Et en particulier dans les pays développés, où la conjoncture est l’une des plus rudement impactée. Selon l’OCDE, la baisse de la consommation pourrait atteindre 30% au Etats-Unis et en France, et jusqu’à 35% en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni. Les pays émergents, eux, devraient enregistrer une baisse d’activité de l’ordre de 5 à 10% du PIB, en Russie, au Brésil ou encore en Turquie. Et selon les différents instituts nationaux de prévisions économiques, ces 2 mois de confinement devraient conduire à une contraction économique de 8 à 13 points en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni. Et jusqu’à 14 points en Espagne.

En Italie, la branche de l’Industrie pourrait même perdre 59% de son chiffre d’affaires, et 37% dans les Services, voire 45% dans le Commerce. Le recul de l’activité économique serait de l’ordre de 41% par rapport à une situation normale. En Espagne, le PIB pourrait reculer de 2,2% sur le 1er trimestre, et 7,7% au second.

Au Royaume-Uni, le Centre of Economic & Business Research estime la perte quotidienne due au Covid19, à 31%. Les estimations de croissance devraient chuter de 9 à 40% aux Etats-Unis, et 701 000 emplois ont été détruits en mars, alors que près de 10 millions d’Américains se sont inscrits à l’assurance chômage, entre le 15 et le 28 mars, selon le Département d’Etat du Travail. Ce sont même 16 millions d’Américains qui l’ont fait au cours des 3 dernières semaines. Ce qui devrait porter le taux de chômage de 3,5% en février, à 12% désormais. Or, Goldman&Sachs et Oxford Economics estime que 20 millions d’Américains pourraient se retrouver au chômage. Dans le même temps, ce sont 1 million de Britannique qui ont perdu leur emploi, soit une hausse potentielle du taux de chômage de 7%, voire 10%, selon Capital Economics. Un niveau sans précédent depuis 26 ans.

Il s’agit donc d’une baisse d’activité inédite, hors période de guerre. En France, mai68 avait engendré un recul du PIB de 5,3%, mais avait immédiatement été compensé par la hausse de 8 points au 3è trimestre. Avec la crise actuelle, l’ampleur du rebond dépendra de la persistance ou non de la menace épidémiologique.