Malgré les promesses du Ministre des Comptes publics, Gérarld Darmanin, que les impôts baissent, difficile de le croire. Et pourtant, les recettes fiscales sont en baisse de plusieurs milliards d’€ en septembre. Mais une baisse largement faussée par le prélèvement à la source. En 2018, le taux de prélèvement est resté stable de 46%, selon l’OCDE. Et vu que le PIB a augmenté, la pression fiscale n’a pas baissé et que les recettes ont augmenté. Et si au moins 3 impôts ont baissé (ISF, Taxe d’jabitation, CICE), ils ont été compensés par des hausses (CSG, taxes écologiques). Ce qui alimente le doute des Français. La France reste donc championne du monde de la pression fiscale, parmi les pays de l’OCDE. Avec un taux de prélèvement de 46%, elle devance le Danemark (44,9) et la Belgique (44,8). Ce qui montre que les Français qui s’exportent en Belgique ne le font pas vraiment pour des raisons fiscales.

Une réalité qui ne date pas d’hier, puisque la France était déjà première dans les années 60. Sauf qu’à l’époque, le taux de prélèvement avoisinait les 35%. Il s’agit aujourd’hui de la moyenne de l’OCDE. Et mise à part une période dominée par les pays scandinaves, avant de revenir de la sociale-démocratie comme modèle. La France a donc repris sa place dès le début des années 2010, davantage par le taux des charges sociales que l’impôt.

L’actuel gouvernement souhaite donc que le taux de prélèvement obligatoire baisse de 1,5% de PIB, pour revenir à 45%. Un effort qui sera inédit.

Mais baisser sa pression fiscale n’est pas impossible, comme le prouvent les exemples allemands, canadiens, suédois, anglais et hollandais. Et plus récemment, les Etats-Unis de Donald Trump, ont réduit les prélèvements obligatoires de 2,5% en seulement 2 ans. Cela a donc contribué à la forte croissance de l’économie américaine. Seule ombre au tableau, le déficit est colossal.

En France, le gouvernement souhaite parvenir à cette baisse de 1,5%, d’agir sur l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés. La structure de l’impôt, dans l’Hexagone, repose davantage sur les prélèvements sociaux, que sur l’impôt sur les bénéfices ou encore sur les revenus. De leur côtés, les Danois ont étatisé les recettes fiscales. En revanche, la TVA y est modérée, et la taxation sur la propriété, élevée. Il n’y a qu’au Royaume-Uni que les taxes sur la propriété sont plus importants qu’en France.

Le raz-le-bol fiscal français est donc justifié si l’on se compare aux voisins. Et lorsque l’on connaît le montant des dépenses publiques et l’ampleur des déficits, difficile de voir Gérald Darmanin gagner son pari. La seule façon pour que le Ministre des Comptes Publics soit entendu, c’est que les impôts baissent vraiment. Mais cherchera-t-il à se faire entendre en priorité par le Président, ou les Français ?