Si la compétence de la santé revient avant tout aux Etats, l’UE souhaite se positionner pour ne pas se retrouver démunie face à l’éventail de réponses apportées par chacun de ses Etats membres. Pour cette crise de la Covid19, les pays européens ont eu le plus grand mal à s’entendre sur les mesures à adopter. De la fermeture des frontières, aux multiples critères de quarantaines, et aux statistiques incomplètes.

La commissaire européenne à la Santé – Stella Kyriakides – souhaite donc être prête pour la prochaine pandémie, et a donc déroulé un arsenal de propositions, qui feront ensuite l’objet de négociations entre les Etats et le Parlement européen. L’exécutif continental demande, ainsi, l’élaboration d’un plan européen de préparation aux crises sanitaires. Avec audits et « tests de résistance » réguliers. Un système de surveillance intégré sera chargé de veiller au partage de certains indicateurs sanitaires, tels que le nombre de lits d’hôpitaux disponibles, et les capacités de soins intensifs notamment. Une nouvelle autorité est également en projet, à la manière de la BARDA américaine, comprenez l’Autorité pour la Recherche et Développement Avancée, dans le biomédical. En septembre, Ursula von der Leyen avait d’ailleurs milité pour cette solution, afin de permettre un meilleur approvisionnement de médicaments, et se donner les moyens de connaître les innovations médicales pertinentes, en nouant des partenariat public/privés avec l’Idustrie pharmaceutique. Cette agence sera baptisée HERA (Health Emergency Response Authority), et fera l’objet d’une proposition formelle fin 2021, pour une entrée en service en 2023.

Bruxelles souhaite enfin consolider l’existant en matière de santé, notamment le Centre Européen de Prévention et de Contrôle des maladies (ECDC). Le but est de mettre au point « un système pointu, capable de surveiller en temps réel les maladies émergentes et menaces sanitaires », selon la commissaire européenne. L’Agence Européenne des Médicaments (EMA) devrait également se doter de tâches et effectifs supplémentaires. Enfin, l’urgence sanitaire pourra être déclarer à l’échelle européenne.

Pour parvenir à tout cela, une coopération sans faille est nécessaire avec les Etats et les eurodéputés. Alors que Stella Kyriakides rassure en affirmant que « ces propositions s’inscrivent complètement dans les limites du traité », en termes de santé et de marché intérieur. Le tout, pour un budget inférieur à 100 millions d’€/an, sur la période 2021/2027.