Comme chaque année, le fonds monétaire international publie un rapport sur la situation de la France, comportant ainsi des recommandations sur notre économie.

Si le FMI reconnaît le rebond économique dont a profité la France, elle subit un choc de pouvoir d’achat et une crise de défiance. Les services du FMI prévoient ainsi une croissance du PIB d’environ 2,5% pour 2022, et 0,75% en 2023. Le gouvernement, lui, parle d’un taux de 1% dans ses projets de loi de finances. Le FMI considère aussi que l’inflation, qui a atteint 7,1% en octobre, devrait rester élevée. Notamment à cause des contrôles des prix de l’énergie et des subventions. La France resterait donc en-dessous de la moyenne européenne, concernant la hausse des prix. Mais les hausses de salaires sont inférieures à l’inflation totale. Cette inflation devrait donc s’établir autour de 5% en 2023, en France. 

Le FMI indique cependant que les incertitudes sont encore nombreuses, notamment à cause de la guerre en Ukraine, l’escalade des sanctions, et les réparations de centrales nucléaires. Les prix de l’énergie devraient donc continuer à augmenter. La banque centrale pourrait alors être amenée à durcir sa politique monétaire, conduisant à un ralentissement plus marqué de la croissance. 

Le FMI demande donc une décrue des aides budgétaires. Que ce soit le gel des prix du gaz et de l’électricité, les chèques énergie et de l’alimentation, la remise sur les prix du carburants, et le soutien aux entreprises, toutes ces aides ont pesé près de 2% du PIB. Or, elles seront difficiles à supprimer, tant la pression de l’opinion sera forte pour les maintenir. Le FMI préconise donc que ces aides soient ciblées pour les foyers les plus impactés et les plus modestes. Le FMI s’inquiète aussi que la France n’arrive pas à stabiliser son endettement. Dans son rapport, le FMI s’inquiète aussi que le projet de loi de finances pour 2023 ne prévoie pas de réduction du déficit, reportant l’ajustement budgétaire à 2024.

Et selon le FMI, la France ne pourra pas échapper à des réformes structurelles. Elle devra donc accroître le taux d’activité des travailleurs les plus âgés, en relevant progressivement l’âge effectif de départ à la retraite. Le FMI souligne aussi la nécessité d’achever la réforme de l’assurance-chômage. L’institution demande aussi la rationalisation des dépenses fiscales en faveur des combustibles fossiles, et du logement, en contradiction avec la transition énergétique. Enfin, le FMI souhaite une rationalisation des effectifs de la fonction publique.

Le secteur financier français, et notamment la solidité des banques est remise en cause par le FMI. En France, l’écart du ratio de crédit sur le PIB reste supérieur à son niveau d’avant-crise, ce qui constitue un risque pour la stabilité financière de la place. 

Enfin, le FMI pointe le problème en matière de formation initiale et continue, au vu des faibles résultat scolaires. Des économies pourraient donc être réalisées dans le deuxième cycles, au profit de l’enseignement primaire. Le FMI préconise donc que les professeurs soient en partie rémunérés en fonction des résultats. Et puis le FMI souhaite de plus grands progrès en matière d’économies d’énergies. Notamment en augmentant le poids des énergies renouvelables, afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. 

L’organisation internationale est dans son rôle d’aiguillon des pouvoirs publics qui ont été, par ailleurs, associés à la rédaction du rapport annuel. Il n’en demeure pas moins que la trajectoire des finances publics ainsi que l’inefficience des dépenses d’éducation constituent des faiblesses inquiétantes qui pourraient handicaper le pays dans les prochaines années.