Le 1er janvier, le Portugal a donc pris la suite de l’Allemagne à la présidence tournante de l’Union Européenne.

Et le premier ministre – Antonio Costa – doit gérer d’entrée de jeu, le nouvel accord d’investissement conclu avec la Chine, après 7 années de négociations. Un accord qui a froissé les Américains, alors que le nouveau président, Joe Biden, appelle de ses vœux, un dialogue transatlantique sur « le défi stratégique que pose la Chine et son assurance grandissante sur la scène internationale ». Cependant, Antonio Costa ne souhaite pas infléchir sur cette question, et considère que tout abandon des négociations aurait renvoyer « un très mauvais signe », lors d’un entretien avec le partenaire d’Euractiv : Lusa.pt

Antonio Costa reconnait, cependant, que Washington constitue un allié de la plus haute importance, et que Joe Biden renvoie des « signes encourageants », notamment dans sa volonté de rejoindre l’accord de Paris, et son approche multilatérale.

L’une des priorités de la présidence portugaise de l’UE, est également de se rapprocher de l’Union Africaine. Les dirigeants lusitaniens ont d’ailleurs fait savoir au président du Conseil européen – Charles Michel – qu’ils souhaitaient que le sommet entre UE et UA, repoussé à plusieurs reprises en 2020 à cause du Covid, soit organisé pendant la gouvernance portugaise. L’UE souhaite ainsi garder des relations amicales au moment où un accord de libre échange a été signé à l’échelle continentale, en Afrique. Des relations que le premier ministre portugais souhaite aussi avec l’Inde, exprimant là-aussi sont envie de « poser les jalons de relations futures » avec l’Union indienne, lors d’un sommet entre les deux parties.

Enfin, sur le plan européen, Antonio Costa souhaite tenir un rôle de fédérateur, après le Brexit. Le premier ministre portugais souhaitant même ne pas « passer ces différences d’opinions sous silence ». Notamment au sujet de la migration et de la solidarité budgétaire. Concernant le véto posé par la Pologne et la Hongrie sur le budget septennal de l’UE, Antonio Costa considère que la ligne rouge a été franchie. Et rappelé que le Portugal s’était engagé dans l’UE en 1986, non pas pour l’€ et le marché intérieur (qui n’existaient pas encore), mais pour « les valeurs de liberté et de démocratie ». Le Portugal se posera donc en garant du dialogue, afin de trouver des terrains d’entente.