Nous sommes le 8 septembre. 

C’est le jour où j’écris la première partie de ce podcast consacré à l’actualité qui nous rattrape. Dans le calendrier liturgique, 8 septembre, c’est une grande fête, célébrée en blanc, mais le plus souvent oubliée, car n’étant pas synonyme  d’un jour de congé. 

Alors que dans le calendrier politique, le 8 septembre 2025 est un jour très important pour les affaires du pays et même le destin de la France. La date était-elle uniquement choisie en fonction des événements politiques de la rentrée, ou exprès pour se mettre à l’abri d’un parasol céleste? 

Parions sur la coïncidence des dates, comme si rien n’était en rapport avec un calendrier religieux quelconque pour la vie politique, régie par ses lois destinées au bien du peuple. Mais rien n’empêche de faire un rapprochement pour développer le parallèle entre ces deux réalités qui chassent sur le même terrain, la politique et la religion. Souvent main dans la main, parfois avec des frictions qui font des étincelles. 

Le vote de confiance déclenché par le premier ministre pour ce 8 septembre à l’Assemblée nationale, dont comme tout le monde, je prendrai acte des résultats juste après, est une décision aux conséquences majeures pour l’avenir du pays.

Avant de le savoir, il me reste plusieurs heures à méditer et surtout vaquer à d’autres occupations. Je vous y entraîne, comme dans une sorte de diversion, une manière comme une autre de passer le temps en attendant. Quoi que…!

Le temps que le typhon 8 se calme à Hong Kong et que tout le monde puisse revenir, qui à l’école, qui au travail… Et qui, comme moi, à prendre une journée de repos, pour en bénéficier, mon plan était d’aller au Peak pour fêter l’anniversaire d’un ami missionnaire et souffler ses 88 (?) bougies, toujours presque aussi vaillamment enflammées. 

Hélas, aller au Peak suppose des conditions météo convenables pour grimper sur les escarpements (bien balisés et commodes pour la marche en temps normal) de la montagne mise au vert toute l’année par une végétation dense et hospitalière pour toute sorte d’êtres vivants, qui sont, plus ou moins amicalement disposés à l’égard des autres. 

Et ils sont plus ou moins amicalement disposés à l’égard des bipèdes que nous sommes. Nous, qui, en tenant tant bien que mal sur nos deux jambes, à chaque pas, nous relevons un peu plus le niveau de nos compétences de marcheurs fiers de concourir pour l’obtention de label de montagnards résistants et bien orientés.

Et contrairement à bien d’autres sans doute, mais pas forcément, j’en profite pour faire du travail sur place. L’actualité de la rentrée presse, finalement il ne sert à rien de se reposer plus qu’une petite soirée de la veille, certes, après une semaine de rentrée déjà bien riche en événements, rencontres et actions. 

Et surtout après la célébration, d’une très belle teneur, de la messe de rentrée à la cathédrale avec comme une cerise sur le gâteau, mais servie tout au début, que fut le passage physique, mais à haute teneur de valeur symbolique, par la porte de l’Année sainte,  décrétée par feu le pape François, inlassable pèlerin d’espérance, qui ainsi achevait sa course terrestre en nous y entraînant, nous, ses ouailles, pas vers la mort, mais vers l’espérance de la vie bonne et toujours digne d’être vécue.

Saisissant la balle au vol, (après les deux finales de l’US open, qui ont tenu leurs promesses), l’image parle par elle-même, il faut revenir sur terre et marcher avec cette espérance, si souvent remise en cause, amochée et vulnérable, si peu capable de se défendre d’elle-même. Il lui faut des muscles, de la conviction exercée à toute épreuve et des forces de titans. J’en connais quelques-uns, notamment au Liban et je crois depuis le mois de mai au Vatican, etc. 

Si l’espérance n’est pas une aptitude automatiquement référencée sur le poste suprême d’autorité spirituelle de l’Eglise catholique, elle n’est pas seulement hautement et chaudement recommandée. Elle fait partie de l’ADN de la fonction qu’incarne une personne concrète, en chair et en os, devoir auquel on peut faillir. 

Quel rapport alors entre tout cela, d’un côté et avec le vote de confiance de l’autre et les deux avec la fête de la Naissance de la Vierge Marie célébrée chaque 8 septembre? Pour la description des heures d’attente, c’est bien plus qu’un passe-temps en attente de la star du jour. 

