L’occasion fut trop belle pour ne pas passer à côté. Je l’ai attendu depuis octobre dernier, lorsqu’est apparue sur le site polonais KAI la présentation de la discussion autour de l’Encyclique du pape François, Dilexit nos, présentation que je me permets de citer en entier. 

La traduction du polonais en français est faite à l’aide de IA. Les mots en rouge concernent les traductions jugées comme pas suffisamment précises, d’où les propositions faites par moi-même=RK.

“Sur la notion de cœur en anthropologie et en philosophie, ainsi que sur l’essence de la satisfaction (zadośćuczynienie=réparation, expiation, satisfaction, indemnisation, compensation, difficile de choisir un seul mot pour le traduire) chrétienne, on a débattu hier à Varsovie autour de l’encyclique du pape François Dilexit nos.

À la discussion organisée par l’Institut Tertio Millennio ont participé Agata Rujner, docteure en théologie morale, Tomasz Stawiszyński, essayiste et publiciste, ainsi que le dominicain père Gaweł Włodarczyk, aumônier universitaire de l’Institut Tertio Millennio.

La rencontre, modérée par Remigiusz Piwowarski, portait le titre « Dilexit nos – l’écho du cœur de la modernité » et s’est tenue au couvent des dominicains de la rue Freta.

Les intervenants se sont interrogés sur la compréhension même du concept de cœur, sur l’histoire de ce terme en anthropologie et en philosophie, ainsi que sur le sens de la satisfaction chrétienne.

La docteure Agata Rujner a souligné que la réflexion sur le cœur a une très longue tradition dans l’Église. Le terme revient à de multiples reprises dans les textes bibliques et constitue un élément essentiel de la spiritualité monastique. L’autrice de la chaîne Presque des morales (“Prawie morały” est une locution que l’on pourrait traduire plutôt par Presque des leçons de morale”) a fait remarquer que, comme un écho, le contenu kérygmatique revient au lecteur dans l’encyclique : que Dieu aime chacun en particulier. Elle a insisté sur le fait qu’il lui paraissait particulièrement significatif que le document papal n’ait pas de destinataire précis, de sorte que chacun puisse se sentir invité à la lecture, ainsi que sur le sous-titre de l’encyclique qui parle de l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ.

Tomasz Stawiszyński a relevé que le pape François avait rappelé au monde que les chrétiens avaient réellement beaucoup à offrir. À l’ère de l’intelligence artificielle, de la soif de profit, de la lutte pour les ressources et des conflits armés, l’encyclique ramène aux questions fondamentales. Elle n’hésite pas à employer des tournures non scientifiques, que certains pourraient juger naïves, afin de désigner un dénominateur commun à tout être humain.

Selon Stawiszyński, la compréhension du cœur proposée par le chef de l’Église catholique constitue une alternative intéressante aux conceptions aujourd’hui (actuellement=RK) dominantes, souvent centrées de manière narcissique sur l’individu.

Le père Gaweł Włodarczyk a exprimé l’espoir que la compréhension du terme « cœur » par le pape trouve sa place dans l’enseignement de l’Église et soit reçue par les fidèles. Il a souligné que la question de la satisfaction et les représentations dysfonctionnelles de Dieu qui peuvent l’accompagner constituent un enjeu majeur dans une perspective pastorale. Il a également attiré l’attention sur la tension existante entre la perception de la justice divine et le culte, très répandu, de la Miséricorde divine.

Parmi les prochains événements prévus par l’Institut Tertio Millennio à Varsovie figure notamment le séminaire « Comprendre Wojtyła » qui, à l’occasion du trentième anniversaire de l’Institut et du vingtième anniversaire de la mort de saint Jean-Paul II (2 avril 2005-RK), doit éclairer les principales thématiques de l’enseignement du pape polonais.

La quatrième encyclique du pape François, intitulée Dilexit nos (Il nous a aimés), a été publiée le 24 octobre dernier. Elle est consacrée au culte du Sacré-Cœur de Jésus. Elle rassemble l’enseignement de l’Église sur ce sujet et a été promulguée à l’occasion du 350ᵉ anniversaire des premières révélations du Cœur de Jésus en 1673 (à sainte Marie-Marguerite Alacoque à Paray-les-Monial=RK).

