Très peu de sujets liés directement aux Français de l’étranger ne sont abordés par les candidats. Les rendez-vous et meetings prévus à l’étranger ont été déprogrammés, ou tout simplement annulés. Une campagne parasitée par le Covid, la guerre en Ukraine, et la déclaration tardive du Président de la République. 

Pourtant, en 20 ans, le nombre de Français établis à l’étranger a été multiplié par quatre, passant de 385 000 en 2002, à 1 millions 614 mille, au 1er janvier 2022. Une réserve de voix loin d’être négligeable en cas de scrutin serré. En 2017, les expatriés avaient largement voté pour Emmanuel Macron, avec 40,4%, contre 24,1% pour l’ensemble des Français au 1er tour. Et même 93% sur l’ensemble des deux tours. 

Et si 90% des expatriés sont heureux de vivre à l’étranger, ils sont 78% à s’intéresser à la campagne présidentielle, selon la troisième édition de l’Observatoire de l’expatriation, publié le 15 février. 84% d’entre eux ont même déclaré qu’ils iront voter, dont 88% pour les moins de 35 ans. Des chiffres largement supérieurs à la moyenne nationale. Et selon la même étude, les expatriés dégagent trois grands thèmes : l’environnement (58%), la protection sociale (54%) et l’éducation et la formation (49%). En revanche, 86% des Français de l’étranger estiment que leurs préoccupations ne sont pas assez abordées dans les programmes. 52% attendent que les candidats évoquent leurs droits à la retraite, et 40% la couverture santé. Ils sont, enfin, très attentifs au fait que le soutien de la France, lors des crises économiques et sanitaires, reste aussi une priorité. 

Des préoccupations transmises aux candidats. Rapide tour d’horizon de leurs principales propositions :

Du côté d’Emmanuel Macron, Samantha Cazebonne promet des projets en adéquation avec les attentes, sans les préciser. Valérie Pécresse a annoncé la réforme des bourses scolaires, la création d’un statut de résidence d’attache, mais aussi la mise en place d’un fonds pérenne de solidarité. Pour Jean-Luc Mélanchon, la problématique fiscale est la priorité, avec un impôt universel pour les entreprises et les citoyens français, que leurs revenus soient générés en France, ou à l’étranger. Il souhaite aussi renforcer les Alliances françaises à l’étranger. Anne Hidalgo, elle, consacre un seul de ses 68 points aux Français de l’étranger. Celui de revenir sur les coupes budgétaires. Du côté d’Eric Zemmour, son parti – Reconquête – s’enorgueillit de compter 7 500 militants, dont une partie hors d’Europe. Pourtant, aucune réelle propositions, et même la découverte, pour plusieurs de ses conseillers, que les Lycées français à l’étranger étaient payants pour les expatriés. Enfin, Marine Le Pen promet de renforcer les Lycées Français dans le monde, en augmentant leur budget, sans pour autant permettre la gratuité aux expatriés. Elle veut aussi venir au chevet des Alliances et Institut français. Mais aussi mettre en place une imposition universelle pour les entreprises. 

Sachez, en tout cas, que lesfrançais.press recevront les porte-parole ou candidats de LREM, LFI et du RN, d’ici le 10 avril. L’occasion d’en dévoiler un peu plus sur leurs ambitions pour les Français du bout du monde.