Pour ne pas trop divaguer sur le terrain théologique, la description du paysage familier aux hongkongais, ayant pour but de montrer les analogies horizontales, pourrait déjà donner cette impression, je m’en restreins à ceci :  

Si la vie de cette jeune femme n’avait pas été marquée par la promesse d’une vie meilleure pour les autres, et par ricochet pour elle-même, l’espérance chrétienne ne serait pas là. Tous les mouvements de l’esprit humain qui en émanent répondent à leurs propres impératifs, qui, pour la plupart, dans nos modernités marquées par le refus de croire à la transcendance, l’immanence suffit, se passent “bien volontiers” de tout concours à une dimension transcendantale entachée d’une irrationalité quelconque.  

Ce qui se passe pour la jeune femme de Nazareth la dépasse totalement, mais les résultats sont probants.

Tout se passe avec son concours, par son intermédiaire, avec son apport majeur substantiel, auxiliaire etc. Chacun peut y trouver des spécifications plus ou moins théologiquement valables qui conviennent, tellement nous sommes en peine à décrire son apport avec précision qui trancherait dans le vif des constats hésitants. Sauf pour les grands mystiques qui n’ont aucun doute à son sujet. 

Comment alors l’espérance chrétienne pourrait aider au destin du pays? Je n’en sais pas trop non plus. Cependant, une vague idée me pousse à réfléchir dans cette direction. J’essaie de la préciser en direct, au fur et à mesure de l’écriture de ce podcast.  

Le Premier ministre actuel qui provoque une tempête politique n’est sans doute ni meilleur ni pire.

Et comme tant d’autres, il est sans doute aussi conscient, non seulement de ces limites que, dans un jeu démocratique, on s’empresse de partout à le lui faire comprendre. Il est aussi conscient de sa valeur ajoutée que le pouvoir octroie à ceux qui s’en approprient avec l’aval de quelques-uns ou de beaucoup, jamais de tous.

Marie, non plus, n’est pas reconnue par tous, malgré son succès dans certaines confessions chrétiennes et même dans d’autres religions, qui souvent lui réservent une place privilégiée à cause de sa stature symbolique de “mère-déesse”. Pourtant la différence entre elle et les hommes politiques est là. 

Elle est dans son beau rôle de mère des cieux qui, grâce à ses apparitions “pèlegrinantes”, joue son rôle de protectrice qui avertit des dangers. Elle y est dans cette attitude, purement humaine et totalement humble. Alors que le pouvoir gonfle l’ego, et l’ego, sauf exception rarissime, n’est dégonflé par rien d’autre que la destitution qui arrivera tôt ou tard, fusse par la mort politique et ou physique du porteur. Et encore!? La victimisation vient si souvent, pour ne pas apparaître devant les autres à plat, avec le réservoir de la valeur propre et souvent providentiel crevé. 

Marie a un avantage majeur sur tous les autres.

Sa carrière n’a jamais été entachée par une ambition quelconque. Je suis la servante du Seigneur ne sonne pas faux, dans la mesure où elle cherche à faire la volonté de Dieu et non la sienne. 

Là aussi on peut objecter, le premier ministre  a été nommé pour faire la volonté du peuple représenté par les membres de l’Assemblée nationale, sous l’œil de la présidence suprême d’un autre. Sauf que celle-ci est fragmentée, sans qu’apparaisse clairement l’orientation majoritaire pour savoir dans quelle direction aller. 

Heureusement que Marie n’a pas ce problème, elle n’est pas soumise au vote de confiance. Ou alors celui-ci se fait au creux de la foi dans laquelle est toute sa confiance de la part de son fils…

Ou alors la seule possibilité pour résoudre le problème d’une symbolique religieuse considérée comme si hautement inappropriée, ce serait de l’évacuer comme inexistante. 

Le faire, tout comme pour tout le reste de ce qui s’y rattache et prétendre de rendre compte du monde à partir des présupposés mystico-religieux, c’est dire la valeur quasiment nulle d’une telle approche aux yeux d’un rationalisme qui régit nos institutions. “God is not relevant”, c’est le titre d’une conférence qui est une leçon de choses donnée il y a peu par un éminent mathématicien d’Oxford à l’Université de Hong Kong.  

J’en ai fait mention dans le podcast précédent, en considérant cette conférence comme un lien entre ce podcast et les précédents, on pourrait considérer celui-ci comme prolongement de la série consacrée au terrorisme. Le terrorisme serait présent surtout dans le ressenti qui terrorise tant de citoyens d’où qu’ils ne viennent. Sauf quelques idiots qui s’en réjouissent.

Le monde serait-il meilleur sans Dieu et ses incarnations religieuses toutes plus imaginaires que d’autres?