En rédigeant cette encyclique, le pape part du constat qu’il est nécessaire, dans le monde d’aujourd’hui, de réveiller la compréhension de ce qu’est le cœur. Il affirme par exemple que, pour ne pas devenir « des consommateurs insatiables et des esclaves des mécanismes du marché, qui se désintéressent du sens de notre existence, nous devons redonner sa place au cœur ».

Il rappelle que c’est précisément dans le Cœur du Christ « que nous pouvons trouver tout l’Évangile » et qu’en lui « nous nous reconnaissons finalement nous-mêmes et nous apprenons à aimer ». Il insiste sur le fait que cela est particulièrement crucial en un temps où le monde semble perdre son cœur.

Mikołaj Musiał / Varsovie”

Je voudrais développer les deux de trois expressions qui sont marquées en gras, celle du milieu, réveiller la compréhension de ce qu’est le cœur est un résumé de l’encyclique. Mon développement suit en grandes lignes l’encyclique, tout en lui donnant une direction propre. C’est mon choix.

1.L’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ.

Citons d’abord le pape François. 

Dilexit nos, no 15. “Le mot “cœur” est important pour la philosophie et la théologie qui cherchent à réaliser une synthèse. En effet, le mot “cœur” ne peut être épuisé par la biologie, la psychologie, l’anthropologie ou toute autre science.” 

La foi chrétienne repose sur l’axiome qui a été forgé à la suite de la recherche d’un consensus théologique entre les tendances opposées, que divisait la réponse à la question : qui est-il ce Jésus de Nazareth?

D’un côté, on mettait l’accent sur la prédominance de la divinité, de l’autre sur celle de l’humanité. Homme et Dieu à 100% chaque fois, ne semblait pas vraiment possible, à moins de qualifier cette réalité de miraculeuse. En d’autres termes, c’est raisonnablement impossible, à moins que cela ne soit l’effet d’une intervention surnaturelle. 

En effet, on peut se contenter d’une explication impossible à vérifier, et par la même jeter du discrédit sur un tel raisonnement, si peu raisonnable. Mais comment vérifier scientifiquement un prototype, qui n’est produit qu’une seule fois. On va le juger sur les aptitudes attendues. Gagne qui perd et sert qui normalement doit être servi, de plus est si peu probant pour les standards scientifiques connus dans le monde des humains. 

La seule possibilité pour s’en sortir est donc d’admettre qu’avec cet homme, on a affaire à quelqu’un qui souvent casse les codes traditionnellement reconnus pour se décrire et pour agir. Prétendre venir de Dieu pour révéler son cœur et agir pour le bien des autres peut être louable, même pour un bien qui les dépasse tous, mais qui finalement les comble tous. Mais venir de Dieu pour un bien qui, dans une certaine mesure -notamment face à la souffrance- le dépasse, est difficilement audible. Et ce malgré le fait que cet envoyé de Dieu semble vouloir tout assumer, y compris la souffrance. 

On n’a pas besoin de perdre trop de temps pour y constater une sortie du réel, réel tel que l’on est habitué à considérer. Un Dieu qui souffre, même dans un corps d’homme, n’est peut qu’être une divagation d’esprit qui n’est pas très clair dans ses propres repères.

Une sortie du réel, certes, mais pour partir où? Au ciel ! Et donc du point de vue du croyant dans un autre réel. Là où se vit la plus belle rencontre en toute vérité et dans l’amour sans faille. 

Donc, en laissant de côté la voie raisonnable sur le chemin d’un raisonnement étroit, partons à la recherche de la rencontre pure, parfaite, idéalement ajustée dans les attentes et les réalisations. L’idéalisation platonicienne, si chère au pape Benoit, plane ici et son ombre indique les limites du raisonnement qui se fonde sur les réalités célestes. Mais la foi n’a pas d’autre manière de se positionner que de le faire en référence à un autre monde supposé réel. Désolé, si j’en ai perdu en route, moi non plus je ne comprends pas tout ce que l’on me raconte.

