170 des 348 sièges de sénateurs sont à pourvoir pour six ans dans une quarantaine de départements et dans la circonscription mondiale des Français de l’étranger. Le scrutin convoque les grands électeurs soit pour les Français de l’étranger, les parlementaires ainsi que les conseillers et délégués consulaires. Ils sont donc 532 à avoir été convoqués pour voter soit la semaine dernière dans les postes diplomatiques soit à Paris ce dimanche. Notre rédacteur en chef adjoint était auprès des candidats et des votants dans les locaux du ministère des Affaires étrangères pour suivre les résultats.

 

Quel est le rôle du Sénat ?

Le Sénat a pris une place particulière depuis les dernières élections législatives, en juin 2022. Cette échéance a abouti sur un changement majeur : le camp présidentiel ne détient plus qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale. En conséquence, le gouvernement cherche des accords avec les oppositions sur ses projets de loi. Jusqu’ici, il privilégie la droite. Or, celle-ci se montre davantage fiable pour l’exécutif au Sénat, où elle détient la majorité. Pour autant, le Sénat n’est pas devenu le meilleur allié de l’exécutif. Ce serait oublier sa mission de contrôle du gouvernement et d’évaluation des politiques publiques. La chambre haute a ainsi fait montre de son indépendance à de nombreuses reprises ces dernières années et encore récemment.

 

 

Des bureaux de vote aux horaires variables

Dans les départements où l’élection a lieu au scrutin majoritaire, le premier tour est clos à 11 heures et les bureaux de vote sont donc fermés. Ils rouvriront à 15h30 pour le second tour, jusqu’à 17h30. C’est le cas pour les départements les moins peuplés, avec un ou deux sénateurs. Dans les départements où l’élection a lieu à la représentation proportionnelle, le scrutin est clos à 17 heures 30. C’est le cas pour les Français de l’étranger. Particularité du scrutin des sénatoriales : si le président du bureau du collège électoral constate que tous les électeurs ont participé au vote, il peut fermer un bureau de vote.

 

La droite toujours majoritaire

Les scrutins passent et le Sénat reste à droite. Nous publierons la répartition exacte des sièges dès que celle-ci sera connue dans une prochaine mise à jour.

Dès les premiers résultats connus, ceux des départements les moins peuplés, qui envoient un ou deux sénateurs au Palais du Luxembourg, on constate qu’il y aura peu de surprises dans ce scrutin.

En Mayenne, la sénatrice centriste Elisabeth Doineau est réélue, tout comme les socialistes Monique Lubin et Eric Kerrouche dans les Landes. En Lozère, c’est aussi la socialiste Guylène Pantel qui fera son retour au Sénat, tout comme Maryse Carrère et Viviane Artigalas, en provenance des Hautes-Pyrénées. Dans la Meuse, c’est le sénateur UDI Franck Menonville qui a été réélu dès le premier tour.

Dans le département des Hautes-Pyrénées, les deux sénatrices sortantes sont réélues, pour deux sièges qui étaient à pouvoir. Maryse Carrère, du Parti radical de gauche, et Viviane Artigalas, du Parti socialiste, renouvellent leur mandat à la chambre haute. Deux sièges étaient à pourvoir en Haute-Loire. Et, sans surprise, les deux sénateurs sortants ont été réélus, selon les informations de Public Sénat.

En Outre-mer, l’ancienne ministre des Outre-mer, Annick Girardin a, elle, été élue dès le premier tour dans sa circonscription de Saint-Pierre-et-Miquelon. Par contre, en Nouvelle-Calédonie, l’indépendantiste Robert Xowie est vainqueur au deuxième tour devant la secrétaire d’Etat à la citoyenneté Sonia Backès. Renaissance semble donc rencontrer toujours des difficultés à s’implanter durablement dans les paysages politiques locaux, une tendance qu’on retrouve aussi chez les Français de l’étranger.

 

 

Les 6 élus pour les expatriés

Les six sièges en jeu sont ceux qui étaient tenus par Mme CONWAY-MOURET Hélène (elle se représente pour le PS), Mme GARRIAUD-MAYLAM Joëlle (elle ne se présente pas), M. LECONTE Jean-Yves (il se représente comme numéro 2 sur la liste EELV), M. LE GLEUT Ronan (il se représente pour les LR), M. REGNARD Damien (il se représente sur une liste dissidente LR) et Mme RENAUD-GARABEDIAN Évelyne (elle se représente sur une liste ASFE).

Élus tous les 6 en 2017, ceux qui se représentent sont face à un corps électoral qui a fortement évolué lors des élections consulaires de 2021. Jusqu’alors dominé par le clivage classique PS/LR, il faut, désormais, compter avec EELV, qui s’est imposé à gauche, et sur les forces centristes représentées par le MODEM et Renaissance. En plus, les listes, qui présentaient des candidats pour devenir un des 6 nouveaux sénateurs, étaient particulièrement nombreuses cette année. Avec 16 propositions, le vote des grands électeurs fut, forcément, éclaté, et a conduit à ces résultats que certains peuvent trouver étonnant. Pourtant, ils ont tous bien voté (comme l’exige la loi), 315 par anticipation et 219 à Paris (directement ou via une procuration).

 

Les grands électeurs ont donc choisi de reconduire :

  • Hélène CONWAY-MOURET – PS
  • Ronan LE GLEUT – LR
  • Évelyne RENAUD-GARABEDIAN – ASFE/LR

 

Et ont élu pour la première fois :

  • Mathilde OLIVIER – EELV
  • Olivia RICHARD – Centre-droit – Les Indépendants
  • Jean-Luc RUELLE – ASFE/LR

 

Découvrir les 6 sénateurs

Hélène CONWAY-MOURET – PS

Soutenue par le Parti Socialiste, Helene Conway-Mouret a du affronter la défection de Jean-Yves Leconte, second sénateur PS sortant. Rappelons que ce dernier est parti battre campagne avec les Verts. Pour autant, Helene Conway-Mouret conserve son siège, tandis que Jean-Yves Leconte est battu.

Ronan LE GLEUT – LR

Ronan Le Gleut a souvent mené la campagne en imposant ses thèmes : bourses scolaires, statut de l elu avec l’Association des maires de France. Face à lui, il n’avait véritablement aucune liste dissidente Les Republicains. C’est donc logique qu’il soit réélu.

Évelyne RENAUD-GARABEDIAN – ASFE/LR

L’Alliance solidaire des Français de l’étranger (ASFE) garde son siège de sénateur. Malgré une campagne timide selon certains électeurs, Evelyne Renaud-Garabedia poursuit son mandat de Senateur. Elle est réélue. D’ores et déjà la succession de Jean-Pierre Bansart à la tête de l’association est ouverte

Jean-Luc RUELLE – ASFE/LR

L’Alliance solidaire des Français de l’étranger (ASFE) obtient, à la surprise générale, un deuxième siège avec Jean-Luc Ruelle, consultant pour KPMG en Côte d’Ivoire, élu consulaire dans le pays et actuel President de la commission commerce extérieure à l’AFE

Mathilde OLIVIER – EELV

Mathilde Ollivier va découvrir la haute assemblée. La benjamine des têtes de liste a su réunir les soutiens écologiques chez les grands électeurs des expatriés.

Olivia RICHARD – LES INDEPENDANTS

Objet de vives attaques durant la campagne (sur sa résidence à Paris et l’utilisation des réseaux sociaux, emploi d’un proche, Olivier Richard a résisté. Elle est élue au Senat. Dans quel groupe politique siégera-t-elle ? Elle ne s’était pas prononcée durant la campagne.