Reportés à deux reprises, le scrutin connaît donc enfin sa date, puisqu’elles ont été officialisées en ce début de semaine par Jean-Baptiste Lemoyne. Et même si de nombreuses questions pèsent encore sur la situation sanitaire qui sera en vigueur en mai prochain, le Secrétaire d’Etat aux Français résidant hors de France devait faire face à un vrai casse-tête constitutionnel. Car le renouvellement de l’Assemblée des Français de l’Etranger, et celui des Sénateurs, dépendent de ces élections consulaires. Or les actuels sénateurs, élus en 2014, seront renouvelés cet automne. Seuls ceux des Français de l’Etranger prolongeront leur mandat 1 an de plus. Mais un nouveau report était impossible aux yeux de la Constitution et de leur légitimité.

De plus, la Réforme votée en 2019, a apporté de nouveaux pouvoir aux élus locaux, que deviennent les Conseillers des Français de l’Etranger, et le paysage politique s’est considérablement renouvelé en l’espace de 7 ans. Ces élections seront donc très importantes, autant pour Paris, que pour les expatriés et leur quotidien.

Cependant, il faudra relever le défi de l’organisation de l’élection. Car on ne sait pas quelle sera la réglementation en vigueur pour chaque pays, ni les conditions à remplir pour respecter l’égalité des citoyens face au vote. C’est dans ce cadre que certains élus et associations prônent un vote électronique à 100%, via une plateforme sécurisée en ligne. Le Gouvernement pourrait donc l’imposer, après un test grandeur nature effectué en janvier dernier. Mais 2 inconvénients sont à régler : le risque de piratage du scrutin ; et l’accès aux outils informatiques pour tous, en particulier les personnes âgées.

Le Gouvernement a donc 9 mois pour répondre à l’ensemble de ces questions. La voix des Français de l’Etranger mérite bien ce travail de réflexion, et peut-être même d’invention…