Je reprends. 

Une sortie du réel, certes, mais pour partir où ? Au ciel ! Là où se vit la plus belle rencontre en toute vérité et dans l’amour sans faille. 

Là où les deux cœurs semblent coexister en bonne, car divine, intelligence. Chacun pour sa part étant considéré comme lieu où réside l’amour et d’où s’exprime l’amour. Les deux cœurs ont l’amour en commun, mais ils l’expriment différemment. 

Pour comprendre la différence, il faut accepter le mot cœur d’abord dans le sens biblique. Le sens qui est le plus à même de pouvoir éclairer ce qu’est le cœur pour la tradition chrétienne qui y est fondée, mais le dépasse voire l’enrichit. Dans le sens biblique, le cœur représente le lieu de décision, donc le cœur est sous la commande de la volonté. Où réside celle-ci? Dans le cœur aussi! Mais lequel? 

Pas grand-chose à voir avec notre rapport sensible au cœur qui fait boum boum au moindre stimulus, fourni par une émotion générée par une réaction affective quelconque. À moins de soumettre l’émotion aussi à la volonté. Chose qui semble relativement facile dans le cas d’émotions dites positives. Mais comment le faire dans les cas des émotions négatives d’où qu’elles viennent et où qu’elles agissent.

L’intégration de l’émotion s’est faite dans le christianisme d’abord par le biais de la souffrance. La souffrance devient l’expression ultime d’amour, par le Christ en croix. L’exaltation positive, jusqu’à l’époque récente, fut toujours suspecte, car suspectée d’être en mauvaise intelligence avec les esprits maléfiques qui ainsi cherchent à détruire la quiétude divinement inspirée du croyant. L’exaltation positive a toujours été suspectée d’une mauvaise connexion spirituelle, car n’y intégrant pas la souffrance. Ni péridurale, ni morphine. 

Ainsi tous les plaisirs du corps sont considérés par la conscience chrétienne comme d’emblée plaidant coupables d’une mauvaise vie. Il a fallu la petite Thérèse de l’Enfant Jésus et Jean-Paul II pour mettre au coeur de la théologie chrétienne (pas seulement catholique) l’amour tel que vécu et décrit dans son Histoire de l’âme par la carmélite de Lisieux et tel que vécu et décrit par le pape dans ses 123 catéchèses sur la théologie du corps, données au début du pontificat du pape venu de l’Est.

Pourtant l’intégration de l’émotion négative et positive dans le dispositif spirituel de la religion chrétienne est fondée sur la Bible, dans les Évangiles. La symbolique du cœur transpercé de Jésus en croix, dont coula l’eau et le sang, a traversé les siècles en alimentant la foi des multitudes. Mais la réinterprétation de cette symbolique comme de tous les écrits du Nouveau Testament suivait parfois la trajectoire presque oblique et sinusoïdale plutôt que proche de la ligne droite. 

L’intégration théologique de l’émotion dans le cœur comme lieu de décision au sens biblique fait que désormais cette notion biblique du cœur doit prendre en compte la dimension émotive (déjà initiée dans l’Ancien Testament, Ezéchiel, Osée etc). 

Elle s’est opérée à la faveur de différents glissements survenus à l’occasion des apparitions du Sacré Coeur de Jésus et de Marie, précédés et soutenus par l’intégration dans le dispositif de la religion chrétienne de la dimension sensible des êtres vivants (piété populaire autour de la passion du Christ et de sa Mère). 

Les bénédictions des animaux, qui reviennent à la mode dans notre modernité globalisée sur tous les continents, en est un bon exemple. Jusqu’à partager un bout d’hostie avec son toutou tenu dans les bras lors de la procession de communion. C’est un fait véridique survenu en France en ma présence dans une des paroisses où j’officiais il y a une vingtaine d’années. La dame était étonnée de mon questionnement, et moi, à mon tour, sommé de réfléchir sur les tenants et les aboutissants d’un tel geste de sa part. Qu’est-ce qu’il révèle et qu’est-ce qu’il cache? Où est le nœud du problème et finalement le cœur de la vie, la sienne, la mienne…?

