Dans une tribune publiée lundi, dans les quotidiens Le Monde et le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le commissaire au Marché intérieur – Thierry Breton – et celui à l’Economie – Paolo Gentiloni – enjoignent les 27 Etats membres de l’UE à souscrire à un emprunt européen pour faire face à la crise du Coronavirus. Ce fonds, financé par l’impôt, capable d’émettre des obligations à long terme, permettrait le financement du développement économique d’après crise. Récemment, la France et l’Italie ont même demandé à l’Allemagne et plusieurs pays du nord de l’Europe, la mutualisation de certaines dettes, pour faire face à la pandémie. Requête rejetée par ces pays, visiblement plus vertueux, sur le plan budgétaire.

Une demande, qui entrerait pourtant dans la logique de « Plan Marshall » européen, défendu par la présidente de la Commission européenne – Ursula Von der Leyen – sur la période 2021-2027. Pour Thierry Breton et Paolo Gentiloni, ce prêt européen permettrait également d’ajouter un 4è pilier au plateau représenté par le fonds de secours du Mécanisme européen de stabilité ; la Banque Européenne d’Investissement ; et l’initiative de l’UE pour garantir le chômage partiel mis en place par les Etats membres.

Et selon les signataires de la tribune, « le temps presse » et nécessite d’être « créatif ». D’autant que les ministres des Finances des 27 devaient échanger, hier, pour discuter des moyens financiers destinés à contrer la pandémie. Une tribune qui tombe, en tout cas, au même moment qu’un appel à « plus de solidarité et d’intégration financière » de la part des présidents de l’Assemblée nationale française, et son homologue allemand… Affaire à suivre.