Les quatre péchés des journalistes qu’il dénonce, il le fait y compris à l’égard de l’Église catholiques qui peut en être parfois victime de la part des médias en général et parfois de ses propres médias

Il y a plusieurs semaines, j’ai reçu ce message : 

 

« Bonjour Rémy,

Voici les propos prononcés par le Pape lors de la remise d’un prix journalistique en présence de la presse italienne ».

Citation du Pape :

“La désinformation est l’un des péchés du journalisme, qui sont au nombre de quatre : la désinformation, quand un journaliste n’informe pas ou informe mal ; la calomnie (parfois utilisée) ; la diffamation, qui est différente de la calomnie mais détruit ; et le quatrième est (…) l’amour pour le scandale”, a déclaré le pape François “Par exemple, les manipulations de ceux qui propagent par intérêt des fake news pour orienter l’opinion publique m’inquiètent”, a-t-il expliqué, appelant à “un sursaut de responsabilité”.

Cela vous inspire-t-il un podcast ?

À bientôt

Catya

 

Oui Catya, cela m’inspire, mais comme je le disais en réponse à votre courriel, j’attendais le moment favorable, un véritable kairos, ce temps où quelque chose de bon pour l’auteur et pour les auditeurs puisse conjointement surgir. 

J’ai pensé à un moment jugé opportun, du style Journées des médias que l’Église catholiques organise depuis bien longtemps en février je crois, et dont sainte Claire, l’âme sœur spirituelle de saint François, ce poverello d’Assisi, est la sainte patronne. (Je vous laisse faire une investigation journalistique pour savoir pourquoi en est-elle la patronne).

C’est finalement les échanges lors de la réunion dans un groupe de réflexion qui m’ont convaincu de ne pas attendre. 

L’occasion est suffisamment parlante, tous les troubles engendrés par les conflits bien ouverts, qui sous forme de nuages noirs qui s’amoncellent au-dessus de nos têtes et avec des soubresauts de la terre prête à exploser, font qu’il y a de quoi s’arrêter pour regarder de plus près ce qui en est vraiment. 

 

C’est une ambition affichée pour ce podcast, sans me faire d’illusion sur le caractère irréalisable d’une telle entreprise, car au fond je n’ai aucune prétention à faire comprendre (surtout tout) à qui que ce soit, c’est surtout à moi que la rédaction de ce podcast sert pour clarifier quelques idées à ce sujet que j’ose partager avec vous publiquement.

 

Déjà ce qui en est vraiment, comment le savoir, puisque chacun a sa vérité ? Quel est le chemin sûr, qui conduit à la paix tant menacée alors qu’elle est tant désirée ? Comment les informations la favorisent ?

 

Dans ce groupe, dont la discussion a déclenché ma décision de préparer ce podcast, tout comme pratiquement partout ailleurs, se laisse percevoir une appréhension, accompagnée d’une interrogation réelle sur la faisabilité de la paix dans le futur proche. 

 

Paix fragilisée se trouve dans cet état pratiquement partout, chez tout le monde, tellement les digues faisant office de frontières qui habituellement la protègent, sont trouées par des « rongeurs » et menacent de rompre par endroits, ce qui n’est rassurant pour personne, car tout le monde s’abritant derrière, désormais nous sommes tous exposés au sentiment de danger qui déstabilise et interroge.

 

Ces digues, en guise de frontières, séparent les peuples, mais aussi séparent les riches et forts des pauvres et faibles, ceux qui cherchent à savoir et ceux qui ont déjà des réponses etc. 

 

En matière de la nécessité de la préservation de la paix de façon active, serions-nous comme des poissons dans un bocal, qui, sans la mémoire du passage précédent, tout en tournant en rond, ressentent des vibrations qui les parcourent d’une manière nouvelle, inquiétante, à la veille du tremblement de terre ? Un sujet parmi tant d’autres que traitent les journalistes, sujet qui a toujours était au centre des préoccupations des humains, désireux d’échapper au danger qui menace sa fragile existence. 

 

D’abord, entendons-nous sur le terme de journaliste. N’est-ce pas un métier qui consiste à faire le travail d’un journalier, une sorte de pigiste payé à la page pour rendre compte le soir même ou plutôt le lendemain de ce qui s’est passé dans la journée. 

 

Grâce à l’invention de l’imprimerie qui mettait sous pression les papiers pour les imprimer, c’est-à-dire les noircir des caractères d’alphabet et des traits de dessins parfois, la presse, noire sur blanc, à ses débuts, fut le seul canal de propagation des nouvelles et des idées. Et cela n’a jamais été désintéressé. Payeur décideur, décideur du contenu et donc de sa résonance chez les lecteurs. Jusqu’où va-t-elle cette influence ? 