Donc tout dépend de ce que l’on met dans le cœur, surtout si les barrières qui séparent le licite de l’illicite, le permis du défendu, cèdent sous pression de la gentillesse humaine signifiant une écologie de bien-être commun comme horizon d’une vie bonne.

Avec sa symbolique picturale unique, l’image du cœur s’est imposée à l’imaginaire chrétien comme représentation de la valeur commune à Dieu et aux humains. Mais il est largement surclassé par l’usage qui en est fait dans la société civile où l’émotion est la valeur quasi exclusive de son identité. Elle seule a le droit de cité pour décrire un cœur, en plus de tous les emojies qui en découlent. Et sous pression non référencée à une législation quelconque, mais d’un commun accord (ce qui ne sont pas d’accord se taisent ou sont priés de le faire) où cela doit être ainsi.  

Sous pression d’un cœur compatissant et agissant par conséquent. Apparemment, le chrétien devrait s’en réjouir. Or, dans l’acception chrétienne la compassion se justifie par la miséricorde. La misericordia, cœur de misère, prend tout son sens dans cette expression. Délibérément, il est question d’une misère, d’une pauvreté, d’une faiblesse, d’un manque, d’un trou noir, d’une antimatière, d’une énergie cachée mais pas libérée, dans l’attente de l’être. 

Détecter la misère d’un cœur compatissant c’est répondre à la présence de la misère du cœur à compatir. Entre compatissant et compatible, il n’y a qu’un pas (que l’on me pardonne ce lacanisme). Nous voilà dans le cas de Jésus qui a deux cœurs en un seul, deux natures, divine et humaine, unies en une seule personne, Jésus-Christ. 

Les deux natures sont unies par ce cœur compatissant dont l’efficacité est référencée sur la compatibilité entre ces deux circuits d’amour. Humain et divin, apparemment tout les oppose, comme la matière à l’esprit, comme le corruptible à l’incorruptible, ou le temps à l’éternité et l’espace au non-lieu spatial, ou topique à l’utopique. 

Pour bien fonctionner, en bonne intelligence de pensée et d’action, les deux 🩷💙 doivent être ajustés. En dépend la rencontre en toute vérité qui en est l’objectif. Cet ajustement ne peut se faire que par et dans l’amour. C’est ainsi que les deux cœurs peuvent se trouver dans une relation parfaite, idéale. 

L’humain, tellement dépendant et inférieur à l’égard du divin, semble être gagnant au profit du divin qui doit se dépouiller de sa divinité pour être à la hauteur de la misère de l’humain. Ce qui pour le divin n’est pas difficile à obtenir. Or, l’homme pose problème pour cause de sa médiocre qualité comme matériau de base. À moins qu’il se laisse améliorer par l’injection de qualité divine que la vertu d’espérance sera à même d’accueillir et faire fructifier.

La sainteté de Dieu veut se communiquer au mieux à un vague désir de sainteté de l’humain. Pour concourir dans la même catégorie, celle de la sainteté, il ne reste au pauvre cœur humain qu’à se laisser soumettre au destin divin en lui. La vertu d’espérance y prendra racine.

C’est alors que le cœur de misère, au sens d’un cœur miséreux, peut en être enrichi par la sainteté divine, laquelle, au contact avec le cœur de l’homme, se transforme en miséricorde. Cette transformation se fait à l’image d’´une réaction « chimique » en chaîne, dont l’Esprit saint à le secret. 

Pour que les deux cœurs puissent communiquer efficacement (en vue du salut du monde de plus est) il fallait un compromis raisonnable. Relever le niveau de l’un et abaisser l’autre. L’humain en Jésus n’avait pas trop de mal à se trouver en situation d’avant le péché des origines qui a rendu l’existence sur terre corruptible. Bien au-delà de ce qui pouvait apparaître dans le cadre des conditions liées à la création, donc avec un horizon fini sur la vie sur terre, mais infini à l’horizon céleste. 

