Ouvert officiellement depuis le 21 mai, il a pris fin ce mercredi 26 mai, à midi. Et sur le million 195 532 Français de l’étranger éligibles, seul 14%, soit 176 134 expatriés ont opté pour ce mode d’expression. Une mobilisation, encore une fois, très faible, qui s’explique en partie par le manque de pouvoir conféré aux conseillers qui seront élus in fine. Ils n’ont, par exemple, plus le pouvoir d’améliorer le fonctionnement des consulats, ni celui de soutenir les associations locales. Et encore moins de faire le lien entre parents et directions des établissements AEFE. 

En revanche, la réforme des conseillers des Français de l’étranger est censé leur renforcer quelques compétences. Et c’est la personnalité des élus qui doit faire la différence, et leur permettre de faire connaître leur mandat et leur rôle. Même s’il est vrai que la Direction de l’administration consulaire (DFAE) estime que ces élections sont « trop compliquées et trop coûteuses » pourraient être supprimées. Car ces « élus sont ressentis comme une gêne plutôt que comme des un partenariat », selon Anne Genetet, députée des Français d’Europe orientale et d’Asie. 

Et cette arrivée des élus dans le précarré de l’administration a de lourdes conséquences. Un antagonisme qui se matérialise notamment par la réduction des bureaux de vote, qui tient davantage au bon vouloir de l’administration, plus que d’une logique sanitaire. Et ce ne sont pas les révélations du Canard Enchaîné d’hier, qui pourrait arranger les choses. L’hebdomadaire affirme que l’administration n’aurait pas communiqué les bonnes listes électorales sur certaines circonscriptions. De quoi pousser la Présidente de la fédération socialiste des Français de l’étranger – Cécilia Gondard – à demander des éclaircissements. Pire, la DFAE aurait fourni aux présidents des commissions de contrôle des listes électorales des circonscriptions, soit la liste des électeurs, avec leur numéros de téléphones. Alors que le règlement prévoit de ne fournir que les adresses postales et les e-mails. De quoi déclencher des campagnes de SMS illégales, de la part de certains candidats. Un procédé qui pourrait remettre en cause les résultats des élections dans les circonscriptions concernées. 

Il reste cependant le vote à l’urne. Des convocations ont été envoyées par mail et par courrier. Mais l’étaient-elles aux bonnes adresses. En tout les cas, nombreux sont les Français de l’étranger, à encore chercher leur bureau de vote, à quelques jours du scrutin. Alors que 60% des bureaux de vote ont disparu aux Etats-Unis, et 80% au Royaume-Uni. Une recherche qui sera facilité, si vous écrivez à votre consulat, en y ajoutant la copie de votre pièce d’identité en pièce-jointe.

On a donc compris que l’autonomie des expatriés est un sujet qui fâche à Paris, alors même que c’est une innovation pertinente de notre démocratie. Rendons, donc, aux expatriés leurs consulats, pourrait devenir un nouveau slogan de campagne…