Bonjour à tous !

Je vous parlais dans récemment de la résilience, cette capacité que j’observe au quotidien chez mes clients et qui se développe et se muscle dès qu’on a pris conscience de cette ressource.

J’ai aussi observé que nous n’avions pas tous la même attitude face aux échecs et aux réussites.

 

Carol Dweck, professeur à Stanford, a démontré au cours de ses recherches que le développement des individus est directement lié à leur manière de considérer leur intelligence.

Elle décrit 2 types de comportements distincts : l’état d’esprit fixe (fixed mindset en anglais) et l’état d’esprit flexible ou de développement (growth mindest).

 

Il s’avère que notre état d’esprit par rapport à nos capacités est un facteur clé de la manière dont nous réagissons à l’échec et contribue significativement à nos chances de succès.

Cela concerne tous les domaines : notre intelligence, notre personnalité, nos talents artistiques, notre capacité managériale, nos réussites sportives, etc.

L’état d’esprit fixe consiste à croire que nous avons un niveau d’intelligence et de compétences donné, qui ne varie pas (ou très peu) dans le temps. Quand on possède cet état d’esprit, l’échec est définitif, sans appel et à éviter à tout prix. Tout effort est symptôme d’insuffisance. Les individus à l’état d’esprit fixe se disent que leur intelligence et leurs aptitudes sont ce qu’elles sont et que leurs résultats dans la vie ne viennent que prouver leurs compétences. Ils ne croient pas qu’ils puissent s’améliorer.

L’état d’esprit flexible consiste à croire que, peu importe notre niveau d’intelligence et de compétences actuel, nous pouvons le modifier, même significativement, à travers l’effort et l’exercice.

Les personnes avec cet état d’esprit pensent qu’il est toujours possible de s’améliorer et de progresser en faisant des efforts et en essayant de nouvelles stratégies. Selon cette mentalité, l’échec est juste temporaire, et représente même une aiguillon pour s’améliorer. L’effort a une connotation très positive, parce que c’est l’élément qui permet de développer le talent.

 

Avoir un état d’esprit ou l’autre est très lié à la manière dont nos parents et nos enseignants ont célébré nos succès. S’ils admiraient notre intelligence et notre talent, cela nous a incité à développer une mentalité fixe. Si au contraire ils admiraient nos efforts et notre implication, cela nous a plutôt incité à développer une mentalité flexible, de développement.

 

Et aujourd’hui en tant que manager vous avez la capacité de faire progresser et évoluer vos équipes et collaborateurs.

 

Comment ?

 

Un 1er axe de travail est celui que vous allez faire pour vous. La prise de conscience de l’existence de ces 2 états d’esprit est évidemment un premier pas. Vous déterminerez ensuite, en toute bienveillance avec vous-même, quel état d’esprit vous avez l’habitude d’utiliser. Et rappelez-vous, rien n’est définitif, tout peut évoluer et vous avez toujours le choix !

 

Carol Dweck nous alerte aussi sur le fait que personne n’a un état d’esprit flexible en toute chose et en tout temps. Tout le monde est un mélange d’état d’esprit flexible et fixe en même temps.

Vous pouvez tout à fait avoir un état d’esprit flexible dans un domaine mais présenter des traits qui vous maintiennent dans un état d’esprit fixe dans certains autres domaines. Le travail sur l’état d’esprit flexible consiste donc plutôt à déterminer les déclencheurs de l’état d’esprit fixe et à comprendre le mécanisme qui fait passer de l’état d’esprit de développement à l’état d’esprit fixe. 

 

Je vous propose 4 questions quotidiennes pour développer votre état d’esprit flexible.

Posez-vous un moment à chaque fin de journée, écrivez les réponses et consignez-les dans un journal, vous pourrez mesurer ainsi vos progrès au fil du temps.

Quelles mesures avez-vous mises en œuvre pour réussir aujourd’hui ?

Qu’avez-vous appris de votre performance d’aujourd’hui ?

Quelles sont les stratégies différentes que vous auriez pu utiliser ?

Comment avez-vous persévéré lorsque les choses se sont révélées difficiles ?

 

Pour travailler avec votre équipe et la faire évoluer vers un état d’esprit flexible et donc une meilleure performance, je vous propose plusieurs pistes ou mises en situation !

 

Quand vous donnez des signes de reconnaissance à l’équipe faites-les, non pas sur les résultats, mais sur les processus utilisés pour y arriver : valoriser leurs choix, leur stratégie et leurs efforts.

Donnez des objectifs qui encouragent l’acquisition de nouvelles compétences et connaissances qui permettent l’amélioration de la performance collective.

Vous pouvez également valoriser les échecs au lieu de les conspuer ou les mettre sous le tapis, que diriez-vous de célébrer les échecs chaque mois ?

 

Lorsque vous êtes en face à face avec votre collaborateur, vous pouvez lui poser des questions pour faire évoluer ses croyances et ses suppositions. Par exemple, lorsque vous entendez « Je ne suis pas bon à cela », demandez-lui « Qu’est-ce que tu ne comprends pas » ? Quand il dit « Je ne peux pas le faire » demandez-lui « comment peux-tu t’entrainer à le faire ? » Quand il dit « l’équipe d’à côté réussit (sous-entendu et nous pas) » proposez lui « qu’est-ce que cette équipe sait faire et que nous pouvons reproduire ? »

 

En agissant de la sorte, vous portez un regard soutenant sur vos collaborateurs et créez les conditions de leur succès.

 

Je vous souhaite de belles expérimentations et à bientôt !