La semaine dernière, le Nigéria a ainsi demandé le report de la fin du Franc CFA. Une nouvelle étape dans la guerre de tranchée que se livrent les pays d’Afrique de l’Ouest, notamment les anglophones et les francophones. Mi-janvier, les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales de la Zone Monétaire Ouest-Africaine, avaient dénoncé la décision ‘ »unilatérale » du Nigéria de renommer le CFA en « eco ». Or sur son compte Twitter, la présidence nigériane rappelait que « les critères de convergences n’étaient pas atteints par la majorité des pays » pour adopter une monnaie commune, et que, par conséquent, il devait y avoir report de ce projet.

Pourtant, l’an dernier, les 15 pays membres de la CEDEO (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest, avaient indiqué souhaiter lancer l’eco en 2020. L’épilogue d’un débat vieux de 40 ans, pensait-on. Mais fin décembre, 8 pays francophones de la CEDEO, qui utilisent le Franc CFA, ont annoncé remplacer leur monnaie commune par l’eco, et ainsi distendre les liens controversés avec la France. Une annonce surprise, faite notamment, par le Président ivoirien – Alassane Ouattara – lors d’une visite d’Emmanuel Macron. Mais la décision a été dénoncée depuis, par les pays anglophones de la CEDEO, pour qui, elle « n’est pas conforme » au programme adopté par l’ensemble de la région. Pour eux, l’eco ne remplit pas les critères retenus par tous, à Abuja, en juin 2019. Affaire à suivre.