Plus d’un an après le décès de son fondateur Jean-Pierre Bansard en août 2024, l’ASFE (Alliance solidaire des Français de l’étranger) poursuit sa mission. Mais où en est l’Alliance aujourd’hui ? Quelles sont les priorités de cette structure ? Pour nous en parler, Lesfrancais.press reçoit Sophie Briante Guillemont, sénatrice des Français établis hors de France, et l’une des trois parlementaires de l’ASFE. Avec notre invitée, nous aborderons également les enjeux et défis actuels de nos compatriotes expatriés, à l’heure où s’ouvre, ce lundi 13 octobre, la 43e session plénière de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE).

 

ASFE : « continuer l’œuvre de Jean-Pierre Bansard »

 

Un an après le décès de Jean-Pierre Bansard, comment l’Alliance solidaire des Français de l’étranger (ASFE) perpétue-t-elle sa mémoire et son engagement pour les Français de l’étranger ? Pour notre invitée, « les trois sénateurs de l’ASFE, Jean-Luc Ruelle, Evelyne Renaud-Garabédian et moi-même, avons décidé ensemble de continuer son œuvre. Jean-Pierre Bansard avait énormément d’activités différentes, aussi bien dans les affaires que dans le milieu associatif, et une des choses qui lui tenait le plus à cœur, c’était les Français de l’étranger » explique-t-elle.

 

« On est toujours dans cette démarche de continuer à travailler non seulement pour les Français de l’étranger, mais en plus de faire en sorte que notre communication soit toujours plus pratico-pratique » Sophie Briante Guillemont, sénatrice des Français de l’étranger, membre de l’ASFE

 

Au sein de l’ASFE, outre les activités parlementaires, la structure poursuit son travail d’information auprès des expatriés pour améliorer leur connaissance des possibilités existantes quand on vit en dehors du territoire national. La sénatrice, rattachée au Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen (RDSE) au sein du Palais du Luxembourg, constate en effet que « les Français de l’étranger n’ont pas toujours la bonne information, ne connaissent pas suffisamment leurs droits ».

 Aussi, nous partage Sophie Briante Guillemont, l’ASFE « est toujours dans cette démarche de continuer à travailler non seulement pour les Français de l’étranger, mais en plus de faire en sorte que notre communication soit toujours plus pratico-pratique ».

 

Les priorités de l’ASFE

 

Au cours de cet échange, la sénatrice rappelle la tenue des élections consulaires en mai 2026 et indique d’ores et déjà que « L’ASFE présentera des listes exactement comme la dernière fois ». Parmi les priorités mises en avant figure toujours la recherche d’« une meilleure information des Français de l’étranger ».

 

Elle évoque également la création d’un nouvel outil documentaire sur le site internet de l’ASFE, où chacun peut poser des questions : « Et les réponses sont basées sur les 35 000 articles qui sont sur notre site », présente-t-elle.

 

Instabilité politique : quelles conséquences pour dossiers des expatriés ?

 

Concernant la séquence politique actuelle en France, alors que des dossiers urgents, tels que l’avenir de l’Agence française de l’enseignement à l’étranger (AEFE) ou celui de la Caisse des Français de l’étranger (CFE) sont sur la table, notre invitée souligne que nous n’« avons plus de Ministre délégué aux Français de l’étranger. » À la veille de l’ouverture de la 43e session plénière de l’AFE, la situation s’avère pour le moins compliquée.

 

« On ne peut pas arriver au sixième ministre en deux ans et réexpliquer à chaque fois tous les sujets concernant les Français de l’étranger » Sophie Briante Guillemont, sénatrice des Français établis hors de France, membre de l’ASFE

 

Au cours de ce podcast, la sénatrice s’interroge notamment : « qu’est-ce que ça veut dire porter des sujets et travailler quand on n’a pas d’interlocuteur pour écouter ? ». Elle insiste sur la nécessité de stabilité pour les dossiers concernant les expatriés. Or, face aux changements fréquents au sein du gouvernement, elle souligne que l’« on ne peut pas arriver au sixième ministre en deux ans et réexpliquer à chaque fois tous les sujets », sans pour autant remettre en cause « la qualité de chacun ».

  

Et c’est dans ce contexte que la prochaine session plénière de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) prévue du 13 ou 17 octobre pourrait se tenir. Et du côté du Sénat « on a besoin de l’exécutif pour pouvoir avancer » insiste-t-elle.  

 

La situation politique en France et ses répercussions à l’étranger

 

Outre les sujets qui concernent nos compatriotes hors du territoire national, le climat social et politique en France inquiète fortement les Français de l’étranger. Ils en sont « d’autant plus conscients qu’ils lisent non seulement et qu’ils voient non seulement les médias français, mais les médias de leur pays (…) C’est une véritable inquiétude », souligne Sophie Briante Guillemont.

 

Pour sortir de cette impasse, notre invitée l’affirme « d’autant plus que, comme on est indépendant à l’ASFE, on a toute l’attitude pour le dire, c’est vrai qu’on n’a pas le poids des partis politiques nationaux derrière, mais le fait de pouvoir choisir la France avant son parti, c’est quelque chose qui nous tient extrêmement à cœur ». Et elle conclut sur une note d’optimisme : « rien n’est perdu. Mais c’est sûr que dans la situation actuelle, on a du mal à voir la lumière, mais je pense qu’elle existe ».