Un coup d’Etat a, en effet, eu lieu à la suite des élections qui ont donné un nouveau mandat à Ali Bongo, membre d’une famille au pouvoir depuis 1967. Les militaires ont annoncé leur volonté de « mettre fin au régime en place », hier matin, à la télévision gabonaise. 12 000 Français se trouvent sur place, alors que les frontières ont été « fermées jusqu’à nouvel ordre », ont affirmé les militaires. 

La population gabonaise a, en effet, été appelée aux urnes, le 26 août, pour élire un nouveau président. Ils avaient le choix entre 14 candidats, mais ceux qui ont remporté le plus de suffrages, ce sont : Ali Bongo, en place depuis 14 ans et réélu avec 64,27% des voix… Et Albert Ondo-Ossa, crédité de 30,77% des suffrages. Or, avant même la fermeture des bureaux de vote, ces soupçons de fraudes ont circulé. Et Albert Ondo-Ossa a appelé à organisé une passation de pouvoirs sans effusion de sang. Une demande restée lettre morte.

Un coup d’Etat soutenu par la population, comme en témoigne le triomphe adressé au général Brice Oligui Ngéma – chef de la garde républicaine autour du président – aux cris d’« Oligui président », hier matin. Le président sortant, Ali Bongo a été conduit en « résidence surveillée », entouré de sa famille et ses médecins. L’un des fils du président a également été arrêté, pour « haute trahison », selon les militaires. Un sentiment partagé est en train de se faire ressentir sur place. Si certains croient au coup d’Etat, d’autres évoquent une mise en scène, et pensent qu’Oligui Nguema est à la solde de la France. 

Or, le porte-parole du gouvernement – Olivier Véran – a « condamné ce coup d’Etat militaire en cours au Gabon ». Indiquant que Paris surveille avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation. Et sur place, le groupe minier français Eramet, qui emploie 8 000 personnes dont de nombreux gabonais, a mis à l’arrêt sa production, pour protéger son personnel. Un pays très riche en pétrole, et dont la France est l’un des principaux partenaire économique, après sa période de colonisation, de 1839 à 1960. 81 entreprises françaises seraient ainsi sur place, selon la dernière liste publiée en juin 2022, par l’ambassade de France au Gabon. On y retrouve notamment Air France, Eiffage, JC Decaux, Rougier, RFI ou encore Total Energiues et la CMA-CGM.

Et si 7 379 Français figuraient au registre consulaire gabonais des Français résidant à l’étranger, il décroît d’années en années, puisque 10 600 Français y figuraient en 2016. L’ambassade de France au Gabon appelle donc nos compatriotes à rester chez eux. Mais pour le moment, l’ambiance semble plutôt être à la sérénité. Affaires à suivre…