Nous recevons pour finir cette saison 2022/2023, la conseillère consulaire des Français de Rabat (PS), Isabelle Frej pour parler de la Caisse des Français de l’étranger. En effet, elle assure la présidence du conseil d’administration de la “sécu des expatriés” depuis le 17 mars 2022.

Avec Isabelle Frej, nous revenons sur les rumeurs sur d’éventuelles difficultés financières que rencontreraient l’institution selon un article d’un média dédié aux arcanes du monde politique et administratif français. On en profitera pour faire un tour d’horizons des activités de la CFE sans oublier ses ambitions pour les mois à venir. 

 La CFE en danger ?

Pour le site qui a publié l’article, « La CFE a cumulé des pertes liées à des placements financiers qui se sont révélés hasardeux. Ces derniers ont été validés par le bureau du conseil d’administration, renouvelé en mars 2022, composé de la présidente Isabelle Frej (Parti socialiste, PS) et des vice-présidents Gérard Sénac (Les Républicains, LR) et Stéphanie Héricher (ex-PS). Ces mauvais choix financiers ont creusé le trou de la Caisse des Français de l’étranger. »

Une analyse que conteste la présidente de la CFE, Isabelle Frej, dans un courrier envoyé, dès le 27 juin, aux élus consulaires. Pour elle, et comme le confirment les différentes publications financières disponibles à ce jour, les placements incriminés n’ont généré aucune perte de liquidité.

Effectivement, le déficit de 43 millions s’explique par des provisions, des écritures comptables, suite à une baisse de valeurs de certains de nos placements. Mais on ne peut pas dire qu’ils sont hasardeux. Nous sommes contraints par la législation ! “Isabelle Frej, présidente du conseil d’administration de la CFE 

La vocation de la CFE

Alors que comme nous le rappelle, Isabelle Frej, la CFE avait été créée pour accompagner les entreprises qui envoyaient des salariés et leur famille hors de France.

Construite comme un organise privée, la Caisse des Français de l’étranger a une mission de service public qui la pousse à accompagner les mutations de l’expatriation.

C’est un organisme privé avec une mission de service public. Il est régi par le code de la sécurité sociale et non par le code des assurance.” Isabelle Frej, présidente du conseil d’administration de la CFE 

Ainsi, désormais alors que les Français de l’étranger sont partis de France sans le soutien d’une entreprise, elle s’est adaptée et propose à tous de conserver une couverture santé à la française mais elle permet aussi de continuer à cotiser au régime français des pensions. Aussi, dans le cadre de l’Union européenne, elle s’est ouverte à tous les européens. Enfin, Isabelle Frej précise, à raison, que la CFE est la seule assurance internationale à accueillir tous les citoyens, et ce quelque soit leur age, leur revenu et sans questionnaire de santé !

“On accepte un assuré à 75 ans qui n’a pas de lien avec la CFE et qui va être couvert pour ses pathologies. Pourtant il n’a pas participé à la mutualisation du risque” Isabelle Frej, présidente du conseil d’administration de la CFE 

Mais dans le cadre des règles de la sécurité sociale, la CFE doit aussi dégager les marges nécessaires pour couvrir ses couts de fonctionnement, ce que n’ont pas à prendre en compte les caisses classiques de l’hexagone.

Nous sommes une caisse solide, des remboursements sont faits, des cotisations rentrent et des réserves importantes existent.” Isabelle Frej, présidente du conseil d’administration de la CFE 

Les priorités de la CFE 

Si la Caisse des Français de l’étranger veut retrouver son équilibre financier dans les meilleurs délais, Isabelle Frej tient à préciser que la CFE ne renoncera pas à ses particularités.

Ainsi, autour du conseil d’administration, la direction de l’organisme s’engage à maintenir :

  • la catégorie aidée (qui permet aux Français à l’étranger ayant un faible revenu de disposer d’une couverture adaptée à un tarif dit “social”)
  • une couverture de qualité
  • la CFE dans le giron de la sécurité sociale 

Autre chantier qu’Isabelle Frej veut voir pris à bras le corps, c’est la relation avec les affiliés. En effet, la CFE s’est engagée depuis un an dans une refonte des canaux de communication, de l’interface sur le net et dans la mise en place d’une agence relais à Paris. 

La CFE est-elle assez soutenue ?

Si la CFE est une société privée, elle est constitué de capitaux publics et sa gouvernance est reliée à la sphère politique des Français de l’étranger.

En période de “trou financier”, la Caisse des Français de l’étranger a besoin du soutien du corps politique et de l’administration consulaire. Sans elle, de nombreux compatriotes seraient privés de couverture sociale. Elle est donc un acteur majeur pour les Français de l’étranger et facilite la réussite de leur expatriation.