Un scrutin dont la campagne aura duré près de 2 ans, avec le report lié à la pandémie. 

Le premier enseignement, c’est la victoire d’Europe Ecologie Les Verts, qui devient la première force politique des expatriés, avec près de 150 élus issus de leurs listes, qui ont remporté leur zones. Au final, EELV s’impose partout dans le monde, sauf en Afrique. Mais, à l’instar des autres groupes politiques, le responsable du parti pour les Français de l’étranger – Alexandre Château-Ducros – regrette la faible participation, et notamment la méthodologie du vote en ligne. Pour lui, il faut « exploiter toutes les pistes pour augmenter la participation ».Enfin, sur la question d’élire un Consul, plutôt qu’un élu local, Alexandre Château Ducros considère qu’ « il ne faut pas confondre le rôle politique et administratif ». Et pour ce qui est des élections des Conseillers et des Sénateurs, EELV estime que le succès passera par l’union de la Gauche, autour des écologistes. 

De son côté, le parti de la majorité présidentielle remporte 76 sièges, rejoints par 14 élus sans étiquette, qui rejoignent finalement LREM. Leurs futurs grands électeurs sont d’ailleurs principalement en Europe. Un résultat satisfaisant, aux yeux de la responsable de la campagne des consulaires pour LREM – Anne Genetet – qui rappelle que le parti n’existait pas lors des dernières élections, en 2014. D’autant que, du fait de la pandémie, plusieurs membres de LREM n’ont pas pu se rendre sur tous les continents pour mener campagne. Et pour elle, les dysfonctionnements liés au vote en ligne, est imputable à l’Assemblée des Français de l’étranger. Cependant, avec 90 élus disséminés sur l’ensemble du globe, on imagine mal comment des membres de la majorité pourront truster des places de l’AFE et s’imposer dans le collège des 12 sénateurs. 

De leur côté, Les Républicains appliquent la méthode Coué, et estiment résister. Ils ont notamment remporté la circonscription de Hong-Kong. Mais dans le même temps, ils se sont inclinés en Suisse, en Belgique, et en Espagne notamment. Mais avec plus de 100 élus, ils peuvent sereinement envisagé un poste de sénateur, et même envisager un autre siège. Reste à savoir si l’Alliance Solidaire de Jean-Pierre Bansard captera trop d’élus LR, ou non. Et Ronan Le Gleut d’expliquer quelques défaites, par les embuches rencontrées pendant cette campagne. 

Notez aussi que les 54 élus affiliés PS, constitue presque une surprise. Un sénateur socialiste semble même à la portée, avec les élus étiquetés « Français du Monde ». Cependant, c’est un total inférieur à 2014, et le salut passera par des alliances avec EELV et la France Insoumise. Ségolène Royal pousse également dans ce sens, en cherchant activement des colistiers. Et pour Cécilia Gondard, la faible participation s’explique par la fermeture des agences consulaires, notamment. Enfin, elle regrette le manque de contrôles des campagnes, comme ce qui est fait en France. 

Enfin, avec 49 élus, la France Insoumise confirme les résultats de 2017, alors qu’il s’agissait d’une entrée dans le jeu des élections des Français de l’étranger. Florence Poznanski, co-animatrices des Français de l’étranger pour LFI, confirme une stratégie de fédération populaire, pour les élections de l’automne. Et LFI a réalisé ses meilleurs scores en Amérique latine. 

Les élections consulaires ont donc, bel et bien, redistribué les cartes, à l’image d’EELV et LREM. Mais ces résultats annoncent aussi un scrutin de 2022, nettement plus compliqué qu’en 2017, pour le parti d’Emmanuel Macron…