Samantha Cazebonne est sénatrice des Français de l’étranger (Renaissance), par sa carrière comme proviseure dans le réseau des Lycées Français de l’étranger, elle est la cheville ouvrière au parlement de l’AEFE. Parmi ses nombreuses propositions pour maintenir la qualité de l’enseignement hors de France, les Instituts régionaux de formation (IFR) est la mesure phare de cette année 2023. Dans ce podcast, elle revient pour nos auditeurs sur les enjeux de la formation des professeurs à l’étranger. 

16 Instituts régionaux de formation

En remplacement des anciens « établissements mutualisateurs », les Instituts régionaux de formation (IRF) doivent répondre aux besoins accrus en formation. Ces nouveaux centres, qui sont basés dans l’un des établissements de la zone, sont conçus comme un “renfort quantitatif et qualitatif à la formation au bénéfice de tous les personnels“.

Cependant, les syndicats en ont une autre vision. Pour eux, c’est surtout un outil pour recruter des professeurs, hors Education nationale, qui seront embauchés sous contrat local. Une démarche qu’ils dénoncent, eux voudraient voir le contingent de professeurs détachés de France renforcé. Deux problèmes empêchent leur voeux de se réaliser. Dans l’hexagone, la pénurie de professeurs est importante et le budget de l’AEFE, pour ce poste, n’a pas été revalorisé. La directrice communication de l’AEFE, Anne Boulakia, nous révélait, il y a quelques jours, que le nombre de professeurs mis à disposition par le ministère de l’Education nationale reste constant et ce malgré le développement du réseau.

Samantha Cazebonne, qui est à l’origine de la loi créant ces IFR, en appelle donc au pragmatisme et à la recherche de l’efficacité. 

Dans le podcast, Samantha Cazebonne explique que ces décisions permettent aussi de maintenir les frais de scolarité au niveau actuel. Pour la sénatrice, si l’ensemble des professeurs étaient détachés, les coûts d’écolage seraient triplés.

Un zonage historique

16 zones ont été créées, en reprenant simplement celles existantes précédemment, c’est une décision de l’AEFE. Samantha Cazebonne fait confiance à l’AEFE pour compléter le réseau avec des annexes qui devraient se déployer dans les prochains mois.

Elle souhaite que les zonages soient pensés pour répondre aux besoins locaux, la création d’annexes va dans le bon sens.

Une formation continue

Si les IFR vont former les nouveaux professeurs, ils sont aussi ouverts à tous les professeurs qui veulent compléter leur formation.

Les Instituts régionaux de formation seront donc aussi ouverts aux professeurs en poste, détachés inclus. Cette “mise à niveau” sera évidemment prise en charge par l’AEFE et les établissements tant sur la formation en elle-même mais aussi les coûts annexes.

Pour les arrivants, les critères de recrutement pour participer à cette formation, et donc devenir professeur homologué pour le réseau, sont similaires à ceux existants en France. Tous les postulants auront un parcours universitaire sanctionné par un diplôme reconnu internationalement.

Un lancement par étapes

Actuellement, 7 à 8 IFR sont déjà actifs. Les autres centres sont bloqués par des dispositions juridiques. Selon les pays, les normes et critères pour ouvrir un centre de formation dédié à l’enseignement ne sont pas identiques. 

L’objectif reste, cependant, que tous les IFR soient opérationnels au cours de cette année. Pour le réaliser toutes les parties prenantes devront prendre leurs responsabilités. La gouvernance des IFR qui a été repensée devrait favoriser la création d’une dynamique positive. Parents d’élèves, syndicats et administration seront réunis autour de la table au cours du mois de mai pour faire un point d’étape du déploiement et chacun pourra s’exprimer et faire remonter les écueils rencontrés s’il y en a.

Une mission confiée par Pap Ndiaye

Samantha Cazebonne va suivre de près le déploiement mais aussi, à travers une mission confiée par le ministre de l’Education Nationale, va travailler à une meilleure valorisation du corps professoral.

Pour cela, comme en France, avec le ministère, elle imagine une politique de certification des savoirs acquis au fil des formations continues dispensées par les IFR. 

Mais elle invite, aussi, les acteurs de l’Education hors de France à faire émerger d’autres solutions qui correspondent à leurs besoins spécifiques comme l’enseignement des langues étrangères et le développement de parcours bilingues. 

Ainsi l’année 2023 sera charnière, les dispositions prises devraient solutionner la pénurie de professeurs dans le réseau. Samantha Cazebonne le souhaite et prend rendez-vous dans 6 mois avec tous pour établir un premier bilan.

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