La dernière présidence française date de 2008, déjà une période de crise, mais économique, celle-là, à l’époque. Cette fois, elle est sanitaire, avec le Covid, qui a tué plus de 5 millions de personnes sur la planète. Et après une récession sans précédent, l’économie mondiale doit faire face à un goulot d’étranglement et de hausses de prix importantes, alors que l’endettement est croissant dans le même temps.

Cette présidence française intervient donc dans ce contexte incertain, mais aussi après le départ du Royaume-Uni de l’UE, et dans un moment où plusieurs Etats de l’Est s’affranchissent des règles communautaires. Sur le plan purement politique, Angela Merkel quitte son poste de Chancelière allemande, après 15 ans au pouvoir, et les élections présidentielles et législatives se tiendront pendant ce mandat, dans notre pays. Une concomitance qui s’était déjà produite en 1995. Mais à l’époque, le président sortant – François Mitterand – ne se représentait pas. Et si Emmanuel Macron n’est pas officiellement candidat, il devrait, comme en 2017, resté fidèle à sa défense de l’Europe. Il entend également insisté sur le rôle que doit jouer le Vieux-Continent face aux concurrents chinois et américains. 

La présidence française entend, ainsi, relancer le processus de relance et de modernisation de l’économie, à travers le plan « Next Generation UE ». L’initiative « Scale Up » et ses 150 experts doivent ainsi formuler des propositions dans la formation, le financement, les technologies fondamentales et la collaboration entre les start-ups. La question de l’indépendance de l’UE sera aussi à l’ordre du jour. Notamment au vu du durcissement des relations sino-américaines. Enfin, l’appartenance européenne devrait être un thème cher à Emmanuel Macron. 

Deux projets seront aussi à conclure : celui de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, engagée post-Brexit, au printemps 2021, afin de réviser les institutions. Le deuxième, sera celui de la « boussole stratégique », qui vise à cartographier les menaces auxquelles sont exposés les Etats membres, et les moyens pour y faire face. Un projet pour renforcer l’autonomie stratégique de l’Union européenne. 

Enfin, la France devrait insister sur l’importance de Strasbourg comme ville européenne, et symbole de l’amitié franco-allemande. Et puis, le président de la République devrait faire du renforcement de la langue française dans les institutions européennes, l’une de ses priorités. Enfin, la politique migratoire sera l’un des sujets importants durant ces six prochains mois.