Les 500 établissements scolaires, répartis dans 135 pays sont en effet mis à mal financièrement par la pandémie de Covid19. Car moins de 100 d’entre eux ne dépendent directement de l’administration. Les 400 autres, sont en grande partie financés par les frais de scolarités déboursés par les parents, dont 1/3 seulement sont français. Sans garantie de l’Etat, les banques risquent de mettre fin aux cursus des élèves dans 1 mois ou 2.

Les différents groupes politiques représentés à l’Assemblée des Français de l’Etranger, rivalisent donc d’idée pour sauver le système d’éducation. La gauche demande l’activation de bourses exceptionnelles remises aux parents. Mais ce système exclu les locaux qui fréquentent les établissements. Car la peur de la Gauche, est la désertion des professeurs contractuels. Certains ont déjà fait le choix d’un contrat local dans leur pays d’accueil, quand d’autres attendent d’être réintégrer en France.

À droite, en revanche, se retranche derrière la Sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam, autour d’une proposition de Loi pour la création d’un fonds de solidarité pour les Français de l’étranger. Il permettrait d’intervenir aussi pour aider les petites entreprises fondées par des français. Financé par une augmentation de 10% sur l’édition des passeports français et un prélèvement de 10% sur les successions sans héritier identifié. Une proposition déjà refusée par le gouvernement. Or, les sénateurs veulent s’appuyer sur l’impossibilité supposée d’une crise mondiale, qu’avait prédit ce même gouvernement.

Chez les élus LREM des Français de l’étranger, seuls Samantha Cazebonne, ancienne proviseur d’un lycée français en Espagne, et Frédéric Petit, rapporteur sur l’AEFE à l’Assemblée Nationale, prennent la parole. Et axent la réponse à la crise autour de 3 piliers : la solidarité nationale ; la solidarité des parents qui le peuvent : et le soutien local des Etats. Car les établissements établis hors de France, sont souvent juridiquement de droit privé à l’étranger. De nombreux services, comme le gardiennage, la cantine, le ménage, sont externalisés et les contrats vont être suspendus. Samantha Cazebonne imagine donc une transparence budgétaire, pour répercuter la baisse sur le montant de la scolarité. Le Député Petit, veut, lui, une structure pour assister les établissements concernés, avec les dispositifs mis en place dans les pays d’accueil.

La situation économique des parents, est quant à elle, diverses d’un pays, ou d’un continent à l’autre. Si les écoles asiatiques sont fermées depuis presque 3 mois, ce n’est pas forcément le cas partout. Le mode de gestion est également différent. À Hong-Kong, ce sont les parents qui gèrent le Lycée Français, avec des revenus très confortables. Alors qu’au Viêt-Nam, on est déjà au bord de l’asphyxie. En tout, ce sont près de 400 millions d’€ de fonctionnement qui sont déboursés chaque trimestre. Des établissements qui sont un véritable lien avec la France. Le pays doit donc mettre en œuvre un dispositif concret et efficace. Le Secrétaire d’Etat des Français de l’étranger – Jean-Baptiste Lemoyne – préconise une cellule de spécialistes de gestion de crise, afin d’établir les priorités. Cette crise du Covid19 va donc révéler le véritable attachement qu’a chacun à ce réseau culturel.