Chaque année, ce sont 70 000 postes qui ne sont pas pourvus, selon la présidente du 1er syndicat agricole – Christiane Lambert – de la FNSEA. Plusieurs explications sont avancées, parmi lesquelles l’agribashing, mais aussi la saisonnalité et la pénibilité du travail. Et pourtant l’agriculture recrute, avec près d’1 million de CDD, 32 000 CDI et 80 000 apprentis.

Le Salon de l’Agriculture organise donc cette année un job dating pour permettre aux employeurs et aux candidats de se rencontrer. Le secteur veut aussi miser sur un axe de communication positif pour tourner le dos à l’avalanche d’enjeux complexes quand on parle d’agriculture. Un n° vert a d’ailleurs été lancé par de jeunes agriculteurs, en septembre dernier, pour répondre directement aux questions des consommateurs. Cela s’appelle Ici la Terre, et une centaine d’agriculteurs sont mobilisés.

Des professionnels de la terre qui veulent en finir avec l’agribashing, soit le fait de dénigrer les agriculteurs et leurs pratiques. Des revendications plus politiques s’invitent dans le débat, comme le choix des politiques d’autoriser l’huile de palme pour les biocarburants. Ce qui pénalise les producteurs de colza. 400 personnes aiment le mouvement sur Facebook, et presque autant sur Twitter.

Pourtant, parler d’agribashing n’est pas tout à fait exact, puisqu’une majorité de français a une bonne image des agriculteurs, comme en témoigne un récent sondage Odoxa pour Le Figaro, qui estime que 8 français sur 10 ont une bonne, voire très bonne image de l’agriculture. Par ailleurs, les incidents d’accrochages ou de violences ont tendance à être instrumentalisés par la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Confédération Paysanne. Les 2 premiers ont tendance à défendre un modèle intensif et traditionnel, et l’autre plus artisanal et environnemental. Un débat qui s’invite aussi à la Commission Européenne, où la DG Environnement propose une vision de protection de la biodiversité et du climat. Assez loin de ce propose la DG Agriculture.