Jamais deux sans trois, mais ici trois sans quatre.

Entre le terrorisme et le racisme, auquel est consacrée cette dernière partie dédiée au thème de terrorisme, le passage est “assuré” (comme dans les tunnels de Cuchi durant la guerre des Viets qui combinaient la guerre de tranchées avec la guerre de guérilla contre les Américains; y entraient les plus habiles et les plus petits, et se faisaient attrapés les plus gros.) Le terrorisme et le racisme se soutiennent. Ils se soutiennent car l’un naît de l’autre, l’un alimente l’autre, l’un a besoin de l’autre. 

 

Le terrorisme est une réaction contre le racisme, je comprends le mon racisme de façon extrêmement large qui n’englobe pas seulement les races au sens classique du terme, mais également toute autre distinction dérivative (religion, condition sociale, provenance etc), tout s’y réduit à la distinction entre les bons et les mauvais. Le terrorisme au nom d’une entité qui veut se faire entendre, par la force de chose alimentant le sentiment négatif à l’égard de sa propre identité “raciale”. 

L’héroïsme et la souffrance ne connaissent pas de frontières, le racisme et le terrorisme non plus. Et les antidotes se mirent devant les consciences troublées comme étant des dotum, ainsi les terroristes produisaient des antiterroristes, des réformes, des contre réformes et des racistes des antiracistes, comme des…  

En puisant dans la même veine d’information que pour le podcast précédent, 

“Du RN aux groupuscules violents, Libé passe au crible l’extrême droite”. Nous y trouvons ceci

“L’extrême droite tue. La chose a longtemps tenu de l’évidence statistique, avant que par une inversion orwellienne du sens des mots et de la vérité, les antifascistes ne soient présentés comme les vrais fascistes, les antiracistes comme les vrais racistes, et des partis républicains comme les véritables dangers pour la République. A l’aide d’un empire médiatique entièrement tendu vers ce seul but, l’extrême droite et la droite extrême saturent désormais le débat public de leurs obsessions, leurs raisonnements et leurs cibles, déshumanisant toujours plus les populations désignées comme indésirables – l’immigration qui ne serait pas «une chance», selon les mots du ministre de l’Intérieur ; les «OQTF» qu’il faudrait déporter à Saint-Pierre-et-Miquelon selon Laurent Wauquiez, chef de file de la droite à l’Assemblée ; «les banlieues», désignées en bloc comme responsables des dégradations du week-end…”

 

Pour le moment, j’interromps la présentation pour m’attarder sur l’inversion orwellienne et ses répercussions médiatiques.

Il n’y a presque rien à dire sur cette inversion, tellement elle est banalisée, aucune inquiétude au sujet de sa longue survie qui est assurée par tout le monde. Le soutien fourni à l’extrême droite et à la droite extrême de la part des médias est dénoncé par l’auteur de l’article. Cela provoque la saturation du débat public des obsessions, des raisonnements et des cibles, “déshumanisant toujours plus les populations désignées comme indésirables.” 

Les conséquences sont prévisibles:

“Dans ce climat, le racisme prospère et devient une opinion parmi d’autres. Début mai, des néonazis n’ont-ils pas défilé dans les rues de Paris, au rythme des tambours des Jeunesses hitlériennes, recouverts de runes et de tatouages néonazis, avant de lever le bras en hommage à l’un de leurs morts ? En février, un local antifasciste n’a-t-il pas été attaqué par un groupe de nervis violents au son de «Paris est nazi» ? Comme désinhibés, certains franchissent le pas. C’est le cas de Christophe B., principal suspect d’un attentat dans le Var qui a fait un mort et un blessé samedi. Dans son manifeste, il désigne les «bicots» comme ses ennemis, et le Rassemblement national comme le parti à porter au pouvoir. Si Marine Le Pen comme Jordan Bardella ont condamné l’acte, il est difficile pour eux de nier l’évidence : c’est dans les rangs de leurs sympathisants, avant tout, que se recrutent les candidats au passage à l’acte raciste. ”

Nicolas Massol, journaliste chargé du suivi de l’extrême droite au service Politique de Libération. 

 

Paris est nazi, comme Paris est glamour et la France en 1997 se découvrait au Mondial de foot comme “bleu, black, beur”; sur certaines mappemondes, Paris et la France toute entière sont déjà classés comme pays musulman; et après l’incendie de Notre-Dame, Paris et la France tout entière se redécouvrent quelque part catholique et fière de l’être. 

