Quel bilan à l’issue de la semaine de la langue française et de la Francophonie ? Pour en parler, la Secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Chrysoula Zacharopoulou, était l’invitée de TV5MONDE !

Qui est Chrysoula Zacharopoulou, la secrétaire d’État chargée de la Francophonie ?

Chrysoula Zacharopoulou, 46 ans, gynécologue de formation, fait partie des nominations surprises du gouvernement. Inconnue du grand public, cette eurodéputée franco-grecque a été promue en mai 2022 secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux. 

Née 1976 à Sparte, en Grèce, Chrysoula Zacharopoulou fait ses études en Italie et devient docteure en médecine, diplômée de l’université de Rome “La Sapienza” et titulaire d’un doctorat-PhD sur l’endométriose. Elle arrive en France en 2007, où elle pratique sa spécialité à l’Hôpital militaire Bégin, à Saint-Mandé, en région parisienne. 

Cheville ouvrière de la lutte contre l’endométriose

Avec l’actrice Julie Gayet, elle est à l’origine de l’association Info-Endométriose qui lance la première campagne de sensibilisation en mars 2016, intitulée « Les règles c’est naturel, pas la douleur », pour toucher et informer le grand public et les professionnels de santé sur cette maladie alors peu mise en lumière. Son travail lui vaut d’être nommée chevalière de l’ordre national du Mérite en 2017. 

Le 11 janvier 2022, Chrysoula Zacharopoulou remet au président de la République française un rapport dans le but d’améliorer le diagnostic et la reconnaissance de l’endométriose. Emmanuel Macron déclare à la remise des documents qu’il “ne s’agit pas d’un problème de femmes, mais de société” et lance dans la foulée la “première stratégie nationale de lutte” contre cette maladie. 

Ascension politique

Elle entame sa carrière en politique en 2019, lors des élections européennes, durant lesquelles elle s’engage aux côtés de La République en Marche. Une fois élue, elle siège dans le groupe centriste et libéral, Renew Europe. 

Une impulsion présidentielle

Avec l’aide de sa représentante personnelle pour la Francophonie, Leïla Slimani, et sur la base d’un travail remarquable de consultation citoyenne ayant permis de rassembler plus de 5000 idées, le Président de la République avait lancé le 20 mars 2018 une stratégie novatrice et ambitieuse pour la langue française et le plurilinguisme, qui mise sur l’apprentissage, la communication, et la création. Une stratégie qui s’appuyait sur la semaine de la langue française et de la Francophonie.

Cinq ans plus tard, les avancées sont nombreuses. Le français, 5ème langue la plus parlée sur terre, reste l’une des grandes langues-monde d’aujourd’hui et de demain, porteuse d’une vision de l’humanité, d’aspirations et de valeurs partagées. Il constitue un atout décisif pour rassembler autour du modèle de mondialisation que la France défend et contribuer concrètement à le mettre en œuvre, par l’éducation, le partage d’informations et de connaissances, par la création et l’innovation.

Des programmes de promotion de notre langue

La semaine de la langue française et de la Francophonie n’est en fait que l’arbre qui cache la forêt. Il existe aussi un plan “Langue française et plurilinguisme” doté d’un budget de 350 millions d’euros par an.

Le Président de la République a annoncé une contribution historique de 333 millions d’euros en faveur du Partenariat mondial pour l’éducation (PME) pour la période 2021-2025. 42,86% de ces financements ciblent les pays francophones. 

Par des programmes mis en œuvre par les opérateurs français et francophones de l’éducation : 

Le programme APPRENDRE, qui fédère l’expertise française mobilisée pour la coopération internationale en matière éducative, s’est adapté à la crise sanitaire avec la mise en place d’activités à distance et le développement de contenus en lien avec les enjeux de la continuité éducative. Fin 2021, le programme avait permis d’accompagner plus de 10 000 professionnels pour renforcer les compétences des enseignants dans 11 pays. 35 projets de recherche en éducation issus de 17 pays ont été soutenus.

Le projet « Imaginécole » propose une plateforme régionale de ressources en ligne et de formation des professeurs dans les onze pays d’Afrique francophone de l’Ouest et du Centre, en lien avec l’UNESCO, le Partenariat mondial pour l’éducation, la Conférence des ministres francophones de l’éducation (CONFEMEN) et l’OIF. Lancé en décembre 2020, ce projet vise près de 7 millions d’élèves. 

Le programme Ressources éducatives vise à renforcer l’accès équitable et “inclusif” des élèves du primaire et du secondaire en Afrique subsaharienne francophone aux ressources éducatives matérielles et numériques à usage individuel et collectif. Il a été mis en œuvre en 2020 par l’UNESCO et l’Institut français.

Le dispositif IFClasse, mis en œuvre par l’Institut français Paris, propose des formations en ligne qui ciblent le renforcement des compétences langagières des enseignants dans leurs pratiques professionnelles ainsi que le développement de leurs compétences numériques. Il est déployé progressivement en Afrique subsaharienne, en lien étroit avec les services de coopération des ambassades et les autorités locales. 

Les Universités d’été et d’hiver de France Education international (FEI) réunissent des centaines de formateurs tous les ans qui forment eux-mêmes plusieurs milliers de professeurs étrangers à l’enseignement du et en français, ainsi qu’à son évaluation. La dernière a eu lieu en juillet 2022 et a réuni près de 320 participants de 66 pays. En novembre 2023, FEI organisera pour la première fois un séminaire de formation au sein de la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts, consacré à la thématique de l’insécurité linguistique et numérique en France et à l’étranger.