Ainsi, deux grèves ont été assez suivies, les 19 et 24 mai, à travers les réseaux d’établissements français à l’étranger. Celle du 19 a surtout touché le réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), alors que celle du 24 a concerné la Mission laïque française (MLF). Elles visaient à chaque fois les décisions prises par le gouvernement, notamment lors du 1er mandat d’Emmanuel Macron. 

80 à 100% de grévistes ont ainsi été enregistrés au Brésil, 75% à 100% à Bangkok, et 70% à Madrid, dans le primaire. L’inquiétude porte principalement sur la peur de ne pas assurer la rentrée de septembre, dans des conditions très sereines. Aujourd’hui, il reste 350 postes à pourvoir, pour la rentrée 2022. La fin des contrats de « faux-résidents », a notamment changé la donne dans le recrutement. L’AEFE a, en effet, décidé de mettre fin aux postes de RRD pour des raisons judiciaires. Alors qu’il s’agissait du contrat le plus signé, car il permettait de contourner la règle des 3 mois d’installation dans le pays pour devenir résident. Les directeurs n’ont donc d’autre choix, que de recruter localement. Mais le contrat de droit local précarise la profession, et chaque région du monde ne présente pas le même vivier de profs. De plus, le nouveau décret réglementant les statuts des professeurs, n’est toujours pas paru, à 3 mois de la rentrée. Les négociations se poursuivent entre les syndicats, l’AEFE, et les ministères de l’Education nationale et des Affaires étrangères. La grève du 19 mai a donc été initiée et suivi par les syndicats FSU, Sgen-CFDT et l’UNSA. Mais aussi le SNES-FSU.

Enfin, la grève a été plus surprise à la MLF. 100% de participation ont été enregistrés, dans les établissements espagnols, et marocain, selon le directeur de la MLF (Jean-Marc Merriaux). En cause, notamment, l’augmentation de 16 points de la cotisation à la retraite pour les fonctionnaires détachés. Cela pourrait notamment obliger certains professeurs à revoir leurs plans de partir à l’étranger. Et s’il faut compenser cette perte d’argent, cela pourrait se répercuter les frais de scolarité. Alors qu’ »ils sont déjà onéreux pour les parents. Finalement, ce texte se place en parfaite contradiction avec l’objectif présidentiel de doubler les objectifs à l’horizon 2030. Jean-Marc Merriaux et l’ensemble de son personnel demandent l’abrogation directe du décret, ou du moins son ajournement afin de préparer une étude d’impact. Nous suivrons donc de près la publication du futur décret, pour entrevoir la direction que prendra la politique éducative, sur ce second mandat…