John Lennon l’a déjà déclaré dans son Imagine, ni ciel, ni enfer, ni pays, ni religion, seulement l’amour… humain. C’est afin de donner plus de place à l’amour humain, qu’est essentielle la libération des carcans imposés par les religions, qui s’entendent entre elles pour imposer des exigences morales insupportables, majoritairement communes à toutes les religions du monde. Marie serait alors au solde de telles manigances, pas vraiment digne d’un esprit libre et éclairé. 

Vu d’ailleurs, la réaction à la proposition du premier ministre de supprimer deux jours fériés, semble bien être à la française, mais pas à l’américaine par exemple, où à la suite de la première crise pétrolière de 1973 les congés payés étaient passés de trois à deux semaines…, sans broncher. L’Amérique first est aussi fondée sur cela. 

On le sait, après la révolution industrielle suivie de la Révolution française, puis bolchevique, le ton de nouveauté jusqu’à maintenant est donné surtout par l’Amérique. Elle a doublé la France qui s’accroche à tenir la bonne première place en Europe, tout au moins en termes d’innovation sociétale, qui actuellement consiste à ne pas bouger. 

Les temps sont durs et c’est comme toujours aux plus faibles, les plus vulnérables, à être en première ligne des victimes de tout changement ou de toute conservation. Les effets seront très similaires. Personne (?) n’évite l’accouchement dans la douleur, alors que le pays vivant sous perfusion (la dette exorbitante) et accouchant de nouvelles lois par la péridurale (mesurettes “badigeonnantes” (je sais que cette forme n’existe pas) pour ne pas écorcher à vif), n’en peut plus. Il ne peut plus continuer dans la même direction et avec le même équipement. Si on a survécu jusqu’à maintenant, ce n’est pas certain que cela pourra encore se prolonger longtemps. 

Comment faire, aller prier, déposer des bougies à Lourdes et/ou à Peau, former un cortège de soutien en guise d’allée d’honneur pour la fin de la partie…

Puisque tout est relié, même la Suisse commence à comprendre que l’on ne peut pas se cacher indéfiniment derrière la neutralité pour garder une place au soleil et au chaud, même en hiver. N’empêche que, après avoir passé une petite semaine en août dernier à Genève et dans la montagne des Gruyères, mon seul désir et d’y retourner au plus vite, surtout pour me cacher dans les trous imaginaires du fromage suisse si gracieusement conservés, car en harmonie avec les alpages et leurs ruminants.

Que l’on me pardonne cette simplification outrageante à l’égard de la Suisse et ses gruyères, et puis de la France et ses calvaires, le pays, dont je suis parfaitement conscient de l’impact positif de l’imaginaire ainsi forgé, pas seulement par souci d’exactitude et d’honnêteté, mais avant tout par amour pour le pays qui m’a adopté, bien que ce soit moi qui l’ai choisi. Exagérer pour accrocher l’œil, une technique bien connue, mais le péché avoué est à moitié pardonné, je l’espère.  

Les trous sont imaginaires, mais me servent presque d’aparté. Ces trous dans le gruyère suisse sont bien imaginaires à la française et rendus réels dans la version française. Mais ils sont si poétiques que même spirituels, à la manière chrétienne car on peut s’y cacher comme en Christ;  

cf. Col 3,3: “En effet, vous êtes passés par la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu”. 

Il s’agit d’une mort spirituelle, car étant l’effet de la plongée dans la mort du Christ lors du baptême. Mais aussi d’une mort psychologique, expérimentée comme une amorce de l’autre, la grande morte, définitive, ultime. Jusqu’au jour de la résurrection. Marie, cette fille de Nazareth, y est pour quelque chose. 

Après son discours de politique générale à 15 heures  et la prise de parole de onze orateurs parmi les députés, Bayrou, en vertu de l’Art 49,1, va solliciter le vote de confiance de l’Assemblée. Puis, sauf énorme surprise, il devrait être contraint de donner sa démission dans la foulée. 

10 septembre. 

Je suis de retour pour continuer la rédaction du texte. Le vote de confiance a confirmé les craintes et surtout les calculs des observateurs avisés qui souvent, sont certains à l’avance, ne se trompent pas, ce qui arrive parfois en politique. 

Dans la religion aussi, diriez-vous. Marie, quel choix avait-elle ? Pouvait-elle refuser la volonté d’un amour suprême? Alors que Bayrou à son niveau n’a pas refusé la volonté d’un désamour suprême.

 

Théoriquement elle aurait pu le faire, mais elle ne l’a pas fait. Et tant mieux! Or, en politique (tout comme dans la vie tout court) refuser alors que l’on aurait pu accepter, ce n’est tout à fait pas seulement possible, mais tout à fait réalisable, d’innombrables exemples le prouvent, l’actuel prolonge le cortège.

