L’article 18 aurait dû entériner le résultat des élections consulaire. Or, le texte a été promulgué le 1er juin, et non le 31 mai. Un jour de retard qui a de lourdes conséquences, puisque la prolongation des mandats des élus de Madagascar et d’Inde en dépendait. Ce retard a également paralysé l’action des élus locaux dans les circonscriptions pendant des semaines. 

Jean-Baptiste Lemoyne a donc réunit les parlementaires en visioconférence ce jeudi matin, ainsi que le Président de l’Assemblée des Français de l’étranger, Marc Villard, ainsi que des Conseillers consulaires. L’Exécutif et les élus se sont accordés pour organiser les élections partielles en Inde et à Madagascar, le 7 novembre 2021. C’est l’option proposée qui permet des élections au plus vite. Si le soulagement est unanime, les élus se sont étonnés de découvrir les solutions imaginées au dernier moment. 

Cependant, plusieurs reproches sont formulés. Le premier d’entre eux, que le vote en ligne n’ait pas été retenu. C’est notamment ce qu’a regretté l’élu consulaire à sa succession à Madagascar, Jean-Hervé Fraslin, qui estime que « le 30 mai dernier, 86% des suffrages ont été exprimés par internet ». Cela s’explique notamment par le marché conclu avec le prestataire retenu. L’appel d’offres ne prenait pas en cause les annulations ou le report de l’élection. De l’amateurisme de la part du gouvernement, pour nombre de candidats. Un contrat qui avait pourtant été initié par le gouvernement socialiste, avant 2017. La plupart des candidats et des élus réclament donc l’ouverture de bureaux complémentaires. Cependant, la pandémie et le manque de budget sont autant de contraintes qui semblent impossibles à surmonter pour l’administration. 

Deuxième problème, la session de l’AFE, qui devait se tenir à l’automne, devrait être annulée. Or, 90 élus de l’Assemblée des Français de l’étranger devaient donner leur avis sur les dispositions que prévoit le gouvernement, pour 2022. Il se pourrait, en effet, que le gouvernement profite de la Loi de Finances 2022 pour récupérer les crédits non consommés du fonds de solidarité et d’urgence pour les expatriés mis en place en 2020 pour répondre à la pandémie, et qui ont été largement sous-employés. Marc Villard a d’ailleurs alerté Jean-Baptiste Lemoyne à de nombreuses reprises sur ce point précis. Mais y avait-il le choix ? Comment réunir une Assemblée, alors que certains membres ne sont plus légitimes ? Ceux qui ont été élus en mai 2021, ne s’exprimeront qu’à partir du 5 décembre. Des décisions qui ne satisfont réellement personne mais qui permettent de débloquer la situation et de relancer le fonctionnement des institutions liées aux Français de l’étranger.