Comme, à l’époque de dits événements d’Algérie, “je vous ai compris” du Général, la guerre d’images fait rage, mais pour la gagner il faut faire de bons repérages. Savoir que le terrain est profitable pour ceci ou cela aide à la réussite. Comme partout ailleurs de la faiblesse de gens bons se nourrit la méchanceté des gens mauvais. Où qu’ils ne se trouvent.

 

C’est en référence à l’attentat perpétré à Puget-sur-Argens, le 3 juin 2025, que l’article relate l’inscription : 

L’évènement

«Votez bien la prochaine fois» : le manifeste raciste de Christophe B., suspect de l’attaque terroriste de Puget-sur-Argens

Un véritable manifeste terroriste, «allégeance» comprise. Une vidéo d’un peu moins d’une minute trente, postée par le principal suspect de l’attentat dans le Var, sans ambiguïté : «Arrêtez de vous faire… Que l’on me pardonne de ne pas reproduire la totalité du message [… =enculer par ces putains de bâtards de bicots de mes deux]. Tous ces bicots de mes deux. Là je vais sortir je vais faire un petit carton déjà.» Dans d’autres vidéos, retrouvées par Libé, Christophe B. mentionne explicitement le Rassemblement national, appelle «les Français» à commettre d’autres attentats et à «vote[r] bien»…

Lire l’article sur liberation.fr

 

Non, je ne lirais pas l’article en question, le résumé suffit. Ce qui m’intéresse, c’est le fait lui-même et le lien qui en est fait entre l’acte et la motivation, le lien fait de façon mécanique, naturelle, sans pouvoir les dissocier. 

Les Kuks Ku Klan d’origine espagnole de la fin du Moyen-Âge (XVIs), si bien transplanté sur la terre du Nouveau monde, surtout dans les états du sud des USA, changent d’apparences, mais pas de cœur, ou plutôt garde une certaine faculté du cœur humain, celle de séparer les sentiments et les personnes ainsi étiquetées entre les bons et les mauvais. 

Si dans les cas extrêmes cela relève de la psychiatrie, c’est un phénomène qui touche tout le monde.

C’est une manière bien humaine de se défendre contre une empathie paralysante et destructrice. Être insensible au mal que l’on inflige à l’autre est hautement plus grave que d’être insensible au mal des autres, surtout étant déjà si peu bien soi-même. Aucune apologie du terrorisme, juste une réflexion sur les conditions des endurcissements du cœur que la Bible décrits en des termes bien clairs (Ezechiel 36).

Du terrorisme au racisme, cela sonne bizarre!? C’est plutôt l’inverse qui se produit, c’est le racisme qui provoque le terrorisme. Mais le racisme pour qu’il soit efficacement visible doit opérer, le terrorisme est alors son bras armé de circonstance. Cependant je ne prétends pas vouloir statuer pour savoir qui était le premier, l’œuf ou la poule, ils sont tellement interdépendants que savoir qui active qui demeure finalement secondaire. 

Les auteurs d’actes terroristes terrorisent tout le monde, pas seulement leurs victimes directes, et leur entourage immédiat, mais aussi des États et des communautés religieuses, dont souvent ils se réclament ou dont sont pris pour cible les membres des autres religions. Mais parfois la connotation religieuse étant secondaire, dans tous les cas, les actes terroristes visent à soumettre des opposants à leur projets. 

La terreur engendrée et attisée par le racisme ethnique, politique, religieux, à l’égard des sexuellement “bizarres”, des gros et des petits etc. etc; c’est toujours du racisme. Vous n’êtes pas de ma famille, ni de mon rang, ni de mon clan; Goldman essaie de persuader que si, mais avec un succès limité, et si massivement contredite, de façon constante et intense. 

La réaction violente (terrorisme explosif en directe ou par l’intermédiaire d’une bombe à retardement qui dort dans des draps douillets de la douceur ambiante) n’est qu’une conséquence de l’incapacité à dire autrement le mal-être. Et être entendu. Les bruits abasourdissant des attentats en sont d’éclatantes preuves. 

L’antidote semble facile à trouver:

Amour engendre amour, respect propage respect, et comprendre peut faire plus. 

