Avec nous aujourd’hui, le sénateur représentant les Français établis hors de France et président de la fédération des Français de l’étranger du parti “Les Républicains”, Ronan Le Gleut. Le parlementaire a dénoncé dans une intervention au Sénat ce qu’il appelle l’omerta qui règne au Quai d’Orsay. Il a accepté de nous en dire plus dans un podcast à découvrir ci-dessous. 

Silence sur les cas de harcèlement

Depuis la publication d’un arrêté en 2020, il existe un « référent écoute » chargé du recueil et du traitement des cas de harcèlement au sein du Ministère des Affaires étrangères et des administrations qui en dépendent. Cependant, en mars dernier, alors que l’Assemblée des Français de l’étranger désirait entendre ce dernier lors d’une audition, celle-ci a été refusée par le Quai d’Orsay. 

Une situation qui n’a pas manqué d’étonner le sénateur Ronan Le Gleut, qui a décidé de faire la lumière sur les cas qui auraient pu se présenter et ainsi connaître les procédures et les sanctions qui ont suivi. Dans cette quête, le parlementaire se dit confronté à une omerta. Ainsi, le 6 juin 2023, il a donc logiquement posé la question au gouvernement alors qu’un signalement sur le poste diplomatique de Toronto semble avoir finalement conduit à ce que les personnes ayant signalé le dysfonctionnement soient elles obligées de quitter leur poste.

Si l’Exécutif lui a répondu, lui assurant que 98% des cas traités ont abouti à une sanction, c’est, selon Ronan Le Gleut, pour prolonger cette omerta. 

Une omerta généralisée ?

Pour le sénateur Ronan Le Gleut, ce mutisme de l’administration consulaire s’est, malheureusement, étendu à de nombreux pans du fonctionnement de cette dernière.

Ainsi, il fait référence à une autre anomalie. En effet, une circulaire relative aux relations entre les postes diplomatiques et les Conseillers des Français de l’étranger précise que les parlementaires peuvent avoir accès aux échanges entre les élus et l’administration comme aux procès-verbaux des Conseils consulaires. Pourtant le ministère refuse de les communiquer, un recul net, et ce alors que celle écrite du temps de Philippe Douste-Blazy (2005-2007) sur le même sujet permettait de verser au domaine public ces éléments. De quoi s’interroger sur les raisons qui poussent la direction des Français de l’étranger à s’enfermer dans une telle opacité.

Besoin de transparence

Y-a-t-il plus à découvrir ? Le cas du Consul de France à Marrakech qui a prêté la résidence officielle à un ami pour organiser des soirées privées, pendant 2 ans, tend à démontrer que beaucoup de situations inacceptables sont cachées à nos parlementaires et aux expatriés. La nomination d’une nouvelle directrice à la tête de l’administration consulaire dans les prochaines semaines, Pauline Carmona (ancienne Consule à San Francisco et actuelle conseillère de la Première ministre), ouvrira-t-elle peut-être une nouvelle ère ?