Un autre, nommé le lendemain, prend le relais. Aux dires des initiés, il vient de la même veine que le précédent. Et, comme le note certains journalistes, on ne change pas l’équipe qui perd. Jusqu’à la prochaine fois, un peu à l’italienne peut être. 

On aurait pu un peu naïvement penser qu’un chapitre de turbulences politiques serait momentanément fermé. Mais, hélas non! Un mouvement social avec le slogan tapageur qui peut s’avérer ravageur pour le pays, “bloquons tout” se met en place. Avec le sous-titre, pas moins clair “à bas le capitalisme”. 

Et si d’aventure certains auraient eu des doutes sur le sérieux de cette déclaration, notre anarchiste national a prévenu : “nous vous mettrons en prison, avant que vous nous y mettiez”. Et tout se construit autour de la remise en cause des institutions et de leur autorité. Du déjà vu! “La police tue partout” d’un député sonne comme une incitation à la destruction des institutions.  

Comment répartir la charge de la dette sur tout le monde, sans discrimination ni positive ni négative, cela appartient aux décideurs de la loi qui doivent réagir pour entamer un assainissement que certains appellent de leur voeux, une cure d’austérité. 

Ce n’est pas en termes d’austérité que pourrait raisonner la théologie chrétienne au sujet du rayonnement de la fille de Nazareth au sein de la vie des croyants. Elle  appelle à la sanctification par la conversion, et donc à l’assainissement des cœurs, chacun le sien. Or, dans les affaires financières il est question d’assainissement de portefeuilles, de compte en banque et des bourses où transitent tant d’avoirs des autres. Tout est lié, même le matériel et le spirituel, car tout cela traverse les mêmes personnes, parfois de façon consciente.

Si l’horizon de nos vies est uniquement limité à sa dimension terrestre, à l’horizontale, toute fraternité qui n’est pas référencée sur une « noble cause » qui trouve sa source dans un ailleurs qui nous dépasse mais nous veut du bien, vite se transforme en meute qui chasse. 

“Je vous salue… pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie… »

Décidément la fille de Nazareth a un rôle bien plus sécurisé et plus gratifiant que nos hommes politiques que certains voudraient diaboliser et d’autres blanchir davantage. 

Mais du blanchiment suffit pour la drogue et pour Marie que les Belges honorent en venant à l’église avec de la lessive pour l’Ave Maria. Alors que l’intéressé n’a pas vraiment besoin d’un bain purificateur. 

Alors que nous si, et au combien! Le bain purificateur qui nous libérerait de tant de crasse et de tant de tasses bues si facilement à notre insu à cause de nous-même ou à cause des autres. La noble cause est en nous. Surtout lorsqu’elle est réveillée par des actualités qui nous dépassent. 

Comme celle du dernier moment : 

11 septembre, un triste anniversaire renforcé par une actualité glaçante.

 « Aux Etats-Unis, l’influenceur pro-Trump Charlie Kirk assassiné par balle, le tireur toujours en fuite. Voix de l’ultraconservatisme nationaliste et relais majeur de Donald Trump auprès de la jeunesse, l’entrepreneur et commentateur politique américain Charlie Kirk a été tué par balle mercredi lors d’une réunion publique. Le tireur est toujours en fuite. Dans une allocution diffusée sur Truth Social dans la soirée, le président américain a salué le polémiste d’extrême droite de 31 ans, un «martyr de la vérité et de la liberté», et a ordonné la mise en berne des drapeaux dans le pays jusqu’à vendredi. ».

Une présentation qui n’a d’actuel que la terreur comme moyen de discuter, un fils de mormon qui serait l’auteur de l’acte. Ce n’est pas la première fois que l’on s’en prend à la victime en la gratifiant des menaces de son vivant. Mais le passage à l’acte avec une seule balle déclenche une vague de violence verbale pour le moment dans le pays déjà fortement divisé, en état de divorce avec des reproches réciproques, comme s’il n’y avait pas de terrain commun pour s’entendre.

A qui sème le vent, récolte la tempête? Nous sommes tous dans le même pétrin. Heureusement la foi chrétienne nous vient en aide pour ne pas nous laisser nous engluer. Celui qui a des oreilles, qu’il entende. La vérité est une et indivisible, c’est notre manière de la considérer qui peut nous séparer ou alors mutuellement nous éclairer. 

On n’a pas encore eu l’idée de tirer sur Marie lors d’une de ses apparitions. Mais elle s’était enfuie dans le désert  de peur que son enfant ne soit dévoré par le dragon. Apocalypse 12.

Now, it’s over.