Et si le sommet était centré sur les techniques d’armement, l’élu AFE – Hervé Sérol – a observé que les technologies, la chimie et la santé étaient également au menu des discussions… Et contrairement au concurrent chinois, la Russie sait que la coopération est essentielle avec une partie du personnel venu de la fédération, et une autre recruté sur place… Un retour en force, alors que plusieurs parties de l’Afrique sont déjà sous influence d’autres pays comme la France, l’Angleterre, la Chine, les Etats-Unis, le Portugal et l’Espagne… Même si la France ne s’annonce pas vaincue, en mettant à contribution la Chambre de Commerce franco-russe… L’expertise, la connaissance de la langue, l’implantation ancienne pourrait avoir son importance et son poids pour les Russes… 

Pourtant, la présence russe en Afrique remonte à plus d’1 demi-siècle et la fin du colonialisme… L’URSS a clairement posé ses ambitions en 1955, lors de la conférence de Bandung, en se donnant l’objectif d’accompagner les territoires vers l’indépendance… De là naissent le barrage d’Assouan, ou encore la nationalisation du canal de Suez, avec une implantation également en Angola et au Mozambique… Mais les plans ont été contrecarrés par la chute de l’URSS, et la Russie de Boris Elstine abandonnant ses anciens alliés… Vladimir Poutine veut donc restaurer l’empire…

Et cela passe notamment par la vente d’arme… Et pour amadouer des pays comme l’Egypte, l’Angola, l’Algérie, la Lybie, le Mozambique, la Tanzanie, et l’Ethiopie, la Russie s’est posé en défenseur des opprimés, bien loin de la réalité et de son passé colonialiste dans les pays d’Asie notamment… Mais reste subtile en annonçant : « Les problèmes africains doivent être réglés par les Africains », ne voulant ainsi pas interférer dans les régimes africains… Une illustration directe avec les relations entretenues avec le régime de Bachar Al Assad… 

Poutine propose donc aux dirigeants africains de ne pas s’occuper de leurs affaires, mais de s’intéresser à leur sécurité… Et le sommet s’est donc rapidement mué en opportunité de développement, à un salon d’armement… Et les échanges entre la Russie et l’Afrique s’élèvent à 20 milliards de Dollars, dont 12 milliards avec l’Afrique du Nord… C’est pourtant plus de 10 fois moins que les 200 milliards de dollars chinois et les 275 milliards européens… 

Et la Russie compte sur ses facilités financières, avec des cibles bien définies : la Centrafrique, Madagascar, Angola ou encore Soudan, pour les affranchir des embargos, qu’elle attribue aux anciennes puissances coloniales… Et si l’Afrique représente un débouché pour la Russie, avec 40% des commandes actuelles, la Russie n’a l’air d’être qu’une option pour l’Afrique… Pourtant 900 hélicoptères russes sont en Afrique et 12 milliards de contrats ont été signés… Poutine a également proposé d’effacer des dettes pour avoir une longueur d’avance sur la concurrence… Mais en déhors des armes, la Russie n’a rien à proposer.. Et contre qui seront-elles dirigées ? La question reste entière…

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