Mélanie Vogel, sénatrice Europe Écologie – Les Verts pour les Français de l’étranger, expose le programme présidentiel du parti pour les expatriés. 

A cinq jours du premier tour de la présidentielle, l’élue de la République nous raconte sa vision de la communauté française à l’étranger. Elle qui a fait l’expérience de l’expatriation au Chili et au Canada, connaît les problématiques engendrées par ce choix de vie et a à cœur de faire porter les revendications de ses concitoyens dans le programme de Yannick Jadot

EELV et les Français de l’étranger 

Une communauté sans cesse en expansion

Le nombre de Français établis hors de France croît sans cesse. Face à ce constat, la sénatrice comprend très bien un tel mode de vie et l’encourage lorsqu’il est choisi pour “les bonnes raisons”. A ses yeux, il s’agit d’une expérience bienfaitrice personnellement, mais aussi pour les pays d’accueil et la France. 

Cependant, elle rappelle que de nombreux départs sont décidés à cause du manque d’opportunités de travail et d’évolution en France. Elle pense notamment aux déficits de moyens octroyés à l’égard des doctorants ou des chercheurs, et déclare que cela “doit nous faire réfléchir”. Car si certaines personnes peuvent partir, d’autres n’en ont pas les moyens. Elles sont donc obligées de rester en France et vivent donc dans “des conditions misérables”. Ici, l’élue fait référence aux professeurs qui sont payés “en-dessous” de la moyenne de l’OCDE. 

En définitive, à ses yeux l’expatriation est une belle opportunité mais ne doit pas nous empêcher de regarder les problèmes en face et de trouver des solutions

L’implication des Français de l’étranger dans la lutte contre la crise climatique 

“La bataille pour le climat n’est pas une bataille nationale, c’est une bataille mondiale, une bataille de l’humanité tout entière” déclare Mélanie Vogel. Ainsi, les Français où qu’ils se trouvent dans le monde sont impactés par les dérèglements climatiques. Il faut donc que les élus représentatifs des Français de l’étranger portent leur voix auprès du gouvernement afin de mener à bien cette transition et cette lutte. 

Elle rappelle par ailleurs, que la France, contrairement à de nombreux autres pays, compte dans ses rangs des élus pour les expatriés. Cependant, des points sont à améliorer et elle désire voir ces intermédiaires avoir plus de poids dans le débat démocratique. De plus, elle déplore les mesures politiques prises à l’encontre des Français de l’étranger. 

Les premières mesures EELV dans les cent premiers jours du quinquennat pour les FDE

Dès les cent premiers jours du mandat présidentiel, Mélanie Vogel voudrait que le gouvernement investisse massivement dans les services publics des Français de l’étranger. Notamment dans les services consulaires. Dans de nombreuses régions du monde, les personnes travaillant dans les consulats sont fatiguées et en sous nombre. Elle propose donc d’ouvrir des postes dans ces services afin de soulager les employés mais aussi de mieux accueillir et servir ses concitoyens. 

France Consulaire 

France Consulaire est un service d’accueil téléphonique centralisé à Paris et lancé sous le mandat d’Emmanuel Macron, afin de répondre aux questions des Français de l’étranger à tout moment. Pour la sénatrice, il semble important de garder et faire développer France Consulaire, mais sans pour autant amoindrir les moyens alloués aux consulats. A ses yeux, les deux services se complètent. Le premier permet de répondre plus rapidement à certaines questions factuelles car tout est numérisé. Le deuxième apporte un contact humain nécessaire dans plusieurs cas de figure. 

Les questions des expatriés 

Les établissements de l’enseignement français à l’étranger et les critères écologiques 

Virginie, une Française de Casablanca, se demande si les établissements homologués souhaitant rejoindre le réseau de l’AEFE seraient soumis à des critères écologiques ou non. 

Si ce n’est pas encore le cas, Mélanie Vogel aimerait instaurer de telles conditions dans l’octroi des homologations. Mais elle souhaiterait aller plus loin en l’imposant à tous les établissements publics français à l’étranger. A l’heure où la guerre en Ukraine se joue, l’Europe et donc la France sont poussées à ré-envisager leur dépendance aux énergies fossiles. Elles doivent trouver des alternatives viables pour ne plus dépendre de la Russie mais également des énergies non renouvelables. L’élue de la République appelle donc à investir massivement dans les énergies vertes, et à apprendre à maîtriser notre consommation énergétique des bâtiments. Elle se rapporte au programme de son candidat Yannick Jadot, en rappelant qu’il voudrait voir les aides publiques attribuées aux entreprises privées être conditionnées au respect des règles environnementales et sociales. 

Le développement des avions propres

Louis, un Français établi à Atlanta, se retrouve face au même dilemme que de nombreux Français de l’étranger : celui de devoir prendre l’avion et donc de polluer pour rentrer en France. Il se demande ainsi, si le développement des avions propres serait un projet envisageable sous un gouvernement EELV. 

A cela, la sénatrice répond qu’il ne faut pas se tromper de combat. Pour l’instant l’avion propre n’est pas un dessein sérieusement envisagé dans un temps court. Or nous devons trouver des solutions rapides pour lancer la lutte contre le réchauffement climatique. Pour l’écologiste, il est urgent de développer les alternatives aux réseaux aériens et routiers, en investissant dans le ferroviaire. Elle rappelle que la moitié de la communauté française à l’étranger est établie en Europe, et que nombre d’entre eux pourraient prendre le train pour voyager s’ils en avaient l’opportunité. EELV propose donc de rééquilibrer les rapports et les aides apportées au train. Le parti ne souhaite donc pas supprimer l’avion mais “développer et encourager les alternatives et les rendre plus accessibles”. 

Pourquoi voter pour Yannick Jadot dimanche 10 avril ? 

“Si vous croyez que la crise climatique est une priorité absolue et que vous voulez envoyer un message fort pour dire en France qu’il y a un besoin important de lutter contre la crise climatique, de le faire dans la justice sociale et de le faire dans la démocratie donc au sein d’une France qui soit dans une Europe forte, unie et plus intégrée, il y a un bulletin qui représente ces trois piliers : l’environnement, la justice sociale et la démocratie, et bien c’est celui de Yannick Jadot.”

Ecoutez l’interview avec Mélanie Vogel