 

L’arrivée des autres moyens de communication, désormais, tels des immigrés plus ou moins légaux, se sont introduits sur le territoire de la monoculture d’information (pour la culture dite occidentale cette monoculture est celle de la Bible et de ses alliés, avant qu’elle ne soit concurrencée par les voix franchement discordantes). 

 

Les informations sont désormais délivrées en termes de points de vue et de moyens proposés pour résoudre des problèmes que le vivre ensemble engendre, points de vue entre eux et l’usage des moyens proposés qui rarement cohabitent harmonieusement. Mais leur variété permet au lecteur ou auditeur (aguerri !) de se faire une opinion personnelle sur la qualité de l’information et en faire un usage qui lui semble le plus approprié. 

 

Information, espérons-le, n’étant pas trop amochée (souvent transmise dans un emballage comme dans du plastique qui permet de conserver les aspects vendables de marchandises) par les transformations intermédiaires entre la réalité concernée et la réception comme terme d’un processus de transmission. Avant l’apparition d’un nouveau cycle, à partir de cette réception-même ou avec un autre point de départ.

 

L’objectif technique de tous les médias est d’informer au plus vite, de façon la plus factuelle souvent, et si besoin au travers d’une réflexion, quitte à différer l’information (pas de problème, les autres s’en chargent abondamment !) ; le temps nécessaire pour déployer une réflexion, en donnant des éclairages utiles, non seulement pour apprendre mais aussi pour comprendre. 

 

Mais pas pour permettre au lecteur de se comprendre dans tout cela, ce qui incombe à chacun comme tâche essentielle à accomplir personnellement pour savoir ce que je fais de toutes ces informations, de la complexité que je devine, mais dont le sens, si toutefois, il y en a au moins un, m’échappe souvent. 

 

Moi aussi, je suis souvent submergé par les émotions des autres qui rejoignent et provoquent les miennes. A moins que ce ne soit un manque total d’émotion que la transmission d’information accompagne, ce qui me glace alors et me trouble ne sachant comment y trouver de l’humain qui se love dans chacune des situations relatées. Même en Arctique ou en Antarctique, sa sœur jumelle des antipodes. Ce côté glacial me met alors dans l’incapacité à garder la bonne distance qui pourtant m’est nécessaire pour vivre ma vie, au milieu de tout cela. 

 

Le pape dénonce les péchés (sociaux et pour les chrétiens ce sont des péchés spirituels) des journalistes. Ils sont au nombre de quatre, pas nécessaire de se formaliser à leur sujet, mais leur liste permet d’approcher la réalité avec les moyens du bord, ceux du pape François. Et de le faire avec les moyens du bord, les miens, les vôtres.

 

Désinformation, diffamation, calomnie et amour du scandale.

 

Si désinformation est souvent involontaire, car parcellaire, in fine toute information est une désinformation. De là à la manipulation il n’y a qu’un pas. Et si tout le monde manipule, comme on manipule les armes, ça peut faire des dégâts, il peut y avoir des accidents. Le temps de la pandémie l’a démontré. Et si on pense que tout le monde manipule, personne n’est à l’abri, pas tant de soupçons qui pèsent lourds de façon toute naturelle, car c’est acquis, mais des spéculations pour savoir à qui profite le crime. 

 

Et crime, il y a sous une forme ou une autre, surtout de façon évidente, lorsque l’information sort du périmètre des faits factuels divers, désir dont peuvent être atteints les journalistes exposés à l’amour du scandale, en faisant croire que par cette manière d’agir on révèle la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. 

 

Pourquoi c’est si important d’obtenir l’adhésion à sa vérité (je ne parle des faits tels quels mais de la manière de les présenter), puisque tout le monde sait qu’elle est toujours parcellaire ? C’est justement parce que l’on sait qu’elle est parcellaire, que la bataille médiatique fait rage. 

 

Un empereur quel qu’il soit, de plus est celui de l’institution divine, n’a aucunement besoin de se justifier devant qui que ce soit de quoique ce soit, car il sait qu’il est dans la vérité et que la vérité ne fait qu’un avec lui. Et s’il feint seulement de croire, c’est du bluff, signe avant-coureur du début de sa fin.

 

Actuellement, et ce depuis que les empereurs ont (pratiquement) disparu (comme les dinosaures), la faiblesse fait partie de la gouvernance. Il faut donc trouver des alliés pour exposer la vérité. 

 

Pour commencer, pour masquer la faiblesse, on se montre fort d’être victime qui a besoin de se défendre, peu importe le degré de la manipulation, la meilleure est celle qui est faite sans en avoir conscience, ni le manipulateur, ni le manipulé. 

 

Mais, hélas c’est pire, il suffit que la conviction soit déjà là pour que l’information la corrobore, tel un étai indispensable à l’usage des faibles, c’est-à-dire des pas encore très convaincus. 