C’est surtout la divinité qui trinque. Mais elle l’assume (Ph2,6-8: “Christ Jésus qui est de condition divine… s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes… il s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mort… sur une croix”). En attendant, le monde semble perdre son cœur.

2.Le monde semble perdre son cœur.

Dans Dilexit nos, le pape François insiste entre autres sur la fonction fondamentale du cœur. Selon lui, le cœur assemble les fragments. 

“17. …le cœur rend possible tout lien authentique, car une relation qui n’est pas construite par le cœur ne peut pas surmonter le morcellement de l’individualisme. Deux monades qui se croiseraient pourraient seulement se maintenir, mais elles ne s’uniraient pas vraiment. L’anti-cœur est une société de plus en plus dominée par le narcissisme et l’autoréférence. Nous arrivons finalement à la “perte du désir”, parce que l’autre disparaît de l’horizon et nous nous enfermons dans notre égoïsme, incapables de relations saines. [14] En conséquence, nous devenons incapables d’accueillir Dieu. Comme le dirait Heidegger, pour recevoir le divin, nous devons bâtir une « maison d’hôtes ». [15] 

Rien de nouveau, les divisions entre les humains sont le résultat d’un coeur divisé, car pas unifié, incapable de rassembler toutes les composantes de la vie, et que le cœur doit contenir, recéler, en faire partie. 

Les conséquences sont toujours prévisibles, semblables à ce qui se passait depuis la sortie du droit chemin du paradis. Rien ne semble pouvoir arrêter la dérive humaine qui, chaque fois lorsque l’homme perd la boussole de sa vie bonne, l’humain ne se tient qu’aux chimères de la victoire future pour mater les cœurs des autres et faire gonfler le sien d’un orgueil comme jamais. Juste pour un temps, jusqu’à la prochaine dépression.  

L’appel à la vengeance pour rééquilibrer les souffrances, à traquer les fachos et les gauchos, parce que les autres ont tort de l’être, ne pourra jamais conduire à la paix véritable. Récupérer des victimes des vengeances pour en faire des martyrs de la foi quelconque pour des fins politiques. Tuer les autres, car ils sont pires que les chiens ou d’autres animaux, la référence est culturellement balisée, n’est pas chrétien non plus. Éliminer les opposants de cette façon-là ou de façon semblable devient un devoir d’État. 

Même pas s’y adonner à cœur joie pour le maintien de l’équilibre morbide œil pour œil, sinon deux, c’est qui est toujours mieux. Juste le faire de façon préventive. Le danger existe toujours, l’autre œil pourrait aussi devenir corrompu et nuisible que son binôme. Les frappes préventives ne peuvent faire du mal qu’à des hypothétiques innocents y trouvées. Mais vite ceux-ci comprendront que c’est le prix à payer. Dans cette logique,  des exactions, il n’y en a que de l’autre côté. 

L’idéologie s’était emparé des sujets très sensibles bioéthiques et moraux traités sur le fond de l’égalité entre tous et tout ce qui se réfère au bonheur individuel. Sur le bonheur individuel repose le succès d’euthanasie dans certains pays (au Canada, en Suisse…) pour des causes aussi variées qu’est la peur de souffrir, par maladie, par endettement, par échec sentimental ou par le mal être, y compris de mineurs. 

Cela conduit en réaction à la création des mouvements de résistances pro life etc, des résistances contre les addictions etc, qui usent des schémas symétriquement similaires. Et de la presse indépendante, on la cherche toujours et parfois on l’identifie, mais très précautionneusement. C’est le cœur de la vengeance qui parle et pas celui qui aime. 

Si les chrétiens y sont entraînés avec tant de facilité, cela prouve leur vulnérabilité, et le manque réel de la défense de la part des responsables, et ce en dépit des appels répétés au plus haut de la hiérarchie. 

Toutes proportions gardées, c’est comme avec des drones russes qui s’étaient récemment perdus dans l’espace aérien polonais et roumain en mettant en évidence les failles du système de l’Otan. 

