Rappelons d’abord que le Secrétaire d’Etat au Français de l’étranger a fixé les élections consulaires aux 29 et 30 mai 2021, et les élections à l’AFE les 26 et 27 juin prochains. Mais la Covid19 menace une nouvelle fois la tenue de ces élections, mais ce ne serait pas sans conséquences, juridiques notamment. La loi prévoit qu’un report soit acté jusqu’à 5 jours avant la publication du décret portant convocation des électeurs, en fonction de la situation sanitaire. Il faudra donc attendre le 23 février pour savoir si les élections se tiendront.

Mais un nouveau report serait-il légal ? Ce serait d’abord prolonger une nouvelle fois le mandat des élus de 2014. Un problème de représentativité quand on sait que la communauté française a cru de plus de 50% et que la diversité est toujours plus grande. C’est surtout la deuxième fois que le scrutin est reporté. Mais le principe constitutionnel de droit à la protection de la santé constituerait sans nul doute un motif d’intérêt général qui conduirait à un deuxième report. Quant aux Sénateurs, le même principe pourrait s’appliquer pour les élections sénatoriales.

Ces reports sont donc constitutionnellement possibles, mais ce ne serait pas un bon calcul politique de les remettre à 2022. Les élections présidentielles et législatives risqueraient de subtiliser les enjeux locaux, et d’écraser la participation. Or, un faible taux de participation pourrait aboutir à l’annulation du scrutin. D’autant que le vote par correspondance n’a pas donné toute satisfaction, notamment avec l’annulation d’une élection à New-York, en 2010. ET à 3 élections en 2022, les risques d’erreur humaine sont multipliés.

Le renouvellement de nos élus locaux semble donc s’éloigner. Et reporter à 2023 entraînerait un prolongement du mandat de plus d’1/3 des représentants des Français de l’étranger. Une première sous la 5è République. Pour l’instant, le record est détenu par les élus régionaux qui avait vu leur mandat prolongé de 21 mois, à cause de la réforme sur les grandes régions.