Dix associations de consommateurs ont tiré le signal d’alarme concernant les retard des avions, notamment. Sous la présidence polonaise du Conseil de l’Union européenne, Airlines for Europe – l’un des principaux lobby de l’aviation européenne – plaide pour une révision des seuils d’indemnisations en cas d’annulation ou de retard d’un vol.
En effet, aujourd’hui, le consommateur européen peut être indemnisé pour tout retard de plus de 3h ou annulation pour des conditions extraordinaires. Cela peut aller de 250€ à 600€ en fonction du nombre de kilomètres que le vol devait effectuer. Or, en 2024, les passages aériens français ont cumulé plus de 7 millions de minutes de retard, selon le site Flightright, soit 20% des vols qui ont subi un retard de 15 minutes, et 1% ont été annulés. Pourtant, dans les faits, peu de voyageurs profitent de ces indemnités, essentiellement par manque de connaissance du dispositif. On estime que 50% des voyageurs français ne le connaissent pas, et 1/3 des voyageurs européens.
Les lobbys souhaitent également limiter les recours dans le temps à 6 mois. Ainsi, l’UFC Que Choisir et le CLCV estiment que 75% des passagers se retrouveraient exclus du droit à l’indemnisation, et mettrait en place une « prime à la piètre qualité des compagnies aériennes ». « Des reculs majeurs et inacceptables » pour des compagnies aériennes qui réalisent déjà des bénéfices records, selon ces associations de consommateurs. Ils appellent les Etats membres et les parlementaires à préserver les acquis de la jurisprudence dans ce domaine. D’autant plus que la Commission dénonce régulièrement la mauvaise volonté des opérateurs à rembourser les passagers lésés dans les temps.