On s’intéresse au classement PISA, publié le 3 décembre, et qui définit le niveau global des élèves, pays par pays. Publié pour la première fois en 2000, ce classement est établit tous les 3 ans, et s’attache à définir les niveaux de compréhension de l’écrit, des mathématiques et des sciences. Il s’appuie sur les résultats de 600 000 jeunes de 15 ans, scolarisés dans 79 pays, en 2018.

Le premier enseignement est que les pays développés n’ont pas enregistré d’amélioration au cours de la dernière décennie. Pourtant, les dépenses d’éducation ont augmenté de 15%. En revanche, les régions et territoires chinois ont pris la tête du classement dès leur première participation. Notamment en terme de compréhension de l’écrit.

En ce qui concerne les pays membres de l’OCDE, l’Estonie, le Canada, la Finlande et l’Irlande dominent le classement. La France, elle, se maintient dans une position moyenne. Les inégalités les plus prégnantes sont liées à l’origine des élèves. Les incivilités en classe y sont également en hausse et témoignent d’une dégradation du rapport à l’autorité et l’éducation.

Dans les pays de l’OCDE, ¼ des élèves ont du mal à effectuer des tâches simples en compréhension de l’écrit. La proportion d’élèves médiocres, filles et garçons confondus, a augmenté depuis 2009. Ainsi, 25% des élèves de l’OCDE n’atteignent pas le niveau de base en science, et 24% en mathématiques. Ils ne peuvent ainsi, pas convertir un prix dans une autre monnaie. Pire, un nombre croissant d’élèves, déclarent ne pas être heureux durant les études. Malgré tout, 2 élèves sur 3 se déclarent satisfait de leur vie. Enfin, les filles redoutent davantage l’échec que les garçons, quand 1 élève sur 4 se dit victime de harcèlement.

Du côté des satisfactions, le Portugal, la Suède et la Turquie ont sensiblement améliorer leurs résultats respectifs. Or, l’écart des résultats entre les élèves issus des milieux socio-économiques favorisés et défavorisés est de plus en plus important. Les 10% les plus riches, ont l’équivalent de 3 années scolaires d’avance sur les 10% les plus pauvres en moyenne. Les élèves dépassent la moyenne de l’OCDE dans 11 pays.

De plus, en moyenne, 13% des élèves étaient issus de l’immigration en 2018, contre 10% en 2009. Ils obtiennent en général des résultats inférieurs en compréhension de l’écrit. Il existe pourtant des pays où les élèves issus de l’immigration ont des scores supérieurs ou équivalents à ceux de leurs camarades autochtones, comme l’Arabie Saoudite, l’Australie, la Jordanie et Singapour, notamment. Dans les pays de l’OCDE, les filles ont une avance équivalente à près d’une année. Les garçons, eux, devancent les filles en Mathématiques, mais sont moins bons en sciences. Et si plus d’1 garçon sur 4 envisagent une carrière d’ingénieur, les filles sont moins d’1 sur 6.

La dernière enquête PISA montre également que les technologies numériques sont en train de rendre la lecture hasbeen, voire une perte de temps, selon de plus en plus d’élèves.

Concernant la France, elle est 23è pour la compréhension écrite, 25è pour les Maths et 24è pour les sciences. Si la compréhension écrite est légèrement supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE, les résultats en maths ont diminué, notamment dans la première partie des années 2000. Notez tout de même que le quart des élèves français les plus faibles se classent au niveau des pays les plus en retard, comme la Turquie. Et en France, 10 fois plus d’élèves favorisés ont des meilleurs résultats que les élèves défavorisés (de 20% à 2%). La France fait ainsi partie des pays les plus inégalitaires, laissant place à une certaine fatalité sur l’ascenseur social. 1 élève défavorisé sur 5 renoncent à des études supérieures. Et le rôle des enseignants est montré du doigt, quand seulement 57% d’entre eux s’intéresse aux progrès des élèves (70% dans l’OCDE). 1 élève français sur 2 se plaint ainsi du bruit en classe. Enfin, le pessimisme à la française se propage également chez les jeunes, avec seulement 59% d’élèves français qui déclarent avoir confiance en eux, contre 71% dans l’OCDE.