Constatant qu’un grand nombre d’artistes sont restés méconnus du public occidental, Charlotte s’est attachée depuis 2014 à les mettre en lumière à Paris, ville dans laquelle ils étaient venus pour la plupart parfaire leur éducation artistique. Son travail est en quelque sorte un hommage, en y associant bien sûr la promotion de leurs œuvres.

Charlotte Aguttes-Reynier travaille dans l’entreprise de son père depuis 1996. Elle décide de travailler plus particulièrement sur les tableaux d’impressionnistes modernes, de manière très large et internationale.

Sachant que de très nombreux artistes du monde entier sont passés à Paris au début du XXᵉ siècle. Très vite elle se rend compte qu’il y avait en France, de nombreux artistes asiatiques et qu’il y avait une demande en Asie pour récupérer ce patrimoine.

 

Réussir à réunir des histoires, des peintures, des sculptures avec un panel assez large, est un exploit.

 

« À l’aube du centenaire de la création de l’École des beaux-arts de l’Indochine (1924-2024), j’ai souhaité rendre hommage au talent de ses élèves, artistes longtemps oubliés et méconnus. Je me suis plongée dans des archives et me suis appliquée à retracer avec un œil nouveau, celui d’un expert, ce pan de l’histoire de l’art qui a été totalement négligé pendant plus de cinquante ans. De nombreuses zones d’ombre masquaient jusqu’à aujourd’hui la richesse et l’importance artistique de la période 1925-1945 en Indochine ; j’espère que l’éclairage apporté par ce livre permettra de rendre à chacun les honneurs qu’il mérite. Première publication de synthèse consacrée à l’école des beaux-arts de l’Indochine, reposant sur 10 ans d’expertise de l’auteure sur l’art moderne asiatique, complétée de 28 biographies d’artistes ».

 

« Je suis très sensible à la délicatesse, au talent et à la qualité du travail de ces artistes, ainsi qu’à leur histoire. Constatant que nombre d’entre eux sont restés méconnus du public occidental, je me suis donc attachée depuis 2014 à les mettre en lumière, ici, à Paris, ville dans laquelle ils étaient venus pour la plupart parfaire leur éducation artistique. Mon travail est donc de leur rendre hommage et de promouvoir leurs œuvres à Paris. »

 

« J’ai voulu réunir ici des histoires, des peintures, des sculptures, des Hommes. Il s’agit de rencontres formidables vécues en France, à Hanoï ou à Hô Chi Minh-Ville, en Europe ou aux États-Unis… »

 

Au fil de ses recherches, elle arrive très vite à l’école des beaux-arts de l’Indochine. C’est le sujet de ce livre. Au début du XXᵉ siècle, en 1920, Victor Tardieu a gagné le prix d’Indochine, prix créé par l’Association des artistes français. Il part et se rend compte qu’il y a un très bel artisanat, mais qui n’ont pas forcément les bons modèles à copier. Il rédige un rapport qui explique qu’il faudrait former des vrais artistes qui pourraient ensuite déployer leurs connaissances et leur savoir dans des ateliers d’art et inspirer les artisans.

Et ainsi, pouvoir en 20 ans, renouveler totalement l’art au Vietnam.

Il a gain de cause et est nommé pour créer une école des beaux-arts à Hanoï sur le même modèle que l’école des beaux-arts à Paris, ce qu’il fait. Cet établissement devient rapidement une école d’exigence. Victor Tardieu sélectionne sept ou huit élèves par an à qui il apprend tout ce qui est à l’école des beaux-arts à Paris avec en plus l’art traditionnel asiatique (chinois, japonais, etc). L’objectif est qu’au bout de cinq ans, tous soient capables d’avoir assimilé l’ensemble et générer un nouvel art, permettant un véritable renouveau de l’art moderne au Vietnam.

 

Livre disponible à la commande chez Parenthèses à Hong Kong

 

En savoir plus sur l’école des beaux-arts de l’Indochine

Créée en 1924 et dirigée par Victor Tardieu puis Évariste Jonchère, l’école des beaux-arts de l’Indochine connaît entre 1925 et 1945 une période d’émulation artistique d’une grande richesse à l’origine du renouveau de l’art moderne au Vietnam.

D’Inguimberty à Alix Aymé, de Nguyen Phan Chánh à Vũ Cao Đàm, en passant par Mai Trung Thu et Lê Pho, professeurs ou élèves, ils dessinent, peignent, sculptent, travaillent la laque, exposent…

« Il y a quelques années, on a créé à Hanoï une École des Beaux- Arts, où de jeunes Annamites se familiarisent avec l’esthétique et la palette des peintres européens. On a essayé, en même temps, de mettre sous leurs yeux des spécimens choisis de l’art chinois et japonais. Cette méthode d’enseignement portera-t-elle ses fruits ? Il est permis de l’espérer, mais il faudra un recul de quelque vingt ou vingt-cinq ans pour que l’on puisse se faire une idée exacte des résultats acquis. » Victor Goloubew, directeur du département des études et de l’histoire de l’art de l’École française d’Extrême-Orient à Hanoï, 1930