Une fois par mois, Sophie Aballain vous propose un conseil de coach.

Aujourd’hui : Le Triangle Dramatique

On l’écoute.

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J’ai choisi ce thème car l’un de mes clients qui en avait entendu parler m’a dit un jour « vous comprenez, j’agis de telle manière car je suis un persécuteur mais jamais un sauveteur ». En fait il n’est ni l’un ni l’autre, il joue le rôle de sauveteur ou persécuteur dans certaines circonstances que je vais vous détailler ici.

Avant de rentrer dans le détail du Triangle Dramatique, il convient de préciser que nous sommes dans le cadre de référence de l’Analyse Transactionnelle et que nous parlons des Jeux Psychologiques tels que décrits par Eric Berne dans son célèbre ouvrage des Jeux et des Hommes.

Les jeux psychologiques sont une manière de structurer notre temps.

Vous vous rappelez que je vous ai déjà parlé de nos 3 soifs fondamentales : stimulation, reconnaissance et structure.

Lorsque nous nous retrouvons en groupe ou à deux, et en fonction de nos besoins nous pouvons utiliser 6 différentes façons pour structurer notre journée : le retrait, les rituels, les passe-temps, l’activité, les jeux psychologiques et l’intimité.

Rapidement et pour définir ces différentes façons d’être en relation avec les autres, on peut dire du retrait qu’il s’agit du temps où nous nous isolons des autres mentalement ou physiquement. Les rituels sont les codes appris pour nous dire bonjour et au revoir. Les passe-temps sont des échanges qui nous servent à découvrir l’autre, ils sont peu impliquants, souvent sympathiques et animés. Lors de l’activité, la communication vise à atteindre un but et obtenir un résultat. Les jeux psychologiques constituent une série de transactions chargées de sous-entendus déplaisants qui laissent les interlocuteurs dans un sentiment de malaise à l’issue de la conversation. Enfin, l’intimité est un moment d’échange authentique, direct et spontané entre des personnes.

Nous jouons tous à un moment ou à un autre, il est impossible de ne pas jouer. Les Jeux peuvent durer 5 minutes ou 30 ans !

Stephen Karpman a inventé une représentation graphique pour illustrer les Jeux Psychologiques. Il s’agit d’un triangle, composé de flèches, pointe vers le bas et il a nommé et positionné 3 rôles distincts : Le Persécuteur, le Sauveteur et la Victime.

Chacun d’entre nous a ses jeux favoris et les initie à partir d’un rôle préféré. Le joueur part donc à la recherche de son partenaire grâce à des phrases qui « accrochent » son interlocuteur.

Voici quelques pistes pour repérer quand les gens jouent

Le Persécuteur pense « je suis meilleur que toi, tu m’es inférieur » son invitation à jouer est « tu ne sais rien faire de bien » il est souvent hautain, critique et autoritaire, il a des manières brutales et directes pour rentrer en contact.

Le Sauveteur a en tête « je suis meilleur que toi, tu es incompétent ». Il invite à jouer à partir de « j’essaie seulement de t’aider ». Il propose son aide à partir d’une posture haute, donne des conseils qu’on ne lui a pas demandés.

La Victime pense « je ne suis bon à rien, tu es mieux que moi ». Elle invite à jouer à partir de « pauvre de moi ou personne ne me comprend ». Elle se plaint, elle peut chercher un Sauveteur pour résoudre ses problèmes ou un Persécuteur qui la bouscule.

Ce qu’il s’agit également de comprendre c’est que dans un Jeu il y a un moment que Stephen Karpman nomme le Switch ou coup de théâtre : le changement de rôle dans le Triangle. Et c’est là que se produit un moment de stupeur et laisse les interlocuteurs avec un sentiment de malaise. Une Victime peut par exemple refuser l’aide qu’elle a demandé en premier lieu au Sauveteur et se transformer en Persécuteur transformant à son tour le Sauveteur en Victime. Pour plus d’exemples je vous recommande les livres de Karpman le Triangle Dramatique et celui de Christine Chevalier et Martine Walter S’entrainer à l’Analyse Transactionnelle.

Pour sortir des Jeux ou moins jouer, voici quelques pistes de réflexion. Vous avez bien compris qu’il s’agit d’un concept qui nécessite bienveillance et non jugement envers soi-même quand on l’aborde. Rappelez-vous aussi que tout le monde joue !

Une première piste est bien sûr la conscience que les jeux existent et donc la conscience que nous avons de nous en train de jouer. Repérer ses besoins non exprimés est une première étape : avez-vous besoin de feedback ; de réconfort ; de repos ? Exprimez clairement vos besoins et formulez des demandes précises. Peut-être manquez-vous de stimulation : lisez un livre, allez au cinéma, organisez un diner, promenez-vous dans la nature…

Une deuxième piste est de transformer un Jeux en passe-temps et de transformer les échanges en offrant un sujet de bavardage proche de l’hameçon du joueur.

Vous pouvez également ignorer le Jeu en changeant de sujet ou bien tout bonnement en fuyant !

Il y a aussi l’humour qui est très utile pour ne pas rompre une relation tout en maintenant le lien avec l’autre !

Je vous souhaite une belle exploration !