Notez tout d’abord que 832 alliances existent dans 131 pays à travers le monde. Autant d’institutions qui sont les « petites mains » invisibles de la diplomatie française à travers le monde. Et l’Etat l’a assuré, le budget qui leur est alloué sera stable en 2021. C’est-à-dire en légère hausse de 3 millions d’€ par rapport à l’an dernier, pour s’établir à un total de 641 millions d’€, hors dépenses de personnels.

Or, le réseau a énormément souffert avec la crise sanitaire. Sur les 117 instituts culturels, locaux, 83 instituts français et 22 instituts français de recherche à l’étranger ont dû fermer temporairement, pour réorganiser leurs activités à distance. Elles ont donc un besoin important et urgents de recapitalisation, et le député des Français de l’Etranger – Frédéric Petit – pointe dans son rapport remis à la commission des Affaires étrangères, une « grande vigilance sur la fragilisation induite par les conséquences de la crise, afin de ne pas laisser de dommages irréversibles atteindre les réseaux culturels et d’influence ».

Et là où le rapport évoque une rationalisation du réseau, d’autres parlent de catastrophe culturelle. La fermeture des 4 structures des instituts français d’Amérique centrale, du Brésil, de Norvège et Centre Culturel Français du Canada, en 2019, avaient annoncé ce désastre. Toutes ses structures ont ainsi été intégré, dans le budget de 2020, aux Services de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC). Et seules 44 alliances françaises ont rouvert normalement et 43 partiellement, depuis septembre. Ainsi, le réseau d’enseignement français à l’étranger a particulièrement souffert, avec 520 des 522 établissements qui avaient basculé vers l’apprentissage en ligne, fin avril. Ils ont également dû composer, tout à la fois, avec les règles françaises et des pays d’accueil. Et à la rentrée 2020, seuls 50% des établissements ont accueilli leurs élèves en présentiel.

Le rapport de Frédéric Petit, qui entre dans le cadre du projet de Loi de Finances pour 2021, prend en compte les 7 millions d’€ débloqués d’urgence par la direction générale de la mondialisation. Ainsi qu’un fonds de solidarité de 3 millions d’€. Cependant, la réduction des dépenses et une meilleure gestion des budgets actuels doivent rester de mise. Et sans une aide massive, le premier réseau culturel du monde risque l’implosion. Affaire à suivre…