Le candidat a publié un message sur sa chaîne Youtube, qui comptabilise près de 200 000 vues, en moins de 24h. Un record pour un sujet sur l’expatriation sur Youtube.

Et alors que les thèmes centraux de « reconquête », prônés par Eric Zemmour, peuvent sembler aux antipodes des valeurs véhiculés par les expatriés, son discours trouve un écho inattendu. Une enquête, menée en octobre dernier, indiquait que 25% des Français établis hors de France, étaient disposés à voter pour l’ancien polémiste. Et si Eric Zemmour tente de balayer les problèmes auxquels sont confrontés les expatriés, il s’agit d’une « instrumentalisation très mal réussie », selon la Sénatrice EELV des Français de l’étranger, Mélanie Vogel. 

Dans sa vidéo, le candidat Zemmour revient sur la croissance historique du nombre d’expatriés, passés d’1 million en 2010, à 2,5 millions, 10 ans plus tard. Il y voit ainsi la conséquence du déclassement économique de la France. Un raisonnement qui prouve qu’Eric Zemmour ne connaît pas les motivations des expatriés, selon la sénatrice LREM Samantha Cazebonne, à qui l’ancien polémiste fait penser à Ségolène Royal. Pour la sénatrice, la principale motivation est le projet de vie qui se cache derrière, qui motive les expatriés à s’en aller. Moins de 10% d’entre eux auraient quitté la France pour des raisons économiques, selon Anne Genetet. 

En revanche, Eric Zemmour revient sur le coût de la scolarité, jugé trop onéreux. Il aborde aussi le sujet de la fiscalité, en souhaitant s’attaquer à la CSG et à l’impôt de solidarité. Il s’attaque enfin, à la réforme de l’administration consulaire, et la dématérialisation, « mal menée », selon lui. 

Les partis semblent donc solidaires contre l’émergence du mouvement d’Eric Zemmour. Car on le sait, les expatriés avaient voté majoritairement pour un candidat encore jamais élu, en 2017 : Emmanuel Macron. Une envie de remise à zéro, que certains ont appelé « dégagisme », qui pourrait, aujourd’hui, être incarné par Eric Zemmour. La modernité en moins. Il n’y a en tout cas, que l’élu dit « excentrique » des Français de l’étranger, comme Joachim Son-Forget, qui le soutient officiellement.