Tout est parti d’un courrier du député des Français d’Allemagne, d’Europe central et des Balkans – Frédéric Petit – qui divise la communauté des Français de l’étranger. S’il a été adopté en première lecture à l’Assemblée Nationale, il a été retoqué au Sénat.  

Cet amendement propose de diviser les outils de contrôles des différentes missions réunies au sein de l’AEFE. Cela permettrait donc de séparer la gestion des missions nationales et internationales. Comme le rappelle le journaliste des Français.press, et représentant syndical UNSA au conseil d’administration de l’AEGE, Boris Faure, la gestion actuelle est tripartite, avec : le Proviseur, l’agent comptable basé à Nantes, et la Direction administrative et financière de l’AEFE. Un dispositif encore opaque pour les parents, et la Cour des Comptes. Or, ces mêmes parents considèrent être déjà suffisamment représentés dans les organes de contrôle du réseau scolaire homologué hors de France. Les représenter davantage serait donc perçu comme un renforcement de l’idée de « parents payeurs », or les syndicats affirment qu’ils sont ni spécialistes de la pédagogie, ni spécialistes budgétaires. L’amendement Petit est donc qualifié de purement idéologique.

Les parents s’interrogent alors sur la « véritable origine de cet amendement », puisqu’ils n’auraient pas été consultés par le député Frédéric Petit. La répartition des postes dans ces nouveaux comités de gestion interroge aussi, avec 60% des droits de vote à l’AEFE et aux syndicats de professeurs et de personnels administratif, alors que 25% seulement, serait réservé aux parents. Ils craignent aussi une privatisation du réseau. Une gestion publique déjà ultra minoritaire, avec 68 EGD sur les 500 établissements répartis dans le monde.  La séparation du management des EGD de la gestion de la politique d’homologation et d’animation du réseau par l’AEFE permettrait plutôt d’établir une égalité de traitement entre les établissements.

Autre conséquence, la formation des profs, dans les Instituts de Formation Régionaux, qui seraient placés sous le contrôles des EGD, et financés par ces-derniers. Les profs craignent alors que le comité de gestion influence sur leurs programmes scolaires, à long terme. 

Un amendement qui inquiète et irrite les profs, ne satisfait pas les parents, mais aurait le mérite d’isoler le budget des établissements. Et comme le prévoit la comptabilité publique à laquelle est soumise l’agence actuellement, les actifs disponibles servent à l’ensemble des missions de l’AEFE. Vraisemblablement, c’est en décembre que le texte repassera devant les députés. En cas d’adoption, il serait définitif, l’Assemblée nationale primant sur le Sénat, et l’AEFE comme les EGD auraient une année pour se préparer à ce bouleversement prévu par l’amendement au 1er janvier 2024.