Mais cela ne marche pas, dans tous les cas, pas au point d’inverser le mouvement par la force d’une masse critique dont pèse l’amour et ses corollaires que sont : écoute et accueil, prolongés par la charité active. Un ami missionnaire en Papouasie Nouvelle Guinée a réussi à arrêter la guerre tribale en brandissant le chapelet. Heureusement qu’il était entendu et suivi.

 

 

Théoriquement le terrorisme n’a pas de religion, il peut seulement la desservir. Ce qu’a montré avec brio John Lennox de Cambridge lors de sa conférence donnée récemment à l’Université de Hong Kong, parlant entre autres,de la guerre dans son pays d’origine, l’Irlande du Nord, où la religion était prise au piège d’une idéologie nationaliste, raciale entre les catholiques et les protestants.

 

Dans les recommandations de politique générale de la Commission Européenne contre le racisme et le terrorisme de l’ECRI no 8 nous trouvons ceci: 

 

« Le terrorisme est une forme extrême d’intolérance et il est du devoir des États même de le combattre. 

La réponse contre le terrorisme ne doit pas porter atteinte aux valeurs de la liberté, de la justice et de la promotion du droit qu’elle vise à sauvegarder. La lutte contre le terrorisme ne doit pas devenir un prétexte permettant au racisme, à la discrimination raciale de se développer. » 

 

Cette recommandation cherche à aider les États membres « à lutter contre le racisme, la discrimination raciale, l’intolérance tout en combattant simultanément le terrorisme ». 

 

Facile à dire, étant de nature radicale de toute sorte d’intolérance énumérées plus haut, le terrorisme est discriminatoire. 

 

Mais du point de vue chrétien il est question de bien d’autre chose encore. Certes, la tolérance est déjà un modus vivendi remarquable car fondé sur la bonne expérience de l’arrêt des guerres de religions au XVII siècle pour insuffler dans l’esprit humain des contemporains de l’époque et jusqu’à maintenant la notion de liberté de conscience comme expression fondamentale et ultime d’une telle tolérance. 

 

Mais dans la tolérance on ne demande pas à celui que l’on tolère d’aimer. Alors que dans le christianisme si et au combien ! jusqu’à l’amour de l’ennemi. Sauf de l’amour du mal qui est en lui, car il peut aussi éveiller le mal qui est déjà en moi. De la bonne base chrétienne à l’association de malfaiteurs qui se liguent pour une lutte commune il n’y a qu’un pas.

 

John Lennox, cité plus haut, parlant du conflit en Irlande du Nord, attire l’attention de l’auditeur universitaire sur le fait que Jésus était accusé du terrorisme, à cette occasion la question de Pilate qu’est-ce la vérité, revient en boomerang sur ceux qui réclament que la vérité soit enfin révélée. Pour Lennox la vérité ne peut être dissociée de l’amour, et de la miséricorde, de peur d’en avoir à faire à son expression la plus déshumanisée sous forme d’une vérité pure et dure, dénuée de tout sentiment d’appartenance aimante aux dimensions universelles.

 

Les athéistes de Sibérie que les idéologies des siècles précédents ont produits au XXe siècle ont avoué eux-mêmes (dixit Lennox) qu’il n’est pas possible de vivre sans religion.

 

La valeur de Dieu renvoie à la valeur de l’homme et de sa dignité, sans distinction aucune. 

 

Dieu nous désire, au moins lui. 

 

Dieu est juste et aimant. 

 

Tout est fondé sur la confiance. 

 

Les mêmes fondements moraux de toutes les religions.

 

Cette dernière remarque du conférencier mérite une attention particulière. 

 

Le terrorisme et le racisme s’entretiennent mutuellement, tout en se combattant de facon differenciée. La foi chrétienne ne permet pas de prendre part ni dans l’un ni dans l’autre et ceci en dépit de tant de contre témoignages du passé, du présent, et sans doute de l’avenir.

 

La fête de la Croix Glorieuse chez les catholiques de ce dimanche en dit long sur les tenants et les aboutissants d’une telle interdiction. 

 

 

Bibliothèques de Nice

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Livre. L’ imam, l’évêque et le rabbin : terrorisme, racisme, laïcité, éducation : leurs vérités, sans tabou / Khalil Merroun, Michel Dubost, Michel Serfaty.

 

Photo site du CNRS