Interview du Père Rémy Kurowski aumônier de la communauté catholique francophone de HK depuis 2012, coordinateur des communautés catholiques francophones d’Asie et chargé de développement missionnaire de sa congrégation (les pallotins) dans certains pays d’Asie. Rémy Kurowski est également docteur en science théologique (ICP, canonique) et en histoire des religions et d’anthropologie religieuse de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV). Aujourd’hui il nous parle de la dernière déclaration signée par le pape François sur la bénédiction des couples en situation irrégulière et des couples homosexuels, hors liturgie.

Nos questions :

Avant d’aborder le sujet sur la bénédiction des couples homosexuels, parlez-nous de ce que voulait le Pape François avec le synode sur la synodalité.

Alors avec ce lancement sur ce synode, vous venez de l’expliquer, tous les sujets étaient sur la table.

L’un de vos podcasts diffusés le dimanche sur notre, revient sur ce sujet de la bénédiction des couples homosexuels, vous remettez ce sujet dans le cadre du contexte, je cite, d’une évolution générale où les constructions mentales traditionnelles s’effondrent, tout en essayant de résister comme elles peuvent, pour laisser place à de telles nouveautés, ajoutant que le pape François se tient au milieu d’une tempête ainsi provoquée, qu’aux yeux de certains, à son tour lui-même alimente. Pouvez-vous nous expliquer votre pensée ?

On sait aussi qu’il y a plusieurs épiscopats, surtout aux États-Unis et en Afrique qui ont violemment réagit aux propos du pape, que craignent-ils ? quels sont selon vous les risques majeurs d’une telle prise de position ?

La déclaration du 18 décembre du Pape François peut paraître ambiguë pour certains. Je cite : « Il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sous une forme qui ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales, afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage », énonce le texte daté du 18 décembre 2023. Et notamment le fit que ce soit dans le cadre d’un “geste pastoral” et en dehors de toute liturgie ? Expliquez-nous ?

Donc on autorise ces bénédictions, elles sont faites en dehors d’un cadre liturgique. Avec cette décision, est-ce que vous pensez que l’Église prend un risque ?

Quel constat faites-vous par rapport à tout ça ? Vous aviez évoqué dans votre podcast la bénédiction non sacramentaire à sa place dans la vie de la communauté chrétienne, sa légitimité se trouve dans la Bible, Expliquez-nous votre constat un peu par rapport à tout ça.

Vous évoquez aussi en termes de constat, une nécessité à former les prêtres et les évêques à la charité pastorale.

Sur cette notion de constat, ce qui était aussi intéressant dans votre intervention, dans votre podcast, c’était cette citation de Saint Thomas d’Aquin.

Et vous, Père Rémy, à titre personnel, et avec le bagage que vous avez depuis plusieurs années, selon vous, que peut-on dire sur ce texte ?

Pensez-vous qu’il y a besoin quand même de repréciser les choses ? Je crois que ce qui était important pour vous c’était surtout de ne pas culpabiliser.

Nous sommes sur une évolution de la société, ce que vous avez très bien expliqué, évolution de choses qui maintenant sont rendues visible, non pas qu’elles n’existaient pas jusqu’à présent mais elles n’étaient juste pas visibles. Comment faire fonctionner l’Église et l’évolution de notre société ?