Le système de santé hongkongais peut être un vrai labyrinthe. Voici ce qu’il faut savoir pour mieux le comprendre et surtout pour savoir à qui s’adresser lorsque vous en avez besoin.

Par Amélie Dionne-Charest

 

1) La toute première chose à savoir est que le système de santé est de qualité.

– Hong Kong a un système de santé reconnu dans le monde entier pour son excellence. En 2018, il a été classé numéro 1 par Bloomberg pour son efficacité.

– Seul 6% du PIB est attribué à la santé alors qu’en France il s’agit de 11%, et aux États Unis de 17%.

– Hong Kong à l’espérance de vie la plus élevée au monde. Elle est de 81.9 ans pour les hommes et de 87.6 ans pour les femmes. Si on compare à la France, c’est 2 ans et demi de plus pour les hommes et les femmes.

– Le taux de mortalité infantile y est parmi les plus faibles au monde. 1,8 décès pour 1 000 naissances alors qu’en France il y a en moyenne 3,7 décès pour 1 000 naissances.

 

2) La deuxième chose à savoir sur le système de santé à Hong Kong c’est qu’il est à deux vitesses.

– Vous avez d’une part un service public universel financé par le gouvernement et d’autre part un secteur privé de la santé qui est l’un des plus chers au monde si ce n’est le deuxième plus cher au monde après les États-Unis.

– Plus de 80% de toutes les hospitalisations à Hong Kong sont absorbées par les hôpitaux public alors que plus de 70% des consultations de médecine courante – ce qu’on appelle on anglais les primary care services – sont effectués dans privé.

– Voici comment les secteurs public et privée sont structurés :

– Le secteur public est supervisé par le “Hospital Authority” ; une division officielle du Ministère de la Santé. La ville est divisée en 7 zones géographiques, 7 Clusters, et compte 43 hôpitaux publics, 73 cliniques générales et 48 cliniques spécialisées. Ces divisions par Cluster permettent aux habitants d’avoir une continuité de soins en fonction de leur lieu d’habitation. Le réseau public c’est 28 000 lits et 18 services d’urgence (appelé Accident & Emergency Department).

– Le secteur privé quant à lui est composé de 12 hôpitaux. Cela représente environ 4,600 lits et deux services d’urgence AU Gleneagles Hospital et AU Union Hospital. Fait intéressant : plus de 50% des médecins à Hong Kong exercent dans le privé mais ne servent que 10% de la population.

 

3) La troisième chose à connaître du système de santé à Hong Kong, ce sont les différences principales entre le public et le privé.

Les délais d’attente dans le secteur public sont très longs et peuvent atteindre plus d’1 an pour certaines spécialités. Ces délais sont principalement dus à la forte demande d’une population hongkongaise vieillissante.

– A l’inverse, dans le secteur privé, on obtient son rendez-vous très rapidement, en quelques jours et souvent le jour même.

 

– Les coûts du secteur public sont très faibles comparés au secteur privé. Il suffit d’avoir une HK ID pour être éligible aux tarifs du public : 180 HKD pour une admission aux urgences ; 120 HKD pour une nuit aux soins intensifs, 50 HKD pour une consultations avec un généraliste. Les tarifs du public sont accessibles, transparents et prévisibles. 

– Le secteur privé en revanche est l’un des plus chers au monde. Les tarifs ne sont sont pas régulés ni standardisée. Un traitement du cancer par exemple peut varier entre 1 et 2 millions HKD et un événement heureux comme un accouchement est de 100 000 HKD minimum.

 

– Le confort est un autre point de clivage entre le public et le privé. Le public a pour mission de soigner et le confort n’est tout simplement pas une priorité.

Le privé, quant à lui, cherche à se démarquer dans un secteur très concurrentiel. Il propose donc des offres attrayantes et envisage ses patients comme des clients à satisfaire.

 

– La langue peut constituer une barrière dans le secteur public. Même si les médecins et les équipes soignantes sont formés en anglais, la communication peut s’avérer difficile. Le niveau d’anglais varie beaucoup d’une personne à l’autre et d’un établissement à l’autre.

Le privé est davantage habitué à une clientèle internationale. L’anglais y est beaucoup plus répandu.

 

Le choix du médecin

– Si vous allez dans le public vous n’aurez pas le choix de votre médecin, de l’hôpital ou de l’équipe soignante. Vous devrez d’abord vous adresser aux services dans votre Cluster.

– A l’inverse dans le secteur privé, vous pouvez choisir votre hôpital, et votre médecin. En cas de chirurgie, vous pouvez même choisir votre anesthésiste. Vous y avez l’entière liberté de choix de vos prestataires.