 

Il y a à distinguer entre deux sources d’informations. L’information qui sert les intérêts du ou des journalistes, ceux qui, à leur tour, servent les propriétaires ou influenceurs des journaux ou des médias pour qui les journalistes travaillent, y compris les pigistes, d’un côté et de l’autre, l’information qui est donnée par l’intermédiaire des médias affiliés à l’État. Évidemment tout ceci est aussi vrai pour les catholiques et le Saint Siège.

 

Les premiers peuvent refléter une partie d’opinion publique dont les valeurs partagées sont ainsi mises en avant pour montrer leur importance pour le reste de la société. Sorties d’un groupe des quelques convaincus, elles font tache d’huile partout ailleurs au point que l’hégémonie à caractère universalisante devient une évidence (cf. théorie du genre, LGTB+, wokisme, droit à l’égalité de chances, de salaires, de respect de minorités etc). Et gare à ceux qui essaieront de marcher à contre sens. 

 

Or, dans le second cas, il s’agit d’une campagne de propagande orchestrée par un gouvernement au pouvoir, dont le travail des journalistes est soumis à l’obligation des résultats imposée par le haut. La recherche de l’harmonieuse coexistence est alors un moyen efficace parmi d’autres pour assurer la paix. Mais l’uniformité est rarement possible, jamais durable.

 

L’exemple des médias étatiques en Pologne des dernières années, dont le caractère clivant renforce la fracture de la société en réaction à bien des choses de l’histoire récente et plus ancienne du pays, démontre la faiblesse d’une vision qui tout en se sachant de façon congénitale parcellaire (comme toute une autre), se veut la seule vraie, et peu importe si cette vision est déjà hégémonique ou en passe de devoir le devenir.  

 

Toute justification est alors bonne, comme toujours dans le cas de la Pologne, le fait qu’une chaîne de télé publique polonaise d’avant le changement de régime était dirigée par un groupe allemand…, c’est comme dans le cas de l’état français qui a confié à une société américaine le droit de répertorier la carte génétique des populations françaises, mais c’est une autre histoire. 

 

Tous les influenceurs, même s’il y en a qui le sont plus que d’autres, les moyens et les résultats ne sont pas toujours en corrélation immédiate. Beaucoup d’argent dépensé pour des campagnes « publicitaires » visant la transformation du regard sur certains aspects d’un vivre ensemble fait regretter certains qui y trouvent un gaspillage inutile. Vu par exemple les moyens dont dispose le Vatican, à supposer sa volonté d’agir dans ce sens, ce n’est pas étonnant que l’effet que cela produit auprès des catholiques soit minime, même s’ils ont des sources qui existent dans ce sens aussi.

 

Justement le pape en chef d’état s’adressant aux journalistes italiens s’adresse aussi aux siens. Les quatre péchés des journalistes qu’il dénonce, il le fait y compris à l’égard de l’Église catholiques qui peut en être parfois victime de la part des médias en général et parfois de ses propres médias.

La désinformation volontaire ou pas, consciente ou pas, constitue le cœur du message. Tout est de savoir comment cela touche le récepteur, lecteur ou auditeur, comment à son tour par son assentiment volontaire ou pas, conscient ou pas, il y participe, devenant un relais efficace ?

 

Les deux péchés suivants des journalistes dénoncés par le pape sont la diffamation et la calomnie, et pour comprendre un peu mieux de quoi il en est à la juste question, je me réfère aux qualifications juridiques (trouvées sur l’internet), dont l’objectif est d’établir la frontière entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas.

 

« La diffamation consiste à attribuer un fait à une personne, et que cela porte atteinte à son honneur ou l’expose au mépris public. 

Pour qu’il y ait diffamation, il faut donc qu’il y ait :

– L’imputation d’un fait précis à une personne

– Une atteinte à l’honneur de cette personne 

 

Porter atteinte à l’honneur, soit, mais l’honneur est une notion bourgeoise ou chevaleresque qui se caractérise par le respect des règles de conduite avec lesquelles s’identifie la personne qui s’y soumet. Le risque d’être exposé au mépris public parle à lui seul et n’a pas vraiment besoin de se référer à la notion d’honneur, que d’ailleurs dans le langage chrétien on exprimera plutôt par le mot dignité. 

 

J’avance dans la lecture : 

« On ne prend cependant pas en compte la simple allégation. Cela signifie que le simple fait de circuler une rumeur n’est pas considéré comme de la diffamation. 

Exemple : Il y a diffamation si je dis lors d’une fête du voisinage : “Monsieur Gerland a trompé sa femme”. Il n’y a en revanche pas de diffamation si je dis à cette même fête du voisinage : “J’ai entendu dire que Monsieur Gerland a déjà été infidèle, mais ce n’est qu’une rumeur”. »

 

En d’autres termes, puisque la circulation des rumeurs échappe au législateur, le libre cours est presque encouragé. Combien de fois on lit ce type d’information qui se présente sous forme de rumeurs, surtout dans la presse à scandale, ainsi inattaquable sur le plan pénal. 

