’imposition du patrimoine au détriment de la performance économique. En tout cas, à coup sûr, la décision qui sera prise pourrait transformer la colère des Français de l’étranger en vote sanctions lors des prochaines élections. Affaire à suivre…