Depuis la déclaration surprise de Vladimir Poutine du mercredi 21 septembre 2022, les relations entre les Occidentaux et la Russie se dégradent d”heure en heure. Comme à chaque fois que l’actualité le nécessite, la rédaction du site Lesfrancais.press a interrogé sur l’antenne de Stereochic, la radio des expatriés dans le monde, l’élu des Français de Russie, Franck Ferrari.

Départs massifs de Moscou

Franck Ferrari ne fait pas mystère d’une dégradation de l’état d’esprit de la population russe. L’annonce de Vladimir Poutine a entrainé toute une palette de réactions émotionnelles, inhabituelles chez les Moscovites.

Si les rues restent calmes, les accès aux sorties de la ville sont désormais saturés en permanence. Signe de départ massif, les Russes potentiellement mobilisables cherchent à quitter le territoire. Et ce alors que ce dimanche 25 septembre, l’Etat russe a promulgué une loi condamnant tous ceux qui cherchent à fuir leurs obligations militaires à dix ans de prison.

Les binationaux mobilisables

Du côté des autorités françaises, l’Ambassadeur a écrit aux Français installés en Russie afin de leur rappeler les consignes de prudence. La sécurité de nos compatriotes n’est pas encore menacée.

Comme l’indique, Franck Ferrari, au micro de Stereochic, on est “encore dans l’attention” et il n’est pas prévu de procéder à des évacuations. Cependant, le décret de mobilisation a provoqué un trouble dans la communauté des Français de Russie.

Si les expatriés sont pas concernés par cet ordre, sauf à travers leur entourage russe qui pourrait être mobilisé, la situation administrative des binationaux est beaucoup plus inquiétante comme celle des époux russes de Française. En effet, ces derniers, citoyens russes sont évidemment aussi concernés par les catégories classant les hommes entre ceux qui doivent ou peuvent ou non rejoindre le front.

“Sans rentrer dans la panique à bord, il y a des décisions à prendre”

Franck Ferrari, Conseiller des Français de Russie

Logiquement, les familles concernées s’interrogent sur un éventuel engagement auprès de la Russie alors que la France serait dans un camps adverse ou tout simplement ne se sentent pas concernés par ce conflit. Ainsi, depuis mercredi dernier, les consulats comme les élus français du pays sont questionnés sur les modalités de départ vers la France.

Désormais cela touche le réel comme les enfants franco-russes tous juste majeurs

Franck Ferrari, Conseiller des Français de Russie

Franck Ferrari est aussi professeur à l’école française de Moscou et ne cache pas que les parents, prêts à partir, se multiplient.

Comment quitter la Russie ?

Mais si on veut quitter la Russie, il faut le pouvoir. Avec les sanctions occidentales, Moscou comme les autres villes sont coupées d’une grande partie du monde. Cependant, les Français (et non les binationaux mobilisables, on y reviendra plus tard) peuvent utiliser la ‘filière normale” comme la désigne, non sans ironie, Franck Ferrari, soit un voyage vers la France via la Turquie ou la Serbie ou la Finlande.

Par contre, alors que les prix étaient déjà élevés, du fait de la complexité du voyage, de l’inflation, qui touche aussi la Russie, avec l’explosion de la demande des vols au départ de la Russie vers l’international, le tarif des billets d’avion a suivi une courbe exponentielle avec un tarif Moscou-Ankara autour de 2500 euros en aller simple. Cependant, il existe des astuces, combinant le train, le taxi et l’avion pour quitter le territoire russe à coûts raisonnables, Franck Ferrari en partage quelques-une avec nous dans le podcast.

Des astuces qui ne concernent pas que les moyens de quitter le territoire russe, à l’image des expatriés en Chine, nos compatriotes en Russie sont devenus des accros au VPN et ont développé des réseaux pour recevoir des produits d’occident.

Une situation qui évolue

Avec Franck Ferrari, on fait donc le point sur une situation qui a évolué, en se dégradant, mais qui pour l’instant, ne remet pas en cause la présence des Français en Russie. Si le cas des binationaux potentiellement combattants reste épineux et pourrait entrainer des tensions diplomatiques avec les services russes, l’ambassade, les services consulaires et les élus ne veulent pas céder à la panique.