Et la suite est aussi encourageante qu’incomplète : 

« Cependant, le minimum de la peine doit être doublé lorsque la diffamation a eu lieu dans le but de nuire à la personne en raison de sa couleur de peau, ses origines, sa nationalité, son sexe, son orientation sexuelle, ses convictions, son état de santé, son physique ou encore sa langue. » 

Il y manque la religion, le travail et l’habit.

 

« 🗣 On parle de calomnie lorsqu’une personne profère à l’égard d’une autre personne (ou d’un groupe de personnes) des critiques mensongères et outrancières dans le but de nuire à sa réputation ou à son honneur.

 

Pour caractériser une calomnie, poursuit le juriste, il faut donc que deux conditions cumulatives soient réunies :

– des critiques mensongères ou accusations fausses

– et la volonté de porter atteinte à la réputation ou à l’honneur de la personne visée. »

Le législateur poursuit :

– Le Code pénal ne prévoit pas d’article spécifique pour le terme de « calomnie ». En effet, en tant que telle, la calomnie n’est pas assimilable à une infraction.

– Certes, il est possible de poursuivre une personne pour dénonciation calomnieuse même si celle-ci a été émise dans un cadre privé, par courrier, par SMS ou sur internet. »

 

Mais long est le chemin et l’opprobre reste.

 

On va s’en tenir à cela : La calomnie se sert des rumeurs pour la rendre efficace et donc publique. Qu’est-ce que l’on fait de tous les postes sur les personnes concrètes qui sont les sujets des rumeurs calomnieuses, qui fait le nettoyage ? Long est le chemin pour pouvoir faire ce nettoyage et l’opprobre reste, stigmatisation sans rédemption est condamnation à vie, à perpétuité. 

 

Conclusion bien provisoire, il ne vaut mieux pas entrer sur le terrain de diffamation ni celui de sa sœur jumelle qu’est la calomnie, terrain pourtant riche en intérêt pour la désinformation. Même la loi ne peut pas réglementer tout. Il reste la formation de consciences.

 

Un jour une pénitente dit dans la confession, mon père je m’accuse devant Dieu d’avoir été médisante. Le confesseur n’a pas demandé si c’était à son égard (comme chez Don Camillo et ses poules dont le vol était avoué en confession), il a seulement donné comme pénitence de prendre une poule, la déplumer (plutôt une fois morte, on peut supposer) jeter les plumes en l’air de sorte que le vent les emporte, puis ramasser une par une jusqu’à la dernière. On aura compris, mission impossible. Mais l’image parle bien.

 

Et pourtant user dans les médias des images qui choquent suppose prendre des précautions que pour la plupart on prend sachant que la puissance que l’image exerce sur le psychisme peut s’avérer destructrice, à force de vouloir informer, on livre une guerre médiatique censée de couvrir les théâtres de conflits souvent meurtriers.

 

Si malgré tout, les paroles sont moins polluantes que les images, leurs forces moins immédiates, mais pas moins saisissantes, sont tout aussi dangereuses. Décryptage de l’emploi des mots pour qualifier par exemple les belligérants permet de savoir l’intention avec laquelle on présente les faits.

 

Le rôle de « TikTok » sur les attitudes de jeunes sur le conflit israélo-palestinien est très parlant. À cause du nombre des spots dans un sens, la différence entre ceux qui expriment leur opinion en défaveur d’Israël sous l’influence de « TikTok » et ceux qui le font sans s’y référer est loin d’être négligeable.

 

Le besoin d’avoir deux avis opposés, ce qui donne l’impression que c’est 50-50, est toujours la preuve d’une faiblesse du pouvoir des médias qui, par ailleurs, font ce qu’ils peuvent pour rendre l’information la plus objective, et souvent pour plaire à tout le monde. 

 

Les journalistes font ce qu’ils peuvent, si souvent courageusement couvrant d’informations les terrains de conflits, dont ils sont aux côtés des humanitaires des victimes collatérales, dont n’a que faire tout empereur, si toutefois il se trouve en cette position, désireux mettre de l’ordre dans le chaos laissé par d’autres. 

 

La seule voie d’information et le seul regard posé sur les événements traités, qui soit la moins partisane, est la voix du pape. Ce que François ne cesse de faire avec ses limites, parfois bien visibles comme dans le cas de la guerre en Ukraine, moins dans le conflit israélo-palestinien, mais toujours dans le désir de vérité la plus objective et de paix la moins précaire. 

 

Et pour terminer et ouvrir :

Disinformation is part and parcel of social media’s business model, new research shows (Twitter/X)

(Photo : ©Vatican Media)