Démanteler les bases d’un monde ancien et le nouveau émergera dans le chaos, ou n’émergera pas. A force de désigner l’autre comme coupable conduit aux situations de confrontation inexorables. Le cœur humain est perdu et le cœur chrétien est remplacé par des succès damnés d’une religion laquelle ainsi en sert à quelque chose. Enfin! Comme toujours!

Perdre la boussole c’est ennuyeux, mais pas catastrophique, on peut se servir d’autres instruments de navigation, et en dernier du flair que l’intuition suggère. Faut-il encore qu’il y ait un capitaine, doté d’une capacité d’écoute et bien entouré, pour bien analyser et décider. La volonté est au cœur du cœur qui aime ou de son contraire. 

3.Next step?

La consécration de la France au Cœur de Jésus et au Cœur de Marie renouvelée le 27 juin 2025 à Paray le Monial est un acte symbolique comme tant d’autres consécrations. Qu’est-ce que cela change dans le monde?

Le cœur fait partie du lexique propre à la piété populaire, il n’apparaît pas dans les textes officiels de la liturgie des sacrements célébrés dans l’Eglise catholique. Certes, une fête lui est dédiée. De façon récurrente le mot revient à chaque messe dans le Sursum corda, Élevons notre cœur, pour répondre que Nous le tournons vers le Seigneur. Le cœur est évoqué surtout à l’occasion des prières pour la conversion. Changez vos coeurs, croyez à la bonne nouvelle… 

Sa place dans la Bible est bien codifiée et la tradition chrétienne catholique y a adjoint une valeur de lieu d’amour comme émotion positive accordée à l’amour charnel ainsi réhabilité 

La journée mondiale du cœur qui est prévue ce 29 septembre est une excellente occasion pour mettre le cœur humain au cœur de l’attention chrétienne. Et vice versa, c’est une excellente occasion de mettre le cœur chrétien au cœur de l’attention humaine. Toutes les anomalies qui apparaissent et alourdissent la vie des cardiaques peuvent servir d’analogie pour parler du cœur de la foi. 

Pas seulement l’analogie, même la connexion entre les deux. Si le cœur humain n’est que pour accueillir uniquement des émotions positives, à coup sûr il n’est pas chrétien. Si j’aime tout le monde, pas que les aimables, et je transforme cela en acte, la volonté d’avoir à cœur de les accueillir dans mon cœur m’aidera à unifier mon cœur. En Suisse certaines piscines sont uniquement disponibles aux Suisses, le succès de fréquentation en dit long sur la fracture des cœurs qui accueillent sous certaines conditions dont celles-ci, sont contre la loi d’égalité humaine. Les chrétiens qui peut-être un jour vont voter une loi cantonale ou fédérale dans ce sens le feront dans un cœur humainement fêlé et chrétiennement brisé.

Seulement le cœur qui tend à être unifié par une force qui le dépasse pourra alors accueillir l’autre cœur, celui rêvé, idéalisé en voie de sanctification par la justice et le respect de différence…

Ensemble, ils apprendront comment battre de concert pour prolonger ensemble la symphonie, dont la musique avec ses tressages multiculturels venus du nouveau monde qu’a tenté Dvorak. Une fois la composition achevée, Loué soit Dieu devient la signature de l’auteur. Et le grand triomphe au Carnegie Hall en 1893. J’aurais aimé y être, tellement le cœur m’y pousse.

Pour que le muscle du cœur de la foi fonctionne bien, il faut l’exercer. Mais il faut aussi faire attention à l’alimentation, c’est-à-dire ce que l’on entend et donc ce que l’on absorbe. Et ce pour ne pas aggraver la situation génétique des artères que sont les canaux par lesquelles la foi est acheminée pour irriguer l’être humain dans sa totalité.

Prenons tous à coeur notre coeur. Et le monde se remettra un peu plus vite de ces maux de tête provoqués par la perte de son cœur. 

Le monde semble perdre son coeur, mais pas nous. Et même si cela est pour l’instant déclaratif, c’est déjà cela, la boussole n